Note pour le lecteur pointilleux... Le lecteur attentif remarquera que ni Deiss, ni Osty ni Chouraki ne donne aux mots 'Agape' et 'Philia' exactement les sens que beaucoup plus tard André Conte Sponville leur donnera dans son admirable 'Petit Traité des Grandes Vertus' (probablement sans véritable prétention philologique d'ailleurs). Peut-être est-ce sous cette dernière influence que la traduction dite du 'Semeur' en 2000 fait dire par Jésus d'abord '...m'aimes-tu' (agape) à quoi Pierre répond par '...tu connais mon amour pour toi' (philéa). La troisième fois donc Jésus demande '...Simon, fils de Jean, as-tu de l'amour pour moi?'
Derrière les nuances de ces traductions, on peut donc retrouver les effets sous-jacente des ordres symboliques plus ou moins évolués de chacun des traducteurs. Un jugement de valeur peut parfois être posé car un ordre symbolique 'prévaut' sur un autre si, pour toutes choses égales par ailleurs, il discerne deux réalités là ou l'autre n'en perçoit qu'une. En pratique ici, on peut ainsi estimer regrettable par exemple que la traduction TOB semble ignorer la différence entre 'philea' et 'agape'. (Pour une analyse plus fouillée des tenants et aboutissants de l'ordre symbolique, cliquez ici)
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