Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    26.03.85   

      Le moine ne s’appartient plus.

 

Mes frères,

 

Notre Père Saint Benoît est un éducateur né. Pour enseigner à son disciple la pauvreté, la désappropriation, la xenitea, c'est à dire le sentiment d'être étranger là où on vit, il n'use pas de longs discours, mais il lui prescrit un comportement qui lui rappelle sa condition de moine, c'est à dire d'homme qui ne s'appartient plus.

Le moine s'est vendu à Dieu comme esclave. Il n'a plus de volonté propre. Il n'a même plus de jugement propre. Il doit épouser la façon de voir qui est celle de Dieu, la façon d'agir qui est celle de Dieu. la façon de vouloir qui est celle de Dieu. Il n'habite plus chez lui. Il est chez Dieu. Tout dans le monastère appartient à Dieu, et les choses et les hommes. Il n'est rien qui soit soustrait à la propriété de Dieu.

Donc, tout ce qui est dans la maison de Dieu est revêtu d'un caractère sacré. Saint Benoît l'a inculqué lorsque il nous a présenté le cellérier qui doit faire en sorte que tout dans le monastère soit manipulé avec autant de respect et de soin que les vases sacrés de l'autel. 31,22.

 

Mais il peut arriver que quelque chose se perde, se brise, s'abîme au cours du travail ou bien autrement. C'est inévitable ! Le proverbe dit : Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise. On a alors endommagé ou perdu un objet qui ne nous appartient pas. On a donc lésé le propriétaire de cet objet. Même involontairement s'il n'y a pas eu de négligence, on a fait du tort au propriétaire.

Le réflexe de politesse, de savoir-vivre est donc d'aller s'excuser auprès du propriétaire de la chose. Et on le fait en se présentant à celui qui dans le monastère tient la place de Dieu, c'est à dire l'Abbé. Ou bien, si l'occasion s'en présente, devant toute la communauté qui est le Corps du Christ.

A ce moment-là, l'excuse est accueillie, acceptée. Et le delictum, comme dit Saint Benoît, 46,10, le délit, la faute, l'erreur est pardonnée, est oubliée. Mais il faut poser ce geste.

 

Et c'est à l'intérieur de' ce geste que le moine prend conscience qu'il n'est pas chez lui mais qu'il est chez Dieu. Et cela, c'est l'essentiel dans une vie monastique. Sinon, nous n'avons pas quitté le monde où nous étions libres vraiment de notre personne. Nous possédions des choses. Nous en étions propriétaires. Nous disposions de notre personne, de notre temps, des biens que nous avions acquis ou que nous avions reçus. Mais nous sommes entrés dans le monastère et nous avons laissé tout cela à la porte du monastère. Nous sommes chez Dieu. Et là, nous recevons tout, et nous devons tout restituer.

 

Voyez, à un autre endroit Saint Benoît dit que le cellérier doit tenir une liste où il sait très bien ce qu'il a donné à chacun. Lorsque le travail est terminé, lorsque le frère s'est acquitté de sa mission, de son emploi, il doit restituer tout ce qu'on lui a confié. Et le cellérier, lui, grâce à cette liste doit savoir ce qu'il a donné et ce qu'on lui rend.

Ce n'est pas une question de méfiance, ici, attention ! Ce n'est pas qu'on se méfierait des frères ? Non, c'est encore une fois inculquer au frère la conscience de plus en plus vive qu'il n'est pas chez lui mais qu'il est chez Dieu.

On apprend ainsi par la pratique cette vérité essentielle que le moine est un citoyen du ciel. Il n'est plus d'en bas, il est d'en haut. Son regard n'est plus dirigé vers les choses de la terre, mais vers le monde à venir dans lequel il espère entrer le plus vite possible, dans lequel il est déjà du fait qu'il est dans la maison de Dieu.

Il a aussi l'obligation, et il le sent, et il le découvre, d'une conduite sainte, c'est à dire d'une conduite qui réponde aux lois, aux règles de cette maison qui est la maison de Dieu. Il apprend à se conduire correctement, à avoir une conduite saine vis à vis de Dieu. Il permet à Dieu d'inscrire dans son cœur des mœurs nouvelles qui sont les mœurs de Dieu. Vous avez alors toute la collection des vertus en commençant par la toute première qui est la charité.

 

Voyez, Saint Benoît est un homme très habile. Il sait que nous sommes des êtres incarnés et que c'est par le geste, que c'est par le comportement, que c'est par la conduite que nous devenons des hommes de Dieu. Nous ne devons pas toujours rester des esclaves. Nous devons devenir des enfants de Dieu.

A ce moment-là, nous ne sommes plus chez le Dieu-Maître, nous sommes chez le Dieu-Père. Et notre cœur passe de la crainte, comme dit Saint Benoît, qui est celle de l'esclave qui a toujours peur de mal faire, à la liberté de l'enfant qui tout en étant chez Dieu son Père est en même temps chez lui.

Et le sommet de l'évolution spirituelle, c'est d'avoir conscience que tout en étant chez Dieu, on est chez soi. Attention ! Ce n'est pas ici du dévergondage, de l'homme qui est partout chez lui, de l'impolitesse, de l'inconvenance. Non ! Mais c'est l'Esprit de Dieu qui est dans notre cœur et qui commence à crier Abba, Père.

 

Voilà, mes frères, lorsque nous commettons ainsi une petite erreur en brisant, en perdant, en oubliant quelque chose, en négligeant, en ne traitant pas avec soin ce qui est de Dieu, et que voilà, nous venons nous en excuser, nous en accuser, à ce moment-là, nous avons fait un grand pas sur la route qui nous conduit vers la plénitude d'amour envers notre Dieu parce que nous avons compris, nous avons senti que nous sommes déjà ici chez lui, donc que nous avons déjà un pied dans le  Royaume.

 

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    26.07.85

      Un royaume policier.

 

Mes frères,

 

Si nous portons un regard profane sur ce chapitre de la Règle, nous ressentons une impression désagréable. Un regard profane, je veux dire le regard d'un étranger, un qui est en dehors de la vie monastique, un qui n'est pas initié au mystère que nous portons. Car la vie monastique, vous le savez, est un mystère. Elle ne peut être appréhendée, saisie, que par l'intérieur d'elle-même et par celui qui a eu le privilège d'y être invité.

Donc, si je porte sur ce chapitre le regard d'un étranger, je vais me sentir mal à l'aise. En effet, il est question d'un moine qui vient à faillir, à briser ou perdre quelque chose, à commettre un délit quelconque. Il doit aussitôt s'en accuser spontanément devant l'Abbé et la communauté. Et s'il ne le fait pas et que son manquement soit connu par un autre, alors gare à lui ! Il subira une peine sévère. Cela fait penser à un régime policier où on est étroitement surveillé.

 

Dans les camps de concentration, vous le savez, c'était épouvantable. Ils devaient se surveiller les uns les autres. Cela ne leur était pas prescrit, ce n'était pas commandé, mais en pratique c'était ainsi. Parce que, à la moindre petite chose qui arrivait, cela pouvait retomber sur tous. C'était, pour ceux qui y sont passés, c'était quelque chose qui détruisait la personnalité.

Et un romancier pourrait très bien construire toute une magnifique intrigue sur ces monastères concentrationnaires où on doit à la moindre petite histoire venir s'en accuser devant l'Abbé et toute la communauté, sinon on risque des peines graves. Voilà, mes frères, le regard de l'étranger !

 

Mais si nous portons maintenant le regard d'un initié, c'est à dire un regard illuminé, le regard de la foi qui nous permet de saisir la vie monastique dans son intégralité, donc la vérité intégrale. Et cela, non pas une vérité retirée de son contexte qui, alors peut devenir une erreur, une fausseté, mais la vérité intégrale qui n'est pas falsifiée et qui est saisie quasi intuitivement de façon contemplative comme elle est dans sa richesse.

Alors, à ce moment-là, tout change. En effet, le monastère, c'est le domaine de Dieu. C'est - je l'ai déjà dit et expliqué tant de fois, mais on doit toujours revenir sur cette qualité essentielle du monastère - c'est une petite portion du Royaume de Dieu.

Mais vous savez que chez Dieu, tout se trouve dans le fragment, tout. Ce n'est pas comme chez nous où nous devons, pour avoir un ensemble, juxtaposer les choses. Chez Dieu, ce n'est pas ainsi. Le Royaume de Dieu se trouve tout entier, parfait, chaque fois qu'il est présent quelque part.

Le monastère est un de ces fragments du Royaume de Dieu où tout brille dans sa beauté.

 

Donc, je suis ici, non pas chez moi, mais chez Dieu. Alors ici, tout appartient à Dieu : le terrain, les bâtiments, le mobilier, les animaux, les choses et les hommes. Lorsque je suis entré dans le monastère, je savais bien que je ne m'appartenais plus, pas même mon corps, plus rien. Je suis devenu la chose de Dieu.

Mais pas une chose objectivée, une chose qui est réduite à son état utilitaire, une chose qu'on utilise. Non, je suis devenu la chose de Dieu, c'est à dire sa perle, sa perle unique. Et nous sommes ici chacun une perle. Et chaque perle n'a pas sa pareille. Et Dieu porte le poids de tout son amour sur chacune de ses perles qui lui appartiennent, sur chacune de ses perles qui fait sa joie, et l'ensemble de ses perles, une plus grande joie encore.

 

Eh bien, nous voici donc chez Dieu. Et le moine, dans ce Royaume de Dieu, il est un serviteur, il est un gérant, il est un gestionnaire. Il est un soldat, dit Saint Benoît, parce qu'il doit défendre ce Royaume. Ce Royaume est toujours soumis à des attaques ouvertes ou sournoises de la part des puissances maléfiques. Donc le moine est un soldat aussi.

Et il lui arrivera même d'être un fils. Mais ça, c'est sur le tard, c'est au moment où il n'y a plus dans le chef du moine aucun risque d'abus, il n'abusera pas de sa situation de fils. Cela veut dire, lorsqu'il sera devenu un véritable fils de Dieu partageant vraiment la vie de Dieu. A ce moment-là, il sera devenu un autre Christ et il sera un véritable serviteur pas venu pour commander, mais pour servir. A ce moment-là, il n'y a plus d'abus possible. Mais en attendant, il doit apprendre son métier de fils en étant un bon et fidèle serviteur, un bon gérant de la maison de Dieu.

 

Donc, dans le monastère, tout doit être utilisé avec le plus grand soin, utilisé et entretenu. Ce qui est là, ça ne m'appartient pas, cela appartient à Dieu. Je pourrais dire : oui, mais ça appartient à la collectivité des moines. Pas du tout, pas du tout, car alors, qu'est-ce qui arrive ? Cela appartient à la collectivité, alors ça n'appartient à personne et j'ai le droit d'en faire le moins possible et de ne m'occuper de rien parce que c'est la collectivité qui doit s'en occuper. Dans les régimes collectivismes, c'est ce qui arrive.

Il est notoire que dans les régimes collectivismes purs, il y a peu de rendement dans le travail, il y a un gaspillage de tout, le matériel n'est pas bien entretenu parce que, voilà, personne n'est responsable, c'est la collectivité. Entre nous, on aura un peu ça, et on le fait remarquer, dans les administrations. Alors, tout cela est à notre disposition !

 

            Mais maintenant, lorsqu'il arrive un accident, c'est à dire lorsque comme Saint Benoît le dit ici : quelque soit l'endroit où je travaille - donc à la cuisine, au cellier, à la boulangerie, au jardin...On dira encore : à la brasserie, à la basse-cour, à la fromagerie, enfin n'importe où - donc là où je suis, il y a quelque chose qui arrive, un accident ? Celui qui ne fait rien, eh bien alors celui-là ne cassera jamais rien, mais il finira par se casser lui-même.

Donc, un accident est arrivé. A ce moment-là, il doit y avoir dans le chef du moine qui sait où il est, qui sait qu'il est chez Dieu, il doit y avoir un réflexe qui est un réflexe d'honnêteté, oui, un réflexe d'honnêteté. Imaginons ceci : j'ai emprunté à un voisin, voilà, travaillant au jardin, j'ai emprunté sa bêche et j'ai cassé le manche. Est-ce que je vais la remettre discrètement dans le hangar du voisin et ne rien dire ? Non, je vais aller chez lui, m'excuser et lui dire : ça ne fait rien, je vais vous, remettre un nouveau manche, etc. Je vais m'excuser !

 

Eh bien, c'est la même chose pour le moine chez Dieu. Mais il va s'excuser auprès de Dieu dans la personne de l'Abbé, ce qui va de soi, et de la communauté aussi parce qu'il est bon que la communauté sache ce qui est arrivé, qu'on ne se pose pas de questions !

On sait bien, voilà, c'est lui qui l'a fait. C'est à lui que cela est arrivé. Il vient s'excuser devant tout le monde. Eh bien, alors on lui dit : C'est bon, ça va bien. Et on lui donne une bénédiction parce que, voilà, il s'est excusé.

Voila comment nous devons voir les choses, mes frères, c'est dans ce sens-là que nous devons les voir et les vivre. Le moine sera donc toujours un homme honnête, honnête, un homme sérieux et un adulte qui sait prendre sur lui la responsabilité de ses erreurs. Il ne dit pas : 0 c'est la faute de celui-là ! Non, c'est arrivé à moi, c'est ma faute !

 

Et ainsi, mes frères, nous voyons encore une fois à travers ce petit chapitre que l'âme de notre vie, le moteur de notre vie, c'est toujours un esprit de foi très éveillé qui nous fait voir les choses telles qu elles sont. Concrètement ici, encore une fois, nous sommes chez Dieu. Nous sommes tous des ouvriers de la maison de Dieu.

Et  voilà, nous nous comportons comme tels. Jusqu'au moment où nous serons vraiment devenu un seul esprit avec lui et qu'il nous dira : maintenant ça suffit, non seulement tu es un bon ouvrier, mais tu es devenu partageant ma vie vraiment un autre moi-même, tu es devenu mon fils. Eh bien, à partir de maintenant, tu va commencer vraiment à servir comme moi, Dieu, au service de chacune de mes perles.

 

 

 

 

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse etc.     25.11.90

      S’excuser !

 

Mes frères,

 

S'excuser auprès de l'Abbé, de la communauté lorsqu'on a perdu ou brisé quelque chose, ou bien si on a commis une erreur, relève tout simplement de la politesse et du savoir-vivre. On n'agit pas autrement dans le monde entre personnes civilisées. Vous savez que rien n'est plus désagréable que de trouver devant sa porte, comme ça, un outil qu'on a prêté à quelqu'un et qu'on retrouve endommagé.

Eh bien, nous ne devons pas faire cela avec notre Dieu car nous sommes ici chez lui. Et s'excuser auprès de l'Abbé, c'est s'excuser auprès de Dieu, auprès du Christ. Et aussitôt notre erreur est remise car quel est celui qui dans sa vie n'a jamais commis la moindre faute?

C'est aussi un acte de foi qui prouve qu'on sait où on est - chez Dieu - et ce qu'on fait - on travaille pour Dieu -. Cet acte de foi prouve qu'on est en relation de confiance avec Dieu et qu'on attend, et qu'on espère de lui absolument tout depuis le pardon jusqu'à la glorification.

 

Et dans le concret de la vie courante, Dieu, pour nous, c'est la personne du Christ Jésus ressuscité et vivant. Le Christ n'est pas une idée, n'est pas un concept, il n'est pas un être mythique. Il n'est pas non plus un mort dont, voilà, on entretiendrait le souvenir.

Non, le Christ Jésus, il est le vivant par excellence. Il est celui qui se trouve au commencement. C'est ainsi que débute l'Evangile de Saint Jean. Et c'est le commencement qui est hors de notre portée, c'est le commencement absolu à partir du quel tout, absolument tout existe.

Nous ne pouvons même pas concevoir la nature de ce commencement parce qu'il n'est pas de cet ordre-ci. C'est à partir de lui que l'ordre actuel découle, que la création est venue. Mais il est antérieur, il est d'une autre nature.

 

Et lorsque dans un acte de foi nous nous présentons à Dieu pour simplement lui dire j'ai péché, nous entrons en relation avec ce commencement et, la vie nouvelle, c'est à dire la vie incorruptible, germe à l'intérieur de notre cœur.

 

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    25.11.91

      Savoir guérir ses propres plaies.

 

Ma sœur, mes frères,

 

Saint Benoît dit qu'un péché secret de l'âme doit être manifesté à un Père Spirituel. S'agit-il de la confession sacramentelle ? Je ne le pense pas. On peut très bien commettre un péché et devoir le signaler à son Abbé, à un Père Spirituel, dans le cadre de la fameuse lutte contre les pensées, contre les passions. Cela fait partie de l'ouverture du cœur.

Mais c'est ceci, je veux appuyer sur ce détail : il faut manifester sa pensée perverse, la pensée qui a fait tomber dans un péché, même une peccadille, même une petite faute de rien du tout à un homme qui sait guérir ses propres plaies.

Cela, je pense que c'est vraiment un sommet qu'il faut atteindre. Donc on sera un senior spirituales, un Ancien Spirituel, c'est à dire habité par l'Esprit de Dieu, pouvant entendre la faute commise par le frère et pouvant donner le remède qui convient lorsqu'on parvient à guérir ses propres fautes ; à s'en guérir, car on n'en est pas exempt.

Le Père Spirituel n'est pas exempt non plus de manquements secrets, mais il doit pouvoir s'en guérir seul. Il sera capable alors, si Dieu l'y appelle, à entrer dans la vie solitaire. Saint Benoît nous le dit au début, il est tout à fait rompu à la lutte contre les vices de la chair et des pensées, 1,14.

 

Donc, nous ne devons pas trop vite afficher sur la porte de notre cellule : Ici, Père Spirituel. Il reçoit de telle heure à telle heure. Non, non, non, lorsque nous aurons réussi à guérir nos plaies, nous n'aurons plus envie alors de faire de la publicité.

Attention ! Il n'y a personne qui en fait ici, je ne vise absolument personne. Mais tout de même j'en connais, mais pas d'ici. J'ai eu l'occasion d'en rencontrer un il n'y a pas tellement longtemps, ça fait tout drôle !

Table des matières

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    26.03.85. 1

Le moine ne s’appartient plus. 1

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    26.07.85. 2

Un royaume policier. 2

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse etc.     25.11.90. 5

S’excuser ! 5

Chapitre 46 : Celui qui perd, qui casse, etc.    25.11.91. 5

Savoir guérir ses propres plaies. 5