Mes frères,
Le monastère idéal n'est pas un endroit où la Règle est observée ponctuellement jusque dans les moindres détails. Non, le monastère idéal, c'est un lieu où la charité peut librement s'épanouir dans le cœur de chacun des frères ; un lieu où l'Esprit Saint est le roi ; un lieu où cet Esprit, ce Souffle peut se répandre, ensemencer, faire germer des fruits qui demeurent pour l'éternité ; un lieu où cet Esprit peut fabriquer des fils de Dieu, j'oserais presque dire des dieux sous forme humaine. C'est jusque là que nous devons aller : rayonner Dieu.
Saint Benoît n'est donc pas le partisan d’un légalisme forcené, pointilleux, sourcilleux. Nous le voyons, ça transparaît à travers ce petit chapitre que je trouve si beau. Saint Benoît s'arrête au cas des vieillards et des enfants, mais on peut extrapoler à' d'autres situations.
Il faut, dit Saint Benoît, user à l'endroit des vieillards et des enfants d'une pia consideratio, 37,8. Ce n’est pas facile à traduire ! Cela signifie qu'il faut porter sur eux un regard d'amour et de tendresse. La pietas, c'est un sentiment qui vient du cœur, qui rend le cœur mou, qui rend le cœur liquide. Et ce sentiment nous fait entrer dans la peau des autres. Il nous fait vibrer en communion avec eux. Il nous fait sentir leurs besoins, leur état, par l'intérieur.
Et lorsqu'il s’agit des vieillards et des enfants, cela nous fait voir en eux l'imbecillitas. Ce n’est pas l'imbécillité dans le sens vulgaire du mot, mais dans le sens étymologique qui signifie quelqu'un qui est incapable de se tenir debout ou de se déplacer sans l'aide d'un bâton. . Sa faiblesse est telle, sa débilité, sa fatigue, qu'il lui faut un bâton, un baculus. Et lorsqu'il s’agit d'un petit enfant, alors son bâton, c'est la main qui le conduit et qui lui donne de l'assurance, de la sécurité.
Voilà, Saint Benoît demande qu'on marche aux petits pas des vieillards et des enfants. Cela ne veut pas dira qu'il faut nourrir les vices, c'est à dire donner une prime à la paresse, à la négligence, au relâchement même s'il s’agit de vieillards, même s'il s’agit de jeunes, mais il faut avoir égard à leurs besoins réels, qui sont bien réels.
Mes frères, je trouve ça vraiment tellement humain dans le sens noble du terme. Oui, Saint Benoît n'est pas ………. On le représente souvent comme un homme très sérieux portant en main la Regula, et son doigt ! ! ! Non, Saint Benoît, ce n'est pas ça. Saint Benoît, c'est un saint. Il a donc un cœur, il n'est qu'un cœur. C'est le cœur même de Dieu et nous le trouvons ici.
Encore une toute petite chose qui, à mon avis, est très importante et à laquelle on ne pense jamais. C'est celle-ci : c'est que le mot Regula, Règle, est du féminin et que le mot Tora en hébreux, la Regula Magistra, elle est une maîtresse de vie, mais elle est aussi une mère.
La Règle est une mère avec tous les sentiments naturels de délicatesse, de tendresse, d'attention, de souci pour l'autre. Et la Règle en équilibre, faisant équilibre à l'Abbé qui, lui, est masculin. C'est le Père. Et la Règle, elle tempère ce qu'il pourrait y avoir de dur, de rigoureux, de sévère dans le Père qu'est l'Abbé.
Si bien que le frère, lui, a toujours et un Père et une Mère. Et cette Mère, c'est la Règle. Ne l'oublions pas, mes frères, c'est très important. Nous en avons encore ici un tout petit témoignage dans ce petit chapitre. Et c'est pour ça que j'ai voulu dire quelques mots ce soir.
Mes frères,
Saint Benoît est comme toujours un homme prudent et prévoyant. Dans ce chapitre sur les vieillards et les enfants nous remarquons deux étages : l'un que l'on pourrait appeler pragmatique et l'autre que l'on pourrait nommer didactique.
Au premier étage, Saint Benoît pourvoit aux besoins de certains groupes de frères, les vieillards et les enfants. Au second étage, il éclaire à nouveau la nature spécifique de sa Règle. Ce soir, nous nous contenterons d'explorer le premier étage.
Si Dieu nous prête vie, plus tard, c'est à dire le 16 Juillet ou le 15 Novembre, et si je ne l'ai pas perdu de vue, nous explorerons, nous visiterons le second étage.
Ce chapitre, nous pouvons le voir comme un appendice du chapitre précédent qui traitait des frères malades et infirmes. Les vieillards et les enfants, les frères âgés et les plus jeunes qui sont, qui peuvent être considérés comme des infirmes quoi qu'ils ne le soient pas vraiment.
A quel âge commence-t-on à être un vieillard ? Quand cesse-t-on d'être un enfant ? C'est une question importante aujourd'hui. Les jeunes, aujourd'hui, ont des enfances qui n'en finissent pas. A 25 ans, est-ce que on émerge de l'enfance, de l'adolescence ? Je ne sais pas, peut-être bien ? Mais on le met en doute de plus en plus.
Et quand devient-on un vieillard ? A l'âge de la pension légale, à 65 ans ? A l'âge de la retraite pour un Abbé, à 75 ans ? Ou plus tard ? Voilà toutes sortes de questions qui montrent combien est relative la question de la vieillesse et de l'enfance.
En tout cas, pour Saint Benoît, il y a un critère de discernement que nous pouvons encore emprunter aujourd'hui. Il dit qu'il faut avoir égard à leur imbecillitas, 67,6, traduit pudiquement par faiblesse. Textuellement, c'est imbécillité. Ou bien on est devenu sénile, ou bien on n'a pas encore l'âge de raison ? On est dans un cas comme dans l’autre des imbéciles.
Mais attention ! Que signifie exactement imbecilles en latin ? Il faut toujours, pour comprendre Saint Benoît, retourner à l'étymologie des mots qu'il utilise. Dans imbecillitas, nous trouvons caché le mot baculus, le bâton. Un imbecillis, c'est un homme qui est privé de bâton. Il n'a donc pas d'appui, il n'a pas de soutien. Il ne trouve aucune aide en lui-même.
Il ne peut donc pas s'appuyer sur lui. Dans ce sens-là, il est un imbecillis. Donc, il sera faible de corps, fragile, débile. Sa résistance a diminué en raison de l'âge, ou bien elle n'est pas encore affermie, aussi en raison de l'âge. Il est incapable de marcher au rythme des autres.
Si on le force, si on le pousse, si on le contraint à suivre le rythme de la communauté, il va se décourager. Il va sombrer dans la tristesse et peut-être, ce qui serait plus grave, encore dans le murmure. De toute façon on le pousse, on le précipite dans la mort.
Je ne parle pas de la mort biologique, mais d'une sorte de mort spirituelle dont le responsable alors serait l'Abbé. Saint Benoît y fait allusion ailleurs, à propos de l'Abbé justement, lorsqu'il parle de l'établissement de l'Abbé. Il dit ceci : L'Abbé, dans les commandements qu'il donne, doit être prévoyant et circonspect. Et dans les tâches qu'il distribue, qu'il s'agisse des choses de Dieu ou de celles du siècle, il se conduira avec discernement et modération et se rappellera toujours la discrétion du Saint Patriarche Jacob qui disait : Si je fatigue mes troupeaux en les faisant trop marcher, ils périront tous en un jour. 64.45.
C'est cela, si on pousse trop les imbecilles, ils vont périr !
Saint Benoît va donc assouplir la Règle en leur faveur pour ce qui regarde l'alimentation. On ne va pas les laisser mourir de faim. Il faut prévenir, devancer les heures régulières des repas. Voyez à l'époque de Saint Benoît, des choses qui aujourd'hui introduiraient des troubles dans une communauté, surtout du côté de la cuisine. Il y avait plusieurs tours de table. Les vieillards et les enfants prenaient leur repas avant les autres.
C'était probablement de fortes communautés. Aujourd'hui, nous sommes devenus sans doute plus résistants, ou bien nous sommes devenus plus lâches. Car à l'époque de Saint Benoît, en carême par exemple, le premier repas de la journée se prenait un peu avant le coucher du soleil, avant l'heure des Vêpres.
Alors on comprend que les vieillards et les enfants, on ne pouvait tout de même pas les faire languir si tard et si longtemps. Alors voilà, on leur préparait probablement sur le coup de midi un bon petit repas pour leur faire prendre patience jusqu'au soir. Mais de toute façon, il est certain aussi qu'il faut assouplir la Règle en leur faveur en d'autres domaines, pour d'autres observances corporelles, même si ce n'est pas dit expressément ici. Mais Saint Benoît y fait allusion lorsqu'il parle de la façon dont l'Abbé doit conduire sa communauté.
Maintenant, un imbecillis, il n'a pas de soutien, d'aide en lui-même. Il faut donc lui donner un bâton. A ce moment-là, il ne sera plus un imbecillis, il deviendra comme les autres. Et quel sera ce bâton ? Mais ce bâton, ce sera les petites faveurs qu'on lui apporte, mais aussi ce sera la communauté comme telle qui doit entourer les vieillards et qui doit aussi entourer les plus jeunes.
Si Dieu nous envoie des jeunes, mais des vrais jeunes qui n'auraient pas 25 ans, eh bien, s'ils sont un peu espiègles - nous en avons eu un dernièrement, et je peux citer son nom car il a dépassé l'âge maintenant, c'est le frère Philippe qui a encore été un peu gosse là sur les bords pendant tout un temps - mais voilà, la communauté ne doit pas crier au scandale.
Non, elle doit être le bâton, non pas qui donne la correction aux jeunes, mais qui leur permet d'avancer à leurs petits pas, et alors aussi pour les vieillards. Mais le premier bâton, ça doit être l'Abbé qui doit donner l'exemple d'un grand amour, d'un grand respect, d'une grande affection, et pour les anciens, et pour les jeunes.
Mes frères,
Dans un premier temps, nous avons étudié l'aspect pragmatique de ce chapitre. Mais il y a de cela bien longtemps - ce doit être l'année dernière ? - Saint Benoît nous présente les vieillards et les enfants comme des imbecilles, des êtres qui sont privés du bâton dont ils ont besoin pour marcher ou bien pour se tenir en équilibre.
Ils se rencontrent l'un et l'autre dans une commune fragilité. Ils sont vulnérables, ils sont faibles. C'est pourquoi il faut assouplir en leur faveur la rigueur de la Règle. Il faut user envers eux d'une tendre condescendance, dit Saint Benoît en 37,7.
Le latin parle de pia consideratio. Littéralement cela signifie qu'il faut poser sur eux un regard de bonté, ce regard qui sera une fleur, une belle fleur de l'agapè, de cette charité qui doit animer l'Abbé et chacun des frères.
Aujourd'hui, nous allons contempler le côté didactique de ce chapitre qui nous renseigne sur la nature spécifique de notre Règle. Celle-ci n'est pas un Code de morale naturelle, elle n'est pas une étique humanitaire. Elle prend la nature humaine telle qu'elle est, avec ses qualités, avec ses richesses, avec ses faiblesses, avec ses défauts, disons même avec ses péchés. Puis elle l'informe, elle la pénètre d'un élément nouveau, un élément d'ordre divin qui est la charité.
C'est cette charité dans laquelle on rencontre Dieu parce que Dieu est charité. Hors de la charité, on ne rencontre pas Dieu. On ne le rencontre que dans la charité. N'oublions jamais cela, mes frères !
Et la charité n'est pas quelque chose qui colle à notre nature, qui en fait partie. C'est une virtus, une énergie d'ordre divin qui nous est donnée afin de nous transfigurer, de nous métamorphoser, de nous transformer jusqu'à la racine même de notre être. L'homme parfait, l'homme accompli, l'homme achevé ne peut être qu'un fils de Dieu.
Donc, notre Règle ne vise pas à fabriquer des hommes idéaux, des hommes sans défauts. Cela, c'est le but que poursuit le paganisme. Non, notre Règle veut faire de nous des fils de Dieu, c'est à dire des hommes qui réagissent exactement comme Dieu leur Père, qui voient comme Dieu leur Père, qui ne jugent plus d'après les apparences mais dont le regard est assez aigu et assez pur que pour découvrir derrière l'épiderme des événements ou des hommes la présence du Créateur, ou la puissance du Sauveur, la puissance agissante de l'Esprit.
Bien que la nature nous porte assez par elle-même d'avoir compassion des vieillards et des enfants, 37,3. Voilà, cela c'est la morale naturelle : c'est caduc. C'est instinctif chez un homme normal. Mais pour Saint Benoît, il faut aller au-delà, il faut aller plus loin. Il ne faut pas nier cet élément naturel, mais il faut prendre appui sur lui pour entrer dans une sphère nouvelle qui est celle de Dieu un et trine.
Le naturel est saisi, comme je le disais tout à l'heure, il est pénétré et il va être surélevé et transfiguré. Et cette intention-là, elle est partout présente dans la Règle, partout, partout. Nous ne devons pas atteindre une sagesse humaine idéale, mais ne pas avoir peur d'entrer dans une folie qui est d'ordre divin.
Car, qu'y a-t-il de plus fou que de céder sa place à un autre ? Qu'y a-t-il de plus fou que de ne pas rechercher le profit ? Qu'y a-t-il de plus fou que d'aimer, de sentir, d'entendre dans son cœur, sans arrêt, les pleurs et les sanglots parce que il y a trop d'illusions, il y a trop de malheurs, il y a trop de peines, il y a trop de labeur dans le monde, il y a trop de misères. On ne peut le supporter, les entrailles en sont tordues et le cœur commence à pleurer.
Pourquoi? Parce que le plus grand malheur qui soit, c'est de n'être pas un vrai saint. On se sent, on se découvre responsable, coresponsable de toute cette misère. On ne peut plus la porter, la supporter. Et comme le Christ alors a fait, mais on donne sa vie, on expose sa vie au feu de la Trinité afin que le cœur qui est nôtre devienne un ciel où toute cette misère sera ramassée, où elle sera consolée. C'est là, mes frères, que Saint Benoît veut nous conduire !
Si bien que dans le monastère, les frères ne sont pas mus par des considérations humaines plus ou moins égoïstes, utilitaires, pragmatiques, mais par les vertus théologales qui sont Foi, Espérance, Charité, qui sont des virtutes, des énergies divines, ces énergies qui sont en Dieu, qui viennent de Dieu et qui divinisent l'homme. Et le terme, c'est cette divinisation du moins dans son être et dans son agir.
Ce n'est pas trop haut pour nous. Pourquoi n'est-ce pas trop haut ? Parce que c'est un cadeau que nous recevons. Et celui qui nous le donne, c'est notre Dieu. Et celui qui le reçoit, c'est nous qui ne sommes rien ! Et pourtant ce n'est pas trop haut pour nous, parce que lorsque Dieu nous a créés, lorsqu'il a lancé le cosmos dans l'existence, il nous voyait déjà, et il avait déjà préparé pour nous ce cadeau.
Donc, mes frères, n'ayons pas peur de contempler la beauté de notre vocation, de nous ouvrir à elle et de permettre à Dieu de parfaire en nous son projet.
Ma sœur, mes frères,
J'ai le sentiment lorsque je vous parle que l'Esprit Saint qui habite en mon cœur s'adresse à l'Esprit qui habite votre cœur. C'est une vibration commune que nous percevons et à laquelle nous devons répondre. C'est donc un monologue de l'Esprit et notre cœur doit s'ouvrir à sa Parole car cette Parole est efficace. L'Esprit étant lumière et amour, il entend faire de notre cœur un œil qui soit parfaitement lumineux et aussi des entrailles en nous qui soient pur réceptacle d'amour.
Saint Benoît y fait encore discrètement allusion ce soir lorsqu'il parle de la pia consideratio, 37,7, de tendre condescendance à l'endroit des enfants et des vieillards. Il parle de leur imbecilitas, 37,6. Hier il faisait allusion à la debilitas, 36,19, et aujourd'hui c'est l'imbecilitas. C'est traduit par faiblesse, c'est vrai, mais c'est une faiblesse qui est beaucoup plus que physique, c'est une faiblesse psychologique.
Et c'est vrai, les facultés mentales du vieillard, elles sont en voie de régression tandis que les facultés mentales de l'enfant ne sont pas encore développées. Ils se retrouvent donc ensemble, voilà, ils communient à l'intérieur d'une même infirmité.
Mais attention ! Nous ne sommes pas ici dans le domaine spirituel mais dans le domaine physique. Et si certaines facultés baissent chez les vieillards, par contre leur vigueur spirituelle ne fait que grandir. Rappelons-nous que chez les Anciens, et encore à l'époque de Saint Benoît, les senes, donc les vieillards, étaient des hommes qui étaient dépositaires de cet Esprit qui frappe à la porte de notre cœur et qui le fait vibrer.
Et d'une certaine façon les enfants aussi parce qu'ils sont naturels, ils ne sont pas encore corrompus. Ils ne sont pas encore traumatisés par la vie.
Et voilà, nous devons donc avoir tous un grand respect pour les enfants et les vieillards s'il y en a parmi nous ? Nous en avons certains qui sont remarquables par leurs qualités. On pourrait se demander : mais à partir de quel moment est-on un vieillard ? Je me suis demandé, tenez-vous bien, je me suis dit ceci qui est peut-être un baromètre qui permettra de dire : maintenant c'est un vieillard.
Cela se remarque le jour du vendredi-saint. Voilà, ce sont ceux- là qui le jour du vendredi-saint à midi reçoivent de la soupe tandis que les autres sont au pain sec et à l'eau. Voyez-vous, là il y a quelque chose qui tranche entre les vieillards et les autres. Et s'il y avait des enfants, on leur donnerait aussi un bol de soupe.
Enfin, c'est mon idée et je peux dire ça parce que je ne suis pas encore au régime de la soupe. Eh bien, quand ça viendra, j'aurais peut-être oublié ce que j'ai dit ce soir.
Saint Benoît voyait dans le Chapitre, l'auditorium Spiritus sanctae, donc ce local, ce lieu où on écoute l'Esprit Saint. Et écouter l'Esprit à l'intérieur de notre vie contemplative, c'est écouter la Parole de Dieu. Naturellement c'est écouter la Parole de l'Abbé, mais c'est davantage encore écouter l'Esprit, c'est écouter les frères, c'est disons, vivre en communion tous cette vibration commune de l'Esprit qui habite en nos cœurs et qui essaye de faire de nous une Eglise.
Savoir écouter ce que l'Esprit dit à notre Eglise dans le Chapitre auditorium Spiritus sanctae, je pense que ça c'est très beau. Et cette prise de conscience alors forme le Corps, elle le soude. Toutes les cellules du Corps sont unifiées et le Corps alors est en bonne santé. Il n'y a pas à l'intérieur de lui un élément cancéreux qui pourrait grandir, gêner certains organes et finalement peut-être conduire à la mort.
Mes frères,
Comment pourrait-il se faire que l'Abbé soit responsable du manquement de ses disciples ? Cela veut dire qu’il devra en répondre devant Dieu ; le disciple également, c'est certain. Mais pourquoi l'Abbé ? Parce qu’il a peut-être mal formé ses disciples ? Il ne leur a peut-être pas donné l'exemple de sa vie même si il leur a livré la parole de vie ?
Le Christ nous l'a rappelé hier. Faites attention, disait-il, à ces scribes et à ces docteurs de la loi ! Tout ce qu'ils vous enseignent, faites-le soigneusement mais, surtout évitez bien de suivre leurs licences car ils disent et ne font pas ! C'est dans cette hypothèse-là que l'Abbé pourrait être rendu responsable si par sa vie, il ne donne pas à ses disciples l'exemple d'un don total de soi aux autres.
Maintenant s'il a fait cela, et que le disciple alors les refuse, ces soins qu'il doit porter aux frères malades et, entre parenthèses, nous sommes tous des malades: si nous ne le sommes pas physiquement, nous le sommes psychiquement ou spirituellement.
A ce moment-là, comme dit Saint Benoît, l'Abbé ayant fait tout ce qu'il pouvait, le disciple n'ayant pas voulu accueillir ce qui lui était donné, même ce disciple ayant refusé la vie qui s'était offerte, eh bien, il en sera exclu ; tandis que l'Abbé, lui, il sera accueilli dans le Royaume.
C'est ça que Saint Benoît veut nous dire !
Table des matières
Chapitre 37 : Des vieillards et des enfants. 16.07.85
Chapitre 37 : Des vieillards et des enfants. 16.03.88
Chapitre 37 : Des vieillards et des enfants. 16.07.88
Chapitre 37 : Des vieillards et des enfants. 15.11.91
Chapitre 37. Des vieillards et des enfants. 15.03.95