<table id="tabletxt" > <tr> <td > <p class="petitpetit"><a name="0" id="0"></a>Version 2.06-décembre 2016</p> <p >&nbsp;</p> <p class="rougemaigre centre">Le gamin St Jean</p> <div class="just"> <blockquote> <blockquote> <p class="petit">Abstract: plusieurs indices nous laissent comprendre que l'apôtre Jean était encore un jeune enfant lorsqu'il a connu Jésus. Cela nous permet de comprendre mieux certaines lacunes, certaines contradictions et certaines bizarreries du 4e évangile, du Nouveau Testament, et de l'histoire &quot;assumée&quot; des premières communautés chrétiennes. </p> </blockquote> </blockquote> <p>Des savants comme Wilkens, Boismard (et d'autres) ont essayé de comprendre pourquoi la composition du quatrième Évangile est <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-deiss-analysejn.htm#0" target="pop0jean" onClick="MM_showHideLayers('startpoptrans','','hide','x','','hide')"> </a><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-deiss-analysejn-tab.htm#0" target="" >confuse</a>. Avec des arguments essentiellement philologiques, ils expliquent une partie de ce désordre (chronologique et stylistique...) par la distinction dans ce texte de différentes strates rédactionnelles. L'intuition de ces savants gagne encore de sa pertinence lorsqu'ils soutiennent que deux de ces strates rédactionnelles (les deux principales) auraient été rédigées par un même auteur (surnommé 'Jean2' par Boismard). Enfin, une étude encore plus pointue du texte laisserait penser que cet auteur principal du 4e évangile aurait retravaillé son propre texte une trentaine d'années après sa première rédaction. </p> <p>Je veillerai évidemment à ne jamais me mettre en contradiction avec ces thèses. Qui serais-je pour oser contredire des savants de cette carrure-là? Par contre, je pousserai un peu plus loin qu'eux les conséquences de leurs thèses par les effets d'une intuition plus personnelle mais qui est loin d'être infondée comme mon lecteur pourra progressivement s'en rendre compte. </p> <p>Voici l'intuition : l'auteur principal du quatrième évangile fut un jeune enfant lorsqu'il a connu Jésus (et, bien sûr, un adulte mûr lorsqu'il a rédigé son premier texte grec ainsi qu'un vieillard très vénéré lorsqu'il a corrigé et augmenté son premier récit). </p> <p>Je me laisse ensuite porter par les conséquences que ces considérations d'âges signifieraient pratiquement. Le corpus évangélique me rend alors une cohérence inédite qui étaye la crédibilité de l'intuition du départ. Je découvrirai alors avec joie que la prise en compte des relations entre les différences de générations dans une société telle que celle de Jésus (une société &quot;agraire&quot; patriarcale dont on a encore aujourd'hui beaucoup d'exemples dans le monde) offre aussi, indirectement, une crédibilité neuve aux thèses géniales des philologues cités plus haut et dont le prestige avait été un peu écorné ces dernières décennies. Last but not least, cette reconstruction des événements sur ces bases encourage l'idée que c'est bien l'apôtre Jean qui fut l'auteur principal du 4e évangile. </p> <p>&nbsp;</p> <p align="center">***</p> <p align="center" class="vertgras">Esprit et m&eacute;thode de travail </p> <p align="center" class="vertgras">***</p> <p>&nbsp;</p> <p>Très généralement on lit le Nouveau Testament en présupposant (consciemment ou non) que tous ses principaux acteurs sont adultes. Cela génère pourtant des difficultés historiques énormes: présence de Jean au pied de la croix, insignifiance du rôle du &quot;disciple préféré&quot; de Jésus lors de la naissance de l'Église, présence de Jean chez Anne, etc. (Cf. la troisième partie de cet article pour les détails). </p> <p>Pour comprendre cette incohérence de la signification (et non de la forme) du texte, il me suffira de considérer que le rédacteur adulte a tendance à esquiver le fait qu'il n'était «qu'un enfant» lorsqu'il a connu Jésus. Mais par contre, devenu vieillard, et vieillard très vénéré de surcroît, il négligera davantage cette pudeur lorsqu'il corrigera et augmentera son premier texte. (La formule &quot;le disciple que Jésus aimait&quot; résume finalement bien ce que j'essaye de dire ici: cette formule appartient évidemment au texte du vieillard; il aurait été passablement maladroit d'écrire une telle chose lorsque les autres apôtres vivaient encore!) </p> <p>À l'incohérence stylistique démystifiée par le travail des philologues vient alors progressivement s'ajouter une unité psychologique surprenante qui va devenir tellement nette qu'il deviendra difficile d'imaginer que ce rédacteur n'a pas connu personnellement et intimement Jésus! </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">À la question de savoir si ce rédacteur 'principal' était vraiment l'apôtre Jean comme le veut la rumeur populaire, par-delà la cohérence psychologique, la critique historique en général semblait ne pas pouvoir statuer. Boismard par exemple, sans être vraiment convaincant, semble plutôt <a href="rel-exeg-intro-tab.htm#papias" target="" >r&eacute;pondre &quot;non&quot;</a> &agrave; cause d'arguments historiques mineurs. Ces arguments-là, qui, in fine, sont aussi des hypothèses loin d'être unanimement reconnues dans le monde des savants, s'effacent ici, me semble-t-il, devant un faisceau d'arguments neufs... Pas des preuves bien sûr. Jamais de preuve... En ces matières délicates, on ne peut pas raisonner comme en mathématique! </p> </blockquote> <p>Il faut bien comprendre ici que si une communauté chrétienne primitive accepte le texte final sans véritable squelette, c'est parce que son auteur est ce vieillard-là et pas un autre! Il fallait non seulement respecter sa volonté mais aussi préserver à tout prix la mémoire de tout ce qui sortait tout droit de son coeur. Lorsqu'il corrige et complète son premier texte, ce vieillard est déjà devenu pour son auditoire un véritable «monstre sacré». Pensez! Le dernier apôtre! Peut-être le dernier témoin direct des prêches du Christ! Il pouvait se permettre non seulement ses erreurs et ses incohérences, mais aussi ses envolées emphatiques, énigmatiques et, surtout, extrêmement paternalistes. C'est ce que sa communauté attendait de lui; ce ton paternaliste et sacralisant (quasi absent dans les autres évangiles canonisés) est toujours le bienvenu dans une secte qui passe le cap de la première génération de fidèles. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Il est peut-être utile de rappeler aussi ici que les sociétés agraires peuvent mieux que nous distinguer dans les &quot;radotages&quot; d'un vieux l'impitoyable lucidité du coeur que n'ont pas nécessairement les adultes. Nonobstant les incohérences que cela peut accidentellement induire dans leurs récits, ces cultures attachent une importance à ces &quot;radotages&quot; que la modernité néglige beaucoup trop au nom d'une certaine rationalité. </p> </blockquote> <p>Croyant bien faire, cette communauté aura probablement chargé ensuite l'un ou l'autre lettré de remettre un peu plus de cohérence dans les papiers, ...ce qu'ils n'auraient que très partiellement réussi à faire (mais il était peut-être impossible de faire mieux sans détruire la source! Il va sans dire que ces lettrés appartenaient, eux aussi, à la communauté et attachaient la même valeur aux finasseries du témoignage direct!). </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">A contrario, en tenant compte de ces processus de sacralisation dans une secte naissante, il me semblerait difficile d'admettre que c'est un texte plus ou moins cohérent au départ qui ait perdu de sa cohérence par l'action de mains perverses ou maladroites. Si cela avait été le cas, on percevrait évidemment beaucoup plus clairement les intentions qui auraient motivé ce floutage du témoignage. Dire que c'est l'apôtre Jean lui-même qui fut la source de ce désordre me semble donc, bien plus que les autres thèses, respecter et réconcilier l'apôtre Jean, la communauté qui l'entourait, les intentions des rédacteurs secondaires, la rumeur populaire persistante et, surtout, l'esprit de la critique historique. Les témoins mourant les uns après les autres, on comprend l'empressement de consigner par écrit les amplifications du dernier témoin, nonobstant le fait qu'il fut déjà trop vieux pour la tâche). </p> <p class="turquoisemaigre">Aucune difficulté en revanche pour admettre que ce rédacteur principal vaguement maladroit ait commencé son travail à partir d'un ou de plusieurs documents d'une autre origine et qui, eux, auraient été cohérents parce que trop brefs et trop peu détaillés pour être confus... (des notes permettant aux premiers témoins d'organiser leurs sermons!). </p> </blockquote> <p>Au premier regard, cette manière d'aborder le quatrième évangile déplaît parce qu'elle sous-entend que Jean n'était<span class="turquoisemaigre"> <a href="rel-exeg-intro-tab.htm#ecrivain" target="" >ni un grand &eacute;crivain ni un grand intellectuel </a></span>(ce qui serait confirmé par le fait que le vocabulaire du 4e évangile est beaucoup plus pauvre que celui de Mt, de Mc ou de Lc... Cf l'étude chiffrée de Deiss à ce propos). C'est vrai, mais qu'importe puisque tout le monde acceptera qu'il était aussi un immense spirituel. Définitivement et radicalement marqué dans son enfance par un 'gourou' très puissant avec qui -parce qu'il était un enfant à cette époque- il avait pu partager une intimité exceptionnelle, il avait pu dépasser cette respectueuse distance qui handicapait la relation entre les autres disciples et le Maître. (Jean vieillard aimait bien sûr se vanter de cette intimité!). Son génie touchera donc directement le coeur du coeur, là où la raison n'a plus beaucoup d'importance. Le vingt-et-unième chapitre de son texte final est par excellence le témoignage de cette supériorité spirituelle de Jean. Il dissèque là mieux que n'importe quel bistouri de scientifique les <a href="rel-exeg-jn21.htm#0" target="pop0jean" onClick="MM_showHideLayers('startpoptrans','','hide','x','','hide')"> <a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#0" target="" > abyssales profondeurs</a> du coeur de Jésus. </p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center">***</p> <p align="center" class="rougegras"><a name="argu"></a><span class="vertgras">Arguments principaux</span> </p> <p align="center">*** </p> <p>J'ai développé ci-dessus l'esprit de la méthode qui conduit à accepter l'hypothèse d'un «Jean-enfant». Il est temps maintenant d'être plus concret et d'analyser au cas par cas ces petites et grandes incohérences du Nouveau Testament qui s'estompent par l'hypothèse d'un &quot;Jean-enfant&quot;. Il y en a beaucoup et ma liste n'est évidemment pas exhaustive. Il y en a tellement qu'à mes yeux le faisceau de présomptions confine à la preuve. J'aimerais parler d'une vérité historique &quot;structurelle&quot; parce que manifestement que tout influe sur tout... </p> <p class="rougemaigre centre"><a name="jncroix"></a>*Argument 1*</p> <p> Un crucifié meurt par étouffement suite à des crampes provoquées par sa position et son mode de suspension. Ses plaies ne sont pas mortelles et pour l'empêcher de mourir, il suffit de le décrocher. Pour l'empêcher de mourir, on peut aussi lui offrir un point d'appui non douloureux. (Pour le dire court, une personne assise clouée aux mains et aux pieds ne mourra pas ...sinon de faim et de soif beaucoup plus tard si personne ne le nourrit). Quelques soldats avaient donc pour mission d'écarter complices et sympathisants des croix jusqu'à la mort des suppliciés. <a href="rel-exeg-passion-crucifixion.htm#0" target="pop0jean" onClick="MM_showHideLayers('startpoptrans','','hide','x','','hide')">(Voir analyse m&eacute;dicale de la crucifixion.)</a></p> <p> Or, à en croire le quatrième évangile, Jean a pu s'approcher de la croix. Un Jean adulte n'aurait jamais obtenu cette permission! Par contre, dans cette société agraire patriarcale, un enfant et quelques femmes en larmes ne sont évidemment pas susceptibles de prendre les soldats de court. Les autres observateurs n'ont qu'à regarder le supplicié &laquo;...<span class="vertmaigre">de loin</span>...&raquo;.</p> <p> Cette thèse atténuerait donc l'apparente contradiction entre les synoptiques (dont les auteurs n'étaient probablement pas présents lors des événements qu'ils racontent et qui sont donc influencés par ce qui s'observe habituellement lors des crucifixions) et l'évangile de Jean à propos de la distance entre les spectateurs et les suppliciés. <a href="rel-exeg-passion-crucifixion-tab.htm#0" target="" >(Voir analyse m&eacute;dicale de la crucifixion.)</a></p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;&nbsp;<i>Il y avait l&agrave; beaucoup de femmes qui regardaient de loin, celles&ndash;l&agrave; m&ecirc;me qui avaient mpagn&eacute; J&eacute;sus depuis la Galil&eacute;e, pour le servir.&nbsp;&raquo;</i> (Mt27,55 Trad. &quot;Nouvelle Bible S&eacute;gond 2002&quot;)&nbsp; </p> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/1tob-tab.htm#2755" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/1sem-tab.htm#2755" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/1jer-tab.htm#2755" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/1ser-tab.htm#2755" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/1seg-tab.htm#2755" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/1cho-tab.htm#2755" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/1oty-tab.htm#2755" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/1dei-tab.htm#2755" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/1yyy-tab.htm#2755" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/1zzz-tab.htm#2755" target="" >zzz</a></p> <p class="vertmaigre">&laquo;&nbsp;<i>Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles, Marie&ndash;Madeleine, Marie, m&egrave;re de Jacques le Mineur et de Jos&eacute;, et Salom&eacute;...&nbsp;&raquo; (</i>Mc15,40 Trad. &quot;Nouvelle Bible S&eacute;gond 2002&quot;)</p> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/2tob-tab.htm#1540" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/2sem-tab.htm#1540" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/2jer-tab.htm#1540" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/2ser-tab.htm#1540" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/2seg-tab.htm#1540" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/2cho-tab.htm#1540" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#1540" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/2dei-tab.htm#1540" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/2yyy-tab.htm#1540" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/2zzz-tab.htm#1540" target="" >zzz</a></p> <p class="vertmaigre">&laquo;&nbsp;<i>Tous ceux qui le connaissaient, et les femmes qui l&rsquo;avaient accompagn&eacute; depuis la Galil&eacute;e, se tenaient &agrave; distance et regardaient ce qui se passait.&nbsp;&raquo; (</i>Lc23,49 Trad. &quot;NBS&eacute;gond 2002&quot;)</p> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/3tob-tab.htm#2349" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/3sem-tab.htm#2349" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/3jer-tab.htm#2349" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/3ser-tab.htm#2349" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/3seg-tab.htm#2349" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/3cho-tab.htm#2349" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/3oty-tab.htm#2349" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/3dei-tab.htm#2349" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/3yyy-tab.htm#2349" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/3zzz-tab.htm#2349" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p>&nbsp;...contre:</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;&nbsp;Aupr&egrave;s de la croix de J&eacute;sus se tenaient sa m&egrave;re et la s&oelig;ur de sa m&egrave;re, Marie, femme de Clopas, et Marie&ndash;Madeleine. J&eacute;sus, voyant sa m&egrave;re et, pr&egrave;s d&rsquo;elle, le disciple qu&rsquo;il aimait, dit &agrave; sa m&egrave;re&nbsp;: Femme, voici ton fils...<i>&raquo;</i> (Jn19,25-26 Trad. &quot;NBS 2002&quot;)</p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#1925" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#1925" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#1925" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#1925" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#1925" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#1925" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#1925" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#1925" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#1925" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#1925" target="" >zzz</a></p> <p ><a name="sanhedrin"></a></p> <p class="rougemaigre centre">*Argument 2*</p> <p><a name="sanhedrin"></a>Venons-en à un autre épisode de la Passion: la séance d'instruction chez le souverain sacrificateur. </p> Cet épisode est d'autant plus intéressant qu'il est presque 'nécessairement' historique selon les règles de l'exégèse historique. A priori, Ann n'a en effet aucune raison d'être cité dans le récit de la passion puisqu'il n'a aucun rôle important à prendre dans le déroulement normal d'un procès; il n'a pas l'autorité &quot;officiellement&quot; requise. Les synoptiques d'ailleurs ne parlent pas de Ann et préfèrent ne pas compliquer davantage le récit déjà passablement opacifié du procès officiel. Le paradoxe du transfert vers la justice Romaine est déjà en soi suffisamment compliqué à expliquer pour un auditoire qui n'a pas nécessairement conscience de l'existence des coulisses de la justice! C'est sans dire que les <a href="rel-exeg-judas-tab.htm#mobiles" target="" >motivations de Judas</a> sont d&eacute;j&agrave; tout aussi compliqu&eacute;es &agrave; expliquer... <p>Anne a pris ce rôle dans les événements de la Passion parce que tout ce procès est partagé entre des intrigues stratégiques à caractère officieux et des obligations protocolaires strictes... Entre des motivations privées et des motivations publiques... (cf. l'article intitulé &quot;St Judas&quot; sur ce site). Il fallait donc préparer l'audience publique du matin. On est vraiment avec cet épisode d'Ann dans ce que les journalistes contemporains appelleraient &quot;les coulisses du parquet&quot;! </p> Il faut ajouter encore que les informateurs habituels de la &quot;bande à Jésus&quot;, (les Nicodèmes, Joseph d'Arimathée et autres pro-Jésus de l'élite juive) n'y ont probablement pas été invités! Finalement, il n'y eut comme source valable pour témoigner de ces moments cruciaux que celui que nous supposons avoir été un enfant. <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;&nbsp;<i>13 Ils le conduisirent d&rsquo;abord &agrave; Anne: c&rsquo;&eacute;tait le beau&ndash;p&egrave;re de Ca&iuml;phe, qui &eacute;tait grand pr&ecirc;tre cette ann&eacute;e-l&agrave;, 14 ce Ca&iuml;phe qui avait donn&eacute; aux Juifs le conseil suivant: &laquo;Il est avantageux qu&rsquo;un seul homme meure pour le peuple.&raquo; 15 Simon Pierre, ainsi qu&rsquo;un autre disciple, suivait J&eacute;sus. Ce disciple &eacute;tait connu du grand pr&ecirc;tre, et il entra avec J&eacute;sus dans le palais du grand pr&ecirc;tre; 16 Pierre, lui, se tenait dehors, pr&egrave;s de la porte. L&rsquo;autre disciple, celui qui &eacute;tait connu du grand pr&ecirc;tre, sortit, parla &agrave; la gardienne de la porte et fit entrer Pierre. 17 Alors la servante qui gardait la porte dit &agrave; Pierre: N&rsquo;es-tu pas, toi aussi, l&rsquo;un des disciples de cet homme? Il dit: Je ne le suis pas. 18 Les esclaves et les gardes se tenaient l&agrave;; ils avaient fait un feu de braises, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre aussi se tenait avec eux et se chauffait. 19 Le grand pr&ecirc;tre interrogea J&eacute;sus sur ses disciples et sur son enseignement. 20 J&eacute;sus lui r&eacute;pondit: Moi, j&rsquo;ai parl&eacute; ouvertement au monde; j&rsquo;ai toujours enseign&eacute; dans la synagogue et dans le temple, l&agrave; o&ugrave; tous les Juifs se rassemblent, et je n&rsquo;ai rien dit en secret. 21 Pourquoi m&rsquo;interroges&ndash;tu? Ce dont j&rsquo;ai parl&eacute;, demande-le &agrave; ceux qui m&rsquo;ont entendu; ils savent bien, eux, ce que, moi, j&rsquo;ai dit! 22 A ces mots, un des gardes qui &eacute;taient l&agrave; donna une gifle &agrave; J&eacute;sus, en disant: Est&ndash;ce ainsi que tu r&eacute;ponds au grand pr&ecirc;tre? 23 J&eacute;sus lui r&eacute;pondit: Si j&rsquo;ai mal parl&eacute;, prouve-le; et si j&rsquo;ai bien parl&eacute;, pourquoi me bats&ndash;tu? 24 Alors Anne l&rsquo;envoya, li&eacute;, &agrave; Ca&iuml;phe, le grand pr&ecirc;tre. 25 Simon Pierre se tenait l&agrave; et se chauffait. On lui dit: N&rsquo;es-tu pas, toi aussi, l&rsquo;un de ses disciples? Il le nia en disant: Je ne le suis pas. 26 Un des esclaves du grand pr&ecirc;tre, qui &eacute;tait parent de celui &agrave; qui Pierre avait tranch&eacute; l&rsquo;oreille, dit: Ne t&rsquo;ai-je pas vu, moi, dans le jardin, avec lui? 27 Pierre le nia encore. Et aussit&ocirc;t un coq chanta.</i>&raquo; (Jn18,15-27 Trad. &quot;Nouvelle Bible S&eacute;gond 2002&quot;)</p> <blockquote> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#1812" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#1812" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#1812" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#1812" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#1812" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#1812" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#1812" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#1812" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#1812" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#1812" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p>La description intellectuellement simplifiée de l'instruction par le disciple plaide déjà vaguement en faveur de son très jeune âge: il raconte l'histoire de la gifle bien sûr, qui dû le choquer... Il insiste outrancièrement sur la 'lâcheté' de Pierre qui l'avait profondément déçu... Mais il résume les questions techniques de culpabilité à quasi rien... N'oublions quand même pas que l'on était dans cet auditoire en présence de personnes instruites, de membres de l'élite. Le problème de l'enfant, c'est qu'il distingue mal l'essentiel de l'accessoire... </p> La manière dont Jean retrace l'épisode de la gifle (verset 22) a en soit un caractère particulier qui renforce la valeur historique du témoignage; on n'est pas ici devant une reconstruction! La gifle n'est pas le fruit d'une bavure policière, d'une méchanceté gratuite; le soldat n'est ici qu'un sordide 'frotte manche', dont la fatuité n'avait d'égale que la bêtise. Il a d'ailleurs probablement suscité un silencieux embarras dans l'assemblée, ce qui permit à Jésus de le remettre à sa place d'une manière qui peut même paraître humiliante... Il ne faut donc pas confondre cette gifle avec cette véritable bavure, ce tabassage, qui aura lieu après, lorsque l'instruction sera finie (<a href="../rel-citationsbible/1oty-tab.htm#2667" target="" >Mt26 67-68</a> et <a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#1465" target="" >Mc14 65</a>)... <p>(Il est à parier que le 'frotte manche', après l'humiliation essuyée publiquement, y aura pris sa revanche!) </p> <p>Mais tout ceci n'est pas le plus important. D'autres particularités de ce récit sont plus utiles: </p> L'abondance des détails, nous laisse au moins la liberté de supposer que le témoin a bien pu rentrer impunément dans la pièce de l'interrogatoire. Certains savent pourtant qu'il est un ami de Jésus puisque autour du feu, on demande à Pierre s'il est lui «<span class="vertmaigre">...aussi...</span>» disciple de Jésus (verset 17). L'attitude de Pierre durant cet épisode montre, si besoin en est, qu'il est dangereux de passer pour un disciple. Pourquoi n'est-ce pas le cas pour l'autre disciple? Bien sûr, il est de la famille du sacrificateur ...mais n'est-ce pas plutôt et surtout parce qu'il peut profiter, lui, du charme, de l'impunité et de l'insignifiance sociale de l'enfance à cette époque? Tout ce que Jean risque, c'est d'être «grondé» pour ses mauvaises fréquentations. Un adulte, dut-il être un cousin du sacrificateur, n'aurait pu obtenir cette impunité-là, ...et s'il l'avait obtenue, cette impunité, il serait intervenu pour défendre Jésus au cours de cette instruction, ce qu'il n'aurait pas oublié de mentionner ensuite dans son rapport! <p> On peut donc comprendre, comme le veut d'ailleurs la Tradition, que <span class="vertmaigre">«...l'autre disciple...»</span> c'est Jean lui-même, encore enfant, et qui, une fois devenu adulte, évite de révéler trop clairement qu'à cette époque, le témoin n'était «qu'un enfant» (ce à quoi le vieillard sera moins attentif...). Ce trop jeune âge l'empêchait de pouvoir intervenir durant l'instruction. Tout ce que le petit Jean a pu obtenir, c'est de faire entrer Pierre en parlant à la concierge (verset 16). On peut comprendre alors combien l'enfant -qui sous-évaluait le danger- a été profondément déçu par la totale «passivité» de Pierre. C'est donc avec le même simplisme enfantin que Jean reprochera à Pierre une lâcheté tout à fait surévaluée (reniement).</p> <blockquote> <p class="petit"><a href="rel-exeg-judas-tab.htm#sanhedrin" target="" >A propos de la d&eacute;fence de J&eacute;sus &agrave; l'instruction et au proc&egrave;s juif... </a></p> </blockquote> <p align="center" class="rougemaigre"><a name="chronologie"></a></p> <p align="center" class="rougemaigre"><a name="chronologie"></a>*<span class="rougemaigre centre">Argument</span> 3*</p> <p>La tradition situe la mort de Jean vers l'an 100. C'est compatible avec l'id&eacute;e qu'il fut le principal r&eacute;dacteur du quatri&egrave;me Evangile (r&eacute;dacteur que Boismard appelle &laquo;Jean2&nbsp;&raquo; sans l'identifier &agrave; l'ap&ocirc;tre). Les analyse historico-critiques semblent indiquer que le principal r&eacute;dacteur a pu remanier son propre texte entre l'an 90 et l'an 125 et plus probablement en 95. <span class="petit">(Boismard- Cerf- tome 3, p68)</span> J&eacute;sus est n&eacute; vers l'an -2 voire l'an -7 ou -6 pour certains <span class="petit">(Chouraqui, NT p589)</span>. Mais surtout il semble bien &eacute;tabli qu'il a commenc&eacute; sa vie publique durant l'hiver de l'an 26-27. <span class="petit">(Aulagnier- cit&eacute; par la Bible Chr&eacute;tienne (BC)- Anne Sigier- tome 1, p623)</span> Faites le compte: M&ecirc;me si Jean &eacute;tait tr&egrave;s jeune lorsqu'il a rencontr&eacute; J&eacute;sus durant l'hiver 26-27, il devait d&eacute;j&agrave; &ecirc;tre un bien vieux monsieur pour l'&eacute;poque en l'an 100! (Ajoutons &agrave; cela que des &eacute;tudes m&eacute;dicales sur l'&eacute;volution de l'&acirc;ge de la pubert&eacute; permettent de supposer qu'en ces temps-l&agrave; un enfant restait plus longtemps &laquo;enfant&raquo;.)</p> <p>Si donc Jean avait dix ans pendant l'hiver 26-27, il aurait eu 73 ans en l'an 100... et aurait alors remani&eacute; son texte entre 63 ans et 98 ans. </p> <p>Si Jean &eacute;tait &acirc;g&eacute; de 15 ans en 27 (&agrave; 15 ans on est encore plus que probablement un enfant impub&egrave;re &agrave; cette &eacute;poque), il aurait eu 78 ans en l'an 100... et il aurait remani&eacute; son texte entre 68 et 103 ans. </p> <p>Au total, m&ecirc;me si on joue ici avec des cha&icirc;nes d'estimations tr&egrave;s subjectives, il me semble beaucoup plus raisonnable (au regard de la nature des souvenirs et de la relation qui liait J&eacute;sus &agrave; ce r&eacute;dacteur) de consid&eacute;rer que Jean avait une dizaine d'ann&eacute;es lorsque J&eacute;sus l'a connu. Peut-&ecirc;tre moins, et, en tout cas, moins de 15 ans car cela nous conduirait &agrave; 18 ans au moment de la passion, or &agrave; 18 ans, il n'aurait pu &ecirc;tre au pied de la croix et nous aurait donn&eacute; un autre compte rendu de l'instruction.</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="rougemaigre">*<span class="rougemaigre centre">Argument</span> 4*</p> <p>&nbsp;</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;Alors la m&egrave;re des fils de Z&eacute;b&eacute;d&eacute;e s&rsquo;approcha de lui avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande. Il lui dit: Que veux&ndash;tu? &ndash;&ndash;&nbsp;Ordonne, lui dit&ndash;elle, que mes deux fils que voici s&rsquo;assoient l&rsquo;un &agrave; ta droite et l&rsquo;autre &agrave; ta gauche dans ton royaume. J&eacute;sus r&eacute;pondit: Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez&ndash;vous boire la coupe que, moi, je vais boire? &ndash;&ndash;&nbsp;Nous le pouvons, dirent&ndash;ils. Il leur r&eacute;pondit: Ma coupe, vous la boirez, mais pour ce qui est de s&rsquo;asseoir &agrave; ma droite et &agrave; ma gauche, ce n&rsquo;est pas &agrave; moi de le donner; les places sont &agrave; ceux pour qui elles ont &eacute;t&eacute; pr&eacute;par&eacute;es par mon P&egrave;re. Les dix autres, qui avaient entendu cela, s&rsquo;indign&egrave;rent contre les deux fr&egrave;res.&raquo; (Mt20,20-28 Trad. NBS2002)</p> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/1tob-tab.htm#2020" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/1sem-tab.htm#2020" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/1jer-tab.htm#2020" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/1ser-tab.htm#2020" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/1seg-tab.htm#2020" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/1cho-tab.htm#2020" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/1oty-tab.htm#2020" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/1dei-tab.htm#2020" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/1yyy-tab.htm#2020" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/1zzz-tab.htm#2020" target="" >zzz</a></p> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p>Le rôle joué par la mère des deux fils de Zébédés dans les évangiles montre que ces derniers étaient encore bien «sous son aile protectrice». Dans une société patriarcale agraire, la mère et plus généralement encore la femme s'efface devant les responsabilités publiques de leurs enfants dès qu'ils atteignent l'âge adulte. Un témoignage de cette réalité peut être retrouvé par exemple en la réponse assez «sèche» de Jésus à sa mère à Cana qui a marqué le rédacteur du 4e évangile (<a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#024" target="" >Jn2,4</a>).&nbsp;L'intervention de madame Zébédé auprès de Jésus aurait été peu probable -et de toute façon aurait été censurée par les deux fils eux-mêmes- s'ils avaient été adultes. Qui de nous, adulte, aurait accepté d'être mis ainsi en porte à faux devant les autres par sa mère. Si (comme le suggère Marc) ce sont les fils eux-mêmes qui font la demande, alors cela ne confirme que davantage leur jeune âge et l'on comprend encore mieux pourquoi, après, les autres les grondent!</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&quot;Les deux fils de Z&eacute;b&eacute;d&eacute;e, Jacques et Jean, viennent lui dire: Ma&icirc;tre, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. Il leur dit&nbsp;: Que voulez&ndash;vous que je fasse pour vous? &ndash;&ndash;&nbsp;Donne&ndash;nous, lui dirent&ndash;ils, de nous asseoir l&rsquo;un &agrave; ta droite et l&rsquo;autre &agrave; ta gauche dans ta gloire. J&eacute;sus leur dit: Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez&ndash;vous boire la coupe que, moi, je bois, ou recevoir le bapt&ecirc;me que, moi, je re&ccedil;ois? Ils lui dirent: Nous le pouvons. J&eacute;sus leur r&eacute;pondit: La coupe que, moi, je bois, vous la boirez, et vous recevrez le bapt&ecirc;me que je re&ccedil;ois; mais pour ce qui est de s&rsquo;asseoir &agrave; ma droite ou &agrave; ma gauche, ce n&rsquo;est pas &agrave; moi de le donner; les places sont &agrave; ceux pour qui elles ont &eacute;t&eacute; pr&eacute;par&eacute;es. Les dix autres, qui avaient entendu, commenc&egrave;rent &agrave; s&rsquo;indigner contre Jacques et Jean.&raquo; (Mc10,35-41 Trad. NBS2002)</p> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/2tob-tab.htm#1035" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/2sem-tab.htm#1035" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/2jer-tab.htm#1035" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/2ser-tab.htm#1035" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/2seg-tab.htm#1035" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/2cho-tab.htm#1035" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#1035" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/2dei-tab.htm#1035" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/2yyy-tab.htm#1035" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/2zzz-tab.htm#1035" target="" >zzz</a></p> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p>On ne s'étonnera évidemment plus de ce que le quatrième évangile ne mentionne pas cet épisode plutôt humiliant pour Jean!</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="rougemaigre">*<span class="rougemaigre centre">Argument</span> 5*</p> <p>Un autre comportement infantile que le quatri&egrave;me Evangile ne mentionne pas, c'est la r&eacute;action des fils Z&eacute;b&eacute;d&eacute; apr&egrave;s un mauvais accueil de J&eacute;sus dans un village de Samarie; ils proposaient en effet rien de moins que &quot;...<span class="vertmaigre">de faire descendre le feu du ciel pour le consommer&quot;</span> (en supposant sans doute que J&eacute;sus allait se charger du probl&egrave;me technique)!</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;Comme arrivaient les jours o&ugrave; il allait &ecirc;tre enlev&eacute;, il prit la ferme r&eacute;solution de se rendre &agrave; J&eacute;rusalem et il envoya devant lui des messagers. Ceux-ci se mirent en route et entr&egrave;rent dans un village de Samaritains, afin de faire des pr&eacute;paratifs pour lui. Mais on ne l&rsquo;accueillit pas, parce qu&rsquo;il se dirigeait vers J&eacute;rusalem. Quand ils virent cela, les disciples Jacques et Jean dirent: Seigneur, veux&ndash;tu que nous disions au feu de descendre du ciel pour les d&eacute;truire? Il se tourna vers eux et les rabroua. Et ils all&egrave;rent dans un autre village.&raquo; (Lc9,51-56 Trad. &quot;Nouvelle Bible S&eacute;gond 2002&quot;)</p> </blockquote> <blockquote> <p></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/3tob-tab.htm#0951" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/3sem-tab.htm#0951" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/3jer-tab.htm#0951" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/3ser-tab.htm#0951" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/3seg-tab.htm#0951" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/3cho-tab.htm#0951" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/3oty-tab.htm#0951" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/3dei-tab.htm#0951" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/3yyy-tab.htm#0951" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/3zzz-tab.htm#0951" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p>Cet épisode est probablement à l'origine du quolibet utilisé par Jésus pour surnommer Jean et son frère: &quot;Fils du tonnerre&quot; (<a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#0317" target="" >Mc3,17</a>)&nbsp; (et qui n'est pas mentionné par le quatrième évangile évidemment... ce qui indique la connotation plutôt négative du quolibet!). Quolibet gentil mais un tantinet ironique pour ces jeunes apprentis démiurges-justiciers?... D'aucuns ont dit qu'il y avait peut-être là une allusion à un père de sang passablement 'soupe au lait'. Possible, mais même cela n'effacerait pas la probabilité que les deux fils fussent très jeunes à l'époque des faits; ce quolibet-là siérait mal à des adultes.</p> <p>&nbsp;</p> <p><span class="rougemaigre centre"><a name="poitrine" id="poitrine"></a></span></p> <p class="rougemaigre centre"><a name="poitrine" id="poitrine"></a>*Argument 6*</p> <p>La relation affectueuse entre Jésus et Jean, malgré l'époque, n'aurait pas manqué de choquer les disciples, les pharisiens et autres Juifs si ce dernier n'avait pas été un enfant impubère (la morale juive réprouve l'homosexualité). Même dans ces cultures où il est permis aux hommes de toucher d'autres hommes en public (mais surtout pas les femmes, sauf la mère ...Des règles encore observées dans la plus grande partie des sociétés dites &quot;agraires&quot; d'aujourd'hui), la proximité de la dernière scène pose problème. Aucun problème en revanche dans ces cultures s'il s'agit d'un enfant. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Pour me faire comprendre, il me suffit de rappeler les difficult&eacute;s qu'ont connu les peintres chr&eacute;tiens pour rendre cette sc&egrave;ne visuellement sinon &quot;naturelle&quot; au moins &quot;plausible&quot;... </p> </blockquote> <p>Tout cela est encore plus flagrant si l'on veut bien se rappeler que tous les évangiles montrent combien la relation entre les disciples et Jésus était imprégnée de craintes, de respects, de considérations hiérarchiques (<a href="../rel-citationsbible/1oty-tab.htm#2020" target="" >prosternations</a>, propos tenus <a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#0815" target="" >&agrave; l'&eacute;cart</a> du ma&icirc;tre, <a href="../rel-citationsbible/2oty-tab.htm#0932" target="" >peur de l'interroger</a>...). Cette proximité de Jean durant le repas semble d'ailleurs avoir pu embarrasser quelques traducteurs qui a un «...<span class="vertmaigre">sur la poitrine de</span>...» ont préféré un «...<span class="vertmaigre">vers la poitrine de</span>...» voire carrément un «...<span class="vertmaigre">vers Jésus</span>...», élisant du coup la sainte poitrine au nom d'une plus grande clarté d'intention (Traduction de la &quot;Bible en Français Courant&quot; de 1997 ou celle de la &quot;Parole de Vie&quot; de 2000 ou encore celle dite du &quot;Semeur&quot; terminée aussi en l'an 2000. On sent bien l'influence de plus en plus manifeste d'un tabou qui obsède la fin du XXe siècle et le début du XXIe! &quot;Honnit qui mal y pense...&quot;)</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;Ce disciple se penche alors tout contre la poitrine de J&eacute;sus et lui dit&nbsp;: Seigneur, qui est&ndash;ce?&raquo; (Jn13,25 Trad. NBS2002)</p> </blockquote> <blockquote> <blockquote> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#1325" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#1325" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#1325" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#1325" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#1325" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#1325" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#1325" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#1325" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#1325" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#1325" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;En se retournant, Pierre voit le disciple que J&eacute;sus aimait, celui qui, pendant le d&icirc;ner, s&rsquo;&eacute;tait pench&eacute; tout contre sa poitrine pour lui demander: &laquo;Seigneur, qui est celui qui te livre?&raquo; Lui aussi suivait.&raquo; (Jn 21:20 Trad NBS2002)</p> </blockquote> <blockquote> <blockquote> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#2120" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#2120" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#2120" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#2120" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#2120" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#2120" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#2120" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#2120" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#2120" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#2120" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p></p> <p><a name="bethanie"></a></p> <p class="rougemaigre centre"><a name="bethanie"></a>*Argument 7*</p> <p>Revenons aux choses plus sérieuses. Par opposition aux autres évangélistes l'auteur du quatrième évangile ne semble pas avoir été choqué par la nature financière de l'onction de Béthanie. Lorsqu'il cite la valeur de 300 deniers ce n'est pas pour mettre en évidence l'énormité d'un «gaspillage» mais uniquement pour charger Judas d'un vol très conséquent. Il le charge exactement comme un enfant l'aurait fait....</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;<i>3 Marie, donc, prit une livre d&rsquo;un parfum de nard pur de grand prix, en r&eacute;pandit sur les pieds de J&eacute;sus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; la maison fut remplie de l&rsquo;odeur du parfum.<br> 4 Un de ses disciples, Judas Iscariote, celui qui allait le livrer, dit alors: 5 Pourquoi n&rsquo;a&ndash;t&ndash;on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres? 6 Il disait cela, non parce qu&rsquo;il avait le souci des pauvres, mais parce qu&rsquo;il &eacute;tait voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu&rsquo;on y mettait. 7 Mais J&eacute;sus dit: Laisse&ndash;la garder cela pour le jour de mon ensevelissement. 8 Les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous; mais moi, vous ne m&rsquo;avez pas toujours.&raquo; </i>(Jn 12,3-8 NBS2002)</p> </blockquote> <p>Texte &agrave; comparer avec la version de Matthieu:</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;<i>6 Comme J&eacute;sus &eacute;tait &agrave; B&eacute;thanie, chez Simon le l&eacute;preux, 7 une femme s&rsquo;approcha de lui. Elle tenait un flacon d&rsquo;alb&acirc;tre plein d&rsquo;un parfum de grand prix et, pendant qu&rsquo;il &eacute;tait &agrave; table, elle r&eacute;pandit le parfum sur sa t&ecirc;te. 8 En voyant cela, les disciples s&rsquo;indign&egrave;rent: A quoi bon ce gaspillage? 9 On aurait pu vendre cela tr&egrave;s cher et en donner le prix aux pauvres. 10 J&eacute;sus s&rsquo;en aper&ccedil;ut; il leur dit: Pourquoi tracassez&ndash;vous cette femme? Elle a accompli une belle &oelig;uvre &agrave; mon &eacute;gard; 11 les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous&nbsp;; mais moi, vous ne m&rsquo;avez pas toujours. 12 En r&eacute;pandant ce parfum sur mon corps, elle l&rsquo;a fait pour mon ensevelissement. 13 Amen, je vous le dis, partout o&ugrave; cette bonne nouvelle sera proclam&eacute;e, dans le monde entier, on racontera aussi, en m&eacute;moire de cette femme, ce qu&rsquo;elle a fait. 14 Alors l&rsquo;un des Douze, celui qu&rsquo;on appelle Judas Iscariote, se rendit chez les grands pr&ecirc;tres 15 et dit: Que voulez&ndash;vous me donner pour que je vous le livre? Ils le pay&egrave;rent trente pi&egrave;ces d&rsquo;argent. (...)&raquo; </i>(Mt 26,6-15 NBS2002)</p> <p align="center">(Pour comparer d'autres traductions,<a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-onctionbethanie-tab.htm#0" target="" > cliquer ici</a>) </p> </blockquote> <p>Un enfant n'a évidemment pas le même sens des valeurs qu'un adulte. Mais il y a plus ici. Si c'est en enfant que Jean a concrètement connu Jésus, il n'a jamais dû comme les autres le faire passer du registre «d'homme normal» à celui de «prophète», ou «Messie». Pour faire court, disons que pour Jean, Jésus a toujours été son dieu! Rien donc, ni avant ni après sa Résurrection, ne sera trop coûteux pour son culte. Il ne ressentira jamais le besoin de justifier ou dénoncer ce que le bon sens des autres apôtres dénonçait ce soir-là: 300 deniers, c'est énorme! C'est l'équivalent d'un an de salaires! Lorsque Jean sera devenu vieux, cette valeur énorme ne sera d'ailleurs même plus susceptible de choquer son entourage puisque les chrétiens auront alors déjà relégué aux oubliettes de l'indifférence ces trivialités de la vie matérielle pour mieux servir les exigences du sacré. </p> <p> Lorsque Jean prête à Judas des intentions de vol, on est dans une logique infantile. L'accusation est absurde puisque de toute façon cet argent ne faisait pas et n'aurait probablement pas fait partie de la bourse dont il avait la gestion (le mode conditionnel utilisé par Judas fait partie de ce qu'en rhétorique, on appelle une «hypothèse d'école» pour mieux dénoncer le scandaleux gaspillage). Cette accusation de voleur paraît encore plus infantile si l'on veut bien reconnaître que l'appartenance aux 12 et la responsabilité de la bourse (<a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#126" target="" >Jn12,6</a>) sont des signes de confiance accordés par Jésus à Judas. Pourquoi, soixante ans plus tard, Jean ne s'efforcerait-il pas de rectifier le tir? Retournons la question: pourquoi s'étalerait-il sur cette <a href="rel-exeg-judas-tab.htm#0" target="" >d&eacute;plaisante v&eacute;rit&eacute;</a>? Par souci d'historicité? Personne n'en demandait autant! Un «judas-voleur» liquidait une question qui, comme le poids des 300 deniers, n'intéresse déjà plus personne à une&nbsp;époque où la <a href="../rel-theo/rel-theo-redemption-tab.htm#0" target="" >R&eacute;demption</a> &eacute;tait devenue le principal mobile de la crucifixion. Pourquoi réhabiliter Judas? Fallait-il plonger la jeune Église dans cette sinistre querelle de l'onction de Béthanie? Que pouvait-on y gagner? Noyer dans d'inutiles explications historiques la dimension théologique de la Passion? Justifier celui qui avait provoqué la mort du Christ? Salir un petit peu plus quelques-uns des apôtres déjà martyrisés et béatifiés depuis et qui <a href="../rel-citationsbible/1oty-tab.htm#268" target="" >&eacute;taient d'accord</a> avec Judas au moment de la dispute?&nbsp;(J'invite mon lecteur à lire l'article consacré à <a href="rel-exeg-judas.htm#0" target="pop0jean" onClick="MM_showHideLayers('startpoptrans','','hide','x','','hide')"> l</a><a href="rel-exeg-judas-tab.htm#0" target="" >la trahison de Judas</a> pour aller plus loin dans l'analyse.)</p> <p>&nbsp; </p> <p class="rougemaigre centre">*Argument 8*</p> <p>On attribue habituellement à la jeunesse de Jean le fait qu'il soit arrivé au tombeau <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#204" target="" >avant le &laquo;vieux&raquo; Pierre</a> (47 ans &agrave; la passion si l'on se r&eacute;f&egrave;re &agrave; l'&eacute;tude de Aulagnier <span class="petit">(cit&eacute; par BC, tome1, p623)</span> - Cet &acirc;ge aussi m&eacute;riterait une solide analyse transactionnelles du groupe des 13!).</p> <p>Peut-être bien qu'en l'an 30 Jean était en effet déjà assez vieux pour s'essouffler moins vite que son aîné, mais il semble tout de même que malgré son excitation du moment, il fut encore trop jeune pour oser entrer seul dans le tombeau ouvert ...d'autant plus que le linge abandonné là, à portée de regard, pouvait simplement laisser croire que le cadavre nu en décomposition de son &quot;père symbolique&quot; pouvait être vu quelques coudées plus loin. Le petit Jean souffrait là d'un genre de peur qu'un enfant n'arrive jamais à dominer. Oserions-nous penser, comme certains exégètes l'ont dit, que c'est par respect pour les cheveux gris de Pierre qu'il a renoncé pendant ces secondes folles à recevoir la confirmation de l'éventuelle résurrection de son maître adoré? Soyons réalistes!</p> <blockquote> <p><span class="vertmaigre">&quot;Ils couraient tous deux ensemble. Mais l&rsquo;autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau; il se baisse, voit les bandelettes qui gisent l&agrave;; pourtant il n&rsquo;entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arrive. Entrant dans le tombeau, il voit les bandelettes qui gisent l&agrave; et le linge qui &eacute;tait sur la t&ecirc;te de J&eacute;sus; ce linge ne gisait pas avec les bandelettes, mais il &eacute;tait roul&eacute; &agrave; part, dans un autre lieu. Alors l&rsquo;autre disciple, qui &eacute;tait arriv&eacute; le premier au tombeau, entra aussi; il vit et il crut. Car ils n&rsquo;avaient pas encore compris l&rsquo;Ecriture, selon laquelle il devait se relever d&rsquo;entre les morts. Les disciples s&rsquo;en retourn&egrave;rent donc chez eux.</span> (Jn 20,4-10 Trad. NBS2002) </p> </blockquote> <blockquote> <p class="vertmaigre"></p> <blockquote> <p class="vertmaigre"></p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#204" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#204" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#204" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#204" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#204" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#204" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#204" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#204" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#204" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#204" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p class="rougemaigre centre">&nbsp;</p> <p class="rougemaigre centre"><a name="jnactes"></a>*Argument 9*</p> <p> Jean n'a pas eu d'autorité notoire lors de la naissance de l'Église. Il est hors des grands débats qui <a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-concilejerusalem%20ac15-tab%20.htm" target="" >opposent surtout Pierre, Paul et Jacques</a> (le «frère de Jésus» par opposition à Jacques le majeur, frère de Jean). Pourtant, l'affection particulière que Jésus avait pour lui et la forte personnalité qu'il manifestera plus tard aurait permis à Jean d'être absolument essentiel dans ces débats s'il avait eu à cette époque déjà l'âge d'un soldat. Après la Résurrection, Jean est pourtant resté dans la sphère des décideurs que furent Pierre et Jacques... C'est même lui qui a accompagné Pierre lors de ses premières missions (<a href="../rel-citationsbible/actes%20nbs-tab.htm#O3" target="" >Actes3 et 4</a>). (Ce qui, en soi, est un autre argument de la jeunesse de Jean; il était bien normal que ce soit &quot;le petit&quot; qui accompagne le titan Pierre...)</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div class="just"> <p align="center">*** </p> <p>Il y a quelques contre-arguments qui viennent directement à l'esprit lorsque l'on pense à un Jean enfant. Je ne veux pas esquiver ces difficultés. Il me semble d'ailleurs toujours possible de les dépasser.</p> <p>&nbsp; </p> <p class="rougemaigre centre">*Argument 10 (contre-argument)*</p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;Puis il dit au disciple&nbsp;: Voici ta m&egrave;re. Et d&egrave;s cette heure&ndash;l&agrave;, le disciple la prit chez lui.&raquo;</em> (Jn19,27 Trad. &quot;NBS2002&quot;)&nbsp;</p> </blockquote> <p>Jean, après avoir reçu Marie pour mère dit donc qu'il «<span class="vertmaigre">la prit chez lui</span>». Où se situe ce «<span class="vertmaigre">chez lui</span>»? N'est-ce pas simplement chez les Zébédé puisque la mère de Jean semblait, elle aussi, suivre Jésus et devait donc avec les autres femmes du groupe bien connaître Marie. Il nous serait même permis de penser que ce fut Marie qui prit en charge Jean les premières années, avant une inversion des rôles, puisque Jean, en rédigeant son texte longtemps plus tard, ne se serait pas exprimé autrement au vu de ce que représente une femme dans une culture agraire patriarcale. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="rougemaigre centre">*Argument 11 (contre-argument)*</p> <p >A la premi&egrave;re lecture, l'appel des deux disciples de Jean-Baptiste pourrait aussi para&icirc;tre incompatible avec un &quot;Jean-enfant&quot;. Et pourtant... </p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;35 Le lendemain, Jean &eacute;tait de nouveau l&agrave;, avec deux de ses disciples; 36 il regarda J&eacute;sus qui passait et dit: Voici l&rsquo;agneau de Dieu. 37 Les deux disciples entendirent ces paroles et suivirent J&eacute;sus. 38 J&eacute;sus se retourna, vit qu&rsquo;ils le suivaient et leur dit: Que cherchez&ndash;vous? Ils lui dirent: Rabbi -ce qui se traduit: Ma&icirc;tre-&nbsp;o&ugrave; demeures&ndash;tu? 39 Il leur dit: Venez et vous verrez. Ils vinrent et virent o&ugrave; il demeurait; ils demeur&egrave;rent aupr&egrave;s de lui ce jour-l&agrave;. C&rsquo;&eacute;tait environ la dixi&egrave;me heure. 40 Andr&eacute;, fr&egrave;re de Simon Pierre, &eacute;tait l&rsquo;un des deux qui avaient entendu Jean et qui avaient suivi J&eacute;sus....&nbsp;&raquo; (Jn1,35-39 Trad. NBS2002)</em> </p> </blockquote> <p > Ce passage du quatrième évangile laisse entendre que Jean fut &quot;disciple&quot; de Jean-Baptiste à l'époque du baptême de Jésus... Aurait-il formulé de texte autrement quelques décennies après les faits s'il avait été à l'époque simplement un enfant accompagnant André (plus vieux) en visite chez le Baptiste? Aurait-il aimé se faire passer pour «un enfant désoeuvré» comme on dit aujourd'hui? «Disciple» est un mot pour le moins déplacé au regard de la légèreté avec laquelle Jean-Baptiste s'est débarrassé d'eux au profit de Jésus. Après tout, Jean-Baptiste a continué à travailler avec ses &quot;vrais&quot; disciples. Si l'apôtre Jean avait été un «vrai» disciple du Baptiste, les choses ne se seraient pas passées de cette manière... Jean (suivit en cela par les grandes traditions ecclésiales), ignore ou feint ignorer que Jean-Baptiste n'était pas entièrement abandonné à la cause de Jésus et qu'il ne pouvait donc pas lui donner ses vrais disciples. Luc et Matthieu n'avaient pas la moindre raison d'inventer ce passage où ils mentionnent que par la suite Jean-Baptiste en prison a envoyé quelques-uns de ses «vrais» disciples pour interroger Jésus sur son identité! </p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;Or Jean, dans sa prison, avait entendu parler des &oelig;uvres du Christ. Il envoya ses disciples lui demander&nbsp;: Est&ndash;ce toi, celui qui vient, ou devons&ndash;nous en attendre un autre? J&eacute;sus leur r&eacute;pondit: Allez raconter &agrave; Jean ce que vous entendez et voyez: Les aveugles retrouvent la vue, les infirmes marchent, les l&eacute;preux sont purifi&eacute;s, les sourds entendent, les morts se r&eacute;veillent et la bonne nouvelle est annonc&eacute;e aux pauvres.&raquo; (Mt11,2-5 Trad. NBS2002 )</em></p> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;Les disciples de Jean lui racont&egrave;rent tout cela. Jean appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur: Est&ndash;ce toi, celui qui vient, ou devons&ndash;nous en attendre un autre? Arriv&eacute;s aupr&egrave;s de lui, les hommes dirent: Jean le Baptiseur nous a envoy&eacute;s te demander: &laquo;Est&ndash;ce toi, celui qui vient, ou devons&ndash;nous en attendre un autre?&raquo; A ce moment m&ecirc;me, il gu&eacute;rit beaucoup de gens de maladies, d&rsquo;infirmit&eacute;s et d&rsquo;esprits mauvais, et il rendit la vue &agrave; de nombreux aveugles. Et il leur r&eacute;pondit: Allez raconter &agrave; Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles retrouvent la vue, les infirmes marchent, les l&eacute;preux sont purifi&eacute;s, les sourds entendent, les morts se r&eacute;veillent, la bonne nouvelle est annonc&eacute;e aux pauvres.&raquo; (Lc7,18-23<em> Trad. NBS2002</em>)</em></p> </blockquote> <p>En bonne logique, si Jean-Baptiste avait pleinement compris Jésus comme étant le Messie, dès le départ, il&nbsp;ne se serait pas contenté «d'envoyer» Jean et André à sa suite de Jésus, mais bien tous ses disciples... Or beaucoup des disciples de Jean-Baptiste non seulement ne sont pas devenus chrétiens mais même ont prêché une «autre religion» après la mort de leur maître. </p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;Pendant qu&rsquo;Apollos &eacute;tait &agrave; Corinthe, Paul, qui &eacute;tait pass&eacute; par le haut&ndash;pays, descendit &agrave; Eph&egrave;se. Il y trouva quelques disciples et leur dit: Avez&ndash;vous re&ccedil;u l&rsquo;Esprit saint quand vous &ecirc;tes devenus croyants? Ils lui r&eacute;pondirent: Nous n&rsquo;avons m&ecirc;me pas entendu parler d&rsquo;un Esprit saint. Il dit: Quel bapt&ecirc;me avez&ndash;vous donc re&ccedil;u&nbsp;? Ils r&eacute;pondirent&nbsp;: Le bapt&ecirc;me de Jean. Alors Paul dit: Jean a baptis&eacute; d&rsquo;un bapt&ecirc;me de changement radical; il disait au peuple de mettre sa foi en celui qui venait apr&egrave;s lui, c&rsquo;est&ndash;&agrave;&ndash;dire en J&eacute;sus. Sur ces paroles, ils re&ccedil;urent le bapt&ecirc;me pour le nom du Seigneur J&eacute;sus. Paul leur imposa les mains, et l&rsquo;Esprit saint vint sur eux; ils se mirent &agrave; parler en langues et &agrave; s&rsquo;exprimer en proph&egrave;tes. Ces hommes &eacute;taient une douzaine en tout.&raquo;</em> (Ac19,1-7 Trad. &quot;NBS2002&quot;)</p> </blockquote> <p>Si Jean-Baptiste est devenu un personnage important dans l'épopée évangélique, c'est bien moins à cause de la théologie du Baptiste lui-même que de l'affection que Jésus lui portait. C'est aussi (et surtout) à cause de cette obsession presque maniaque des communautés primitives d'assurer une lignée prophétique palpable entre l'Ancien et le Nouveau Testament (ce qui est devenu évidemment peu compréhensible, voire lourd à 'avaler' pour la modernité qui sait qu'on peut faire prédire un peu près n'importe quoi à un texte aussi riche et aussi grand que l'Ancien Testament). </p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center">***</p> <p align="center">&nbsp;</p> <p align="center">&nbsp;</p> <p>Pourraient suivre une longue liste de tout petits indices dont l'ensemble permet d'appuyer la th&egrave;se d'un Jean enfant. C'est &agrave; une approche des textes plus globale qu'analytique que j'invite maintenant. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="rougemaigre centre">*Argument 12*</p> <p>Le petit «chouchou» de Jésus, comme le veut la logique possessive de l'enfance, n'a ni apprécié ni retenu que Jésus a dévolu une tendresse pour d'autres que lui. Il ne parle pas de ces enfants que Jésus a fait venir à lui, ni de ce garçon de Naïm qu'il a rendu à sa mère. Il n'aime pas parler de Jacques, son grand frère. Mais par contre il évoque avec complaisance mille prosternations ou autres distances protocolaires destinées à montrer par contraste combien son intimité à Jésus était exceptionnelle (l'apothéose étant évidemment le &quot; <em class="vertmaigre">nolli me tangere </em>&quot; de Jn20,17 envoyé à Marie de Magdala (&quot; <em class="vertmaigre">Ne me retiens pas </em>&quot; TOB &quot; <em class="vertmaigre">Ne me touche pas </em>&quot; Jérusalem, Colombe, Ségond,... &quot; <em class="vertmaigre">Cesse de t'accrocher à moi </em>&quot; NBS2002)... (cf. étude consacrée à ce texte) </p> <p>C'est aussi l'enfant qui aimera relever le ton paternaliste des propos de Jésus (les autres évangélistes insistent moins sur ces métaphores pastorales qui leur donnent fonction de brebis dociles, de moutons conformistes!)... Le vieux Jean, après plus de soixante années de méditation, pourra retrouver sans en rougir tous ces délices qu'a pu ressentir le petit enfant pur qu'il était lorsqu'il écoutait ces métaphores dans les bras de Jésus. </p> Etc. <p align="center">***</p> <p align="center" class="vertgras">Conclusion</p> <p align="center">***</p> <p>L'exégèse historico-critique nous autorisait à penser que l'auteur principal du quatrième évangile s'y est pris à deux fois pour rédiger son texte. Après la lecture de cette thèse, plus on lit le quatrième évangile, plus on se rend compte qu'effectivement il est plausible et même très probable que deux rédacteurs principaux ont rédigé cet évangile et que ces deux-là semblent être une seule et même personne à deux moments différents. Si cet auteur fut l'apôtre Jean lui-même (ce qui n'est malgré tout encore qu'une hypothèse), le fait qu'il fut enfant lorsqu'il a connu Jésus expliquerait (bien mieux qu'un délai sans plus entre sa première et sa deuxième rédaction) pourquoi les climats affectifs des deux rédactions ne sont pas identiques. </p> <p>En d'autres mots, pour rédiger cet évangile, une sensibilité d'adulte ne suffit pas. Une sensibilité de vieillard ne suffit pas non plus. Il fallait aussi ces miettes fabuleuses d'une enfance bouleversée. Il me semble permis de penser&nbsp;que, d'une manière très globale, le quatrième évangile, ou du moins la dernière de ses deux principales rédactions (&quot;Jn2b&quot; selon la terminologie de Boismard) relève d'un vieillard qui raconte des souvenirs qui ont bouleversé son enfance. Le «petit Jean» à l'âge où l'on se cherche un nouveau père a été absolument remué, presque écrasé par cette puissante personnalité de Jésus qui de surcroît, par une tendresse paternelle, lui donnait un statut très enviable. Le vieillard qui en parle plus de soixante ans après a retenu l'ombre du Dieu dont il avait la faveur plus que l'homme... Il n'y a donc plus lieux de s'étonner du caractère emphatique, pompeux, solennel, un peu paranoïde et superstitieux (utilisation surabondante des chiffres sacrés dans la composition) de son texte destiné à des assemblées qui elles-mêmes sacralisaient le dernier survivant de l'Épopée Christique. </p> </div> <p>Bruxelles - 1992-4</p> <ul> <li class="petitpetit">Version 2.01 - Chiangmai - Septembre 2007</li> <li class="petitpetit">Version 2.02 - Chiangmai - Novembre 2008</li> <li class="petitpetit">Version 2.03 - Chiangmai - Novembre 2009</li> <li class="petitpetit">Version 2.04 - Chiangmai - Janvier 2011</li> <li class="petitpetit">Version 2.05 - Chiangmai -d&eacute;cembre 2016 </li> </ul> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center">&nbsp;</p> </div> </td> </tr> </table>