"...Ni trop, ni trop peu..." Les techniques pointues de méditation sont sur ce point parfaitement cohérentes avec les découvertes médicales. Dans la pratique du Vipassana, le débutant est vite confronté à la douleur consécutive à la posture. Le maître va alors essayer de conduire le méditant à pouvoir distinguer dans cette douleur la part qui est surajoutée par l'émotion... Le méditant est conduit par ce discernement à supporter sans difficulté sa douleur... jusqu'au moment ou elle redevient, malgré le discernement, difficilement supportable. Le maître demandera alors au méditant de changer de posture plutôt que d'insister... En fait ce que demande le maître ici, c'est de remarquer et maîtriser ce que les neurologues appellent le "feedback présynaptique" qui modère ou accentue un flux douloureux dans la moelle à partir d'ordres issus du cerveau lui-même (et en particulier la partie du cerveau impliquée dans la vie émotive). Le maître ne désire pas que son élève supporte la douleur au point qu'il mette sa santé en péril (la douleur étant d'abord et avant tout une alerte naturelle donnée à notre corps). Ce que le Vipassana vise par cette recherche du "juste milieu", c'est que nous soyons en mesure de repérer dans la douleur cette part qui "en rajoute" ou "en supprime" par l'émotion... Entre un enfant qui hurle lorsque le médecin lui fait une injection et l'enfant diabétique insulino-dépendant qui s'injecte lui-même sans sourciller sa dose d'insuline, il y a le champ d'action sur la douleur que le Vipassana cherche à optimiser. Inutile de préciser évidement que le méditant averti pourra aller plus loin dans la maîtrise de la douleur, mais il aura alors déjà acquis la maturité technique nécessaire pour ne pas mettre sa santé en péril.
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