Temps de l’Avent.

 

Homélie : 1° dimanche de l’Avent.                28.11.82

      Le cadeau du Seigneur.

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Mes frères,

 

La nouvelle Année Liturgique s'ouvre sur une promesse de bonheur. Cette promesse, nous l'avons recueillie des lèvres du Prophète Jérémie. Ou plutôt, elle nous a été transmise par son interprète. Si nous avions pu l'entendre de la bouche du Prophète lui-même, dans la splendide langue Hébraïque, nous aurions vu s'animer sous nos yeux l'image d'un garrot qu'on desserre, d'un carcan qu'on brise : enfin on peut respirer, enfin on a de l'espace, on peut aller, venir. On est libre, on est heureux. Chacun à sa place, à son lieu, dans sa vérité, dans son identité, chacun à le droit d'être pleinement soi-même dans l'harmonie, la justice, la droiture, la paix. Voilà, mes frères, tout ce qui nous est proposé !

Mais est-il possible que cette merveille devienne notre part ? L'Apôtre Saint Paul nous répond par l'affirmative. Il nous dit que c'est un cadeau que le Seigneur tient pour nous en réserve. Et il nous suffit de l'accepter. Et ce cadeau, mes frères, il se condense en un seul mot aimer. Saint Paul insiste : nous aimer les uns les autres d'un amour toujours plus intense, toujours plus débordant, à l'image de cet amour qui est Dieu lui-même.

 

Mes frères, il ne nous est pas permis d'aimer moins que cet amour. Hélas ! Nous ne sommes pas encore à cette hauteur. Mais comme je viens de le dire, c'est un cadeau et ouvrons les mains, ouvrons les portes de notre cœur pour que le Seigneur puisse de sa main le déposer. Et ici, j'ouvre une parenthèse.

Dans toute communauté chrétienne digne de ce nom, dans une communauté monastique surtout, la source d'un tel amour, elle doit se trouver en Celui qui tient parmi ses frères la place du Christ. Cet homme doit être beaucoup plus qu'un exemple. Dans son cœur doit couler un flot, le flot toujours nouveau, intarissable d'un amour vivant et agissant, d'un amour qui atteint chacun, qui le touche, qui le purifie, qui le transfigure.

Je ferme cette parenthèse et je reprends le fil de mes idées. Si nous nous laissons mourir et transformer par l'amour, nous serons vite, comme nous le dit encore l'Apôtre, nous serons vite établis dans une sainteté irréprochable devant Dieu. Et je n'ose pas ajouter : devant les hommes, car eux en jugeront peut-être tout autrement ? Mais c'est sans importance en soi même si c'est pour nous source d'une grande souffrance.

 

Rappelons-nous que le Christ, le Saint de Dieu, a été condamné à mort comme malfaiteur. Mais seul ce qui compte pour nous, c'est le jugement de Dieu, c'est le regard qu'il posera sur nous le jour où il reviendra, où il apparaîtra parmi tous ses saints. Le vrai chrétien ne redoute pas le surgissement de ce jour. Au contraire, il l'attend, il le souhaite de tout son être. Et ici, nous touchons deux notes capitales de la vie monastique : rester éveillé et prier sans trêve. Nous venons de l'entendre, le Christ nous l'a conseillés et ses conseils sont pour nous des consignes : vigilance et prière continuelle jusqu'à ne plus faire qu'un avec le Christ et son jour.

Mes frères, dans le projet de Dieu, tout se tient et tout se synthétise dans l'amour. Dans cet amour, tout nous est offert : le bonheur sans limite et la plénitude. Je vous assure que ce ne sont pas ici des mots, ce n'est pas de la rhétorique. Celui qui aime, il sait très bien qu'il est libre. Il sait très bien que rien ne peut être ajouté à son bonheur. Il sait qu'il possède déjà en lui la vie impérissable et qu'il voit déjà poindre au loin et de plus en plus proche le jour du Seigneur qui apparaît dans sa lumière. Rappelons-nous ce que le Cardinal Newman nous a dit. Oui, le Christ s'approche de nous. Et nous devons nous approcher de lui jusqu'à l'instant de la rencontre. C'est le mouvement de la vie chrétienne et surtout de la vie contemplative.

 

Mes frères, à nous de le croire ! Et à nous de recevoir ce présent dans la confiance et la reconnaissance. Et je vais clôturer sur un mot qui concrétise notre ligne de conduite : cela signifiera entrer instant par instant dans la volonté de Dieu et nous perdre en elle.

 

                                                                                                      Amen.

 

Homélie : 1° dimanche de l’Avent.                27.11.83 

Les deux insouciances.

 

Mes frères,

 

La Parole de Dieu vient de nous proposer une définition imagée mais combien réaliste du chrétien et surtout du moine. C'est un vigilant, un éveillé, un veilleur. Il voit la lumière de Dieu. Il la contemple. Il s'en       nourrit. Il ne lui est plus possible de s'endormir dans les tendances égoïstes de ses appels charnels. Il attend que cette lumière explose pour le happer au-delà du jugement dans l'univers de la résurrection.

Et du lieu où il regarde la lumière, les événements du monde lui apparaissent dans leur vérité, dans leur crudité et si souvent dans leur minuscule petitesse. Il observe de là une double insouciance que se partagent les hommes : une insouciance salutaire qui jaillit de la vie et une insouciance malfaisante qui conduit à la ruine.

 

La première est celle des fils de la Lumière. Ils vivent avec Dieu leur Père qui déroule sous leurs yeux la tapisserie de ses vouloirs qui sont paix, plénitude, richesse incorruptible. Et ces vouloirs, ils les reçoivent avec joie, ils s'en revêtent comme d'une parure qui leur donne une condition divine. Et ainsi ces fils de la lumière grandissent dans l'innocence, dans la confiance, dans la pureté, vers leur stature d'éternité.

Et en face, il y a la seconde insouciance, celle des enfants de ce monde, d'un monde dominé par un prince qui n'est pas Dieu. Ces hommes vivent avec le museau tourné vers le sol comme des bestiaux. Ils suivent sans réfléchir leurs appétits charnels. Ils cherchent à les assouvir : l'argent, les plaisirs, les honneurs, la puissance. Et ils ne pensent pas au-delà. Pour eux, pas question de Dieu ni d'un après. Peut-être quelques idoles familières dont ils sont les jouets...

 

Ces deux insouciances, l'une sainte, l'autre perverse, se côtoient dans la société. Et, osons le dire, elles divisent notre cœur. Le Christ vient de nous le rappeler. Ses paroles sont rudes et elles sont dures. Nous devons les accepter, les accueillir avec respect et avec reconnaissance, en faire notre profit.

Nous les méditerons tout au long de cette année qui commence aujourd'hui. Nous attendrons de lui la grâce insigne de la sainte insouciance grâce à laquelle nous nous abandonnerons à lui avec une confiance sans mesure pour que, devenant de véritables fils de la Lumière, nous réalisions pleinement notre vocation de chrétien et notre vocation de moine.

 

                                                                                                               Amen.

 

Homélie : Deuxième dimanche de l'Avent.      04.12.77

 

Lectures : ls 11. 1 - 10 * Rm 15. 4-9 * Mt 3. 1 - 12.

                      

Mes frères.

 

Nous pourrions très bien nous passer d’homélie aujourd'hui car nous venons d'en entendre une qui sort du commun, de Jean. Il est presque malséant de prendre la parole après cet homme qui n'est rien d'autre que la voix, cette voix qui criait à travers le désert ; cette voix qui ébranlait et la terre et le ciel ; cette voix devant laquelle le tout devait céder et mourir et renaître.

Cette voix a lancé un cri, comme on lance une flèche ébarbée qu'on ne peut plus arracher, comme un coup de massue qu'on ne peut plus effacer : Convertissez-vous, le Royaume de Dieu est là !

 

Se convertir, un mot bien usé. Il faudrait pouvoir lui rendre toute la vigueur originelle qu'il possédait, opérer une volte-face, renverser la vapeur, arracher et brûler. Se convertir, il y a de quoi hésiter pour entreprendre une telle démarche ! Pour avoir l'audace de s'y lancer, il faut être profondément motivé.

Aussi, voyons-nous Jean le Baptiseur. Jean l'immergeur multiplier, accumuler les images, entasser les images pour évacuer tout malentendu, pour forcer la décision, pour emporter un assentiment. Le Royaume de Dieu est la seule réalité valable. Qui le croyait alors ? Qui le croit de nos jours ?

 

Ce Royaume de Dieu, nous le savons plus particulièrement, nous, c'est le nerf de la vie monastique et, disons-le, de la vie humaine tout court. Rien d'étonnant donc, si nos lointains ancêtres se sont reconnus sous l'accoutrement étrange, et sous les manières abruptes du Baptiseur.

Jean était atteint d'une maladie ; Jean était de la lignée de ces fous qui ne pensent pas exactement comme tout le monde. Il était habité par une déraison qui lui venait d'ailleurs, une déraison qui lui venait de cet Esprit, de ce Feu dans lequel il avait été plongé dès le sein de sa mère. Une déraison qui réduit en poussière les structures inamovibles qu'édifient à grand-peine les gens de bien, vous savez, ces pharisiens et sadducéens de tous les âges et de tous les coins de la terre.

Reconnaissons-le franchement, nous avons peur de l'insolite, et de plus en plus ! Nous nous sentons bien mieux en sécurité sous la grisaille anonyme de tous les jours. Et pourtant, la vie et l'avenir sont au pouvoir de l'insolite, de ce Royaume de Dieu qui frappe inlassablement à la porte et aux fenêtres de notre cœur.

 

Le Royaume de Dieu, c'est être immergé dans l'Amour, c'est respirer et transpirer l'Amour et, cela détruit un homme et en même temps le ressuscite. Imaginons un instant un groupe humain, une communauté, qui serait totalement immergée dans l’Amour. Nous assisterions à un jaillissement continu d'harmoniques et de couleurs toujours nouvelles, jamais éteint, chacun étant pleinement soi-même, et l'ensemble se déployant en un geste de grâce et d'équilibre qui évoquerait spontanément la beauté ; cette transfigurante beauté d'une grandiose et somptueuse chorégraphie. Voilà le Royaume de Dieu!

 

Et ce Royaume de Dieu est tout entier suspendu à un maître de chœur d'où coule toute inspiration et vers qui reflue tout mouvement. Le Chorègos comme l'appelait les premiers Pères, la personne du Christ ressuscité, le dernier et véritable Immergeur qui nous baigne chacun à notre tour et tous ensemble dans son Esprit qui est Feu ; et pour tenir dans ce Feu, il faut une dose peu commune de persévérance et de courage mais la vie est à ce prix, et quelle vie!

 

Le prophète vient de nous en brosser un tableau saisissant : le loup et l'agneau, le nourrisson et le cobra, tout baignant dans la connaissance de Dieu, comme le fond de la mer est recouvert par les eaux. Mais nous en avons parlé hier soir, inutile d'y revenir.

Nous tenons en nos mains ce Royaume de Dieu que nous attendons encore. N'ayons donc crainte de le déployer comme un éventail pour la joie de nos cœurs et pour le repos de nos frères. Maran atha. Viens Seigneur Jésus!

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Homélie : 2° dimanche de l’Avent.                07.12.97

      Ecoutons Jean le Prophète !

 

Frères et sœurs,

 

            Vous avez entendu proclamer le début de l’Evangile selon Saint Luc. Vous aurez remarqué qu’il est question de Jean le Baptiste, cet homme extraordinaire, le plus grand que la terre ait jamais porté, le prophète qui a montré du doigt Dieu présent parmi nous dans une chair semblable à la nôtre ; cet homme sans pareil dont ses contemporains ont fait de lui ce qu’ils ont voulu et qui est mort misérablement par la cruauté d’une femme dépravée à demi folle.

 

            Jean-Baptiste, devant lequel nous devons aujourd’hui nous incliner dans un geste de respect immense, son être lumineux et sa voix sont toujours présents parmi nous. Accueillons avec attention et reconnaissance son message de grâce !

            Tous les grands qui vivaient à son époque, des hommes qui l’ont connu, des hommes qui étaient à leurs propres yeux les maîtres du monde, ils ont été balayés. Aujourd’hui, ils ne sont connus qu’à travers Jean.

            Sur le visage de Jean brille la lumière, la lumière de la vie véritable ; sur leur visage à eux s’étend une ombre, une ombre d’une honte éternelle. D’un côté les bourreaux, de l’autre côté la victime et aussitôt nous pensons à celui qu’il annonçait : Jésus, Jésus le Fils de Dieu, Jésus-Dieu qui devait à l’exemple de Jean périr misérablement, lui, Dieu !

 

            Eh bien, écoutons Jean le Prophète ! Il nous exhorte à faire le plongeon dans l’océan de la miséricorde de notre Dieu et de nous convertir. Mais reconnaissons d’abord que nous avons besoin de conversion. C’est le premier pas de notre conversion, une conversion qui est un retournement de tout notre être. Nous allions dans une direction, nous faisons volte-face.

            Nous en prenons une autre, une autre qui est opposée à la première. La première conduisait vers le rien, la nouvelle va nous conduire à l’intérieur de la vie éternelle. Nous avons ainsi à fixer notre cœur là où se trouvent les vraies joies. Nous avons à accrocher notre vie à Dieu et à son univers. Nous avons à ne pas rechercher nos propres intérêts, mais plutôt ceux des autres.

 

            Se convertir, frères et sœurs, c’est apprendre à vivre dans la vérité de notre condition. Or notre condition réelle, la voici : nous sommes enfants de Dieu. La vie de Dieu palpite à l’intérieur de nos vies. Nous sommes les temples de Dieu. Il est là présent au plus caché de notre cœur.

            Nous sommes promis dès maintenant à une vie impérissable dans la lumière et dans l’amour, cette vie qui brillait – je l’ai dit voici un instant – sur le visage de Jean le Baptiste. Et cette lumière, des hommes, des femmes n’ont pu la supporter. Eh bien nous, cette lumière, nous l’accueillons.

                                                                                               Amen.

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Homélie : 4° dimanche de l’Avent.                23.12.84

Se préparer à Noël.

 

Mes frères,

 

Si nous voulons célébrer correctement les solennités de la Nativité, nous devons d'abord nous laisser pénétrer par la foi, être vraiment moulés en elle. Nous devons être saisis jusqu'au fond de nos entrailles par le sentiment de la présence vivante et agissante de notre Dieu.

Dès ce moment, nous serons transportés ailleurs. Nous ne nous appartiendrons plus, mais nous serons totalement livrés à notre Dieu. Et il pourra jouer en nous. Il conduira notre être à ce que nous appelons le salut, c'est à dire son parfait achèvement dans une configuration de notre personne spirituelle et charnelle à la nature de notre Dieu.

Mes frères, telle est notre destinée, tel est le mystère que nous allons revivre au cours des jours qui vont bientôt commencer. Nous nous y préparons déjà depuis plusieurs semaines et nous avons senti monter en nous une certitude : celle de notre salut, précisément celle de la réalisation de notre vocation, de notre destinée d'homme.

 

La foi qui doit nous animer davantage encore dès maintenant, est une réalité extatique. Elle nous fait sortir de nous-mêmes. Elle dirige nos regards, nos aspirations, nos besoins, nos désirs vers un au-delà du monde sensible. Elle ouvre notre cœur, notre intelligence à une vie nouvelle, à la perception de cette vie qui est autre que ce que nous connaissons maintenant.

Nous ne pouvons même pas imaginer ni concevoir ce qu'elle est. Nous pouvons simplement la recevoir et l'expérimenter d'une certaine façon, mais sans jamais pouvoir la définir par des mots humains. Car dans cette foi qui nous transporte hors de nous, Dieu nous apparaît dans son mystère bouleversant. Nous voyons qu'il est la source de tout l'existant. Il est douce lumière, il est pure beauté. Et nous nous sentons portés irrésistiblement vers lui.

Mais en même temps, notre chair a peur et elle aurait envie de fuir. Si bien que c'est la lutte. Mais finalement, c'est toujours la séduction qui l'emporte et qui triomphe.

 

Marie a fait cette expérience. Elle s'est abandonnée avec une confiance absolue à l'emprise de Dieu. Elle a ainsi donné un sens à sa vie. Elle l'a conduite jusque sur les sommets. Et maintenant, nous sommes invités à suivre Marie, marcher à sur ses traces, à nous ouvrir nous aussi à une foi totale, à une remise de tout nous-mêmes.

A ce moment, mes frères, nous sommes à l'opposé de toute forme d'idolâtrie. Il n'est plus question de capter une énergie bénéfique, bienfaisante, que nous appellerions Dieu, et qui pourrait nous servir à réussir notre vie charnellement, temporellement. Il en est fini alors d'exploiter Dieu à des fins humaines. Mais bien plutôt, nous sommes immergés en lui et nous nous perdons dans son être.

Comment ? Mais comme Marie l'a fait, par le canal de cette volonté divine qui se présente à nous à chaque instant. C'est l'obéissance dans la foi dont nous parle l'Apôtre.

 

Mes frères, si nous parvenons, si nous acceptons de nous donner ainsi à ce Dieu qui s'offre à nous, lui, sans réticence ; si nous, de notre côté, nous ne retenons rien mais que nous nous abandonnons avec le même amour que lui nous présente - son amour à lui qui nous attire et qui nous transforme - ­dès ce moment, nous naissons en Dieu et Dieu peut renaître en nous, lui en nous et nous en lui pour un embrassement éternel.

Voilà, mes frères, ce que nous allons revivre au cours des jours de Noël. Nous allons le revivre, nous allons le réactualiser en nous, car c'est là notre destin. Et nous comprendrons que pour Dieu rien n'est impossible. L'Eucharistie que nous recevons encore ce jour nous y prépare. Elle est un des moments forts de notre vie. Nous ne le comprenons pas assez.

Il ne faut pas que l'Eucharistie devienne une formalité, qu'elle devienne un rite plus ou moins entaché de fétichisme et de superstition, et de peur. Non, l'Eucharistie, c'est Dieu qui vient en nous. C'est nous qui nous perdons en Dieu. C'est l'incarnation qui est portée à son achèvement à travers une mort et une résurrection, celle de notre Dieu devenu homme.

 

Voilà, mes frères, ce que nous allons vivre dans une foi éveillée, une foi qui, espérons-le, se rapprochera de celle de Marie notre Mère.

                                                                                                           Amen.

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Homélie : Quatrième dimanche de l’Avent.       20.12.92

 

Mes frères,

 

Saint Paul vient de nous dire qu'il a reçu de Dieu la mission d'amener à l'obéissance de la foi les nations païennes - dont nous faisons partie - ces nations païennes dominées par une foule d'instincts qu'elles ont déifiés et qu'elles idolâtrent. Oui, nous sommes par nature de cette race.

Et c'est pourquoi nous devons être chacun pour notre part amenés à l'obéissance de la foi car la foi est une obéissance. Et elle est une obéissance parce qu'elle est une écoute. Par la foi, nous entrons dans un univers qui bouleverse notre vision du monde ; par la foi, nous acceptons l'étrange beauté d'un mystère à l'intérieur duquel nous sommes lentement introduits.

Et ce mystère est celui de notre Dieu devenu homme, de notre Dieu acceptant de devenir homme en chacun d'entre nous car notre destinée ne s'arrête pas ici sur cette terre. Non, elle s'ouvre sur les espaces infinis de Dieu lui-même, de notre Dieu qui est Trinité et dans le cœur duquel trône le Seigneur Jésus-Christ, Dieu avec nous et nous aussi avec Dieu.

 

Si bien, mes frères, que nous nous apercevons qu’à l'intérieur de ce monde si beau, nous ne sommes pas chez nous, nous sommes chez Dieu et Lui vit avec nous dans une proximité bouleversante.

Il vient de nous être rappelé que c'est la foi d'une jeune fille, sa confiance en une Parole entendue qui a permis à Dieu de naître dans le sein de cette fille. C'est la foi qui a donné aussi à Dieu d'être accepté, d'être accueilli, d'être aimé, d'être protégé par Joseph l'époux de cette jeune fille, par un homme chaste, un homme fort, un homme foncièrement bon.

C'est la foi encore qui donne à Dieu d'être reconnu par chacun de nous, nous qui par grâce et miséricorde sommes ses fidèles ; Dieu reconnu dans les événements qui traversent nos vie, Dieu reconnu en lui -même quand il se dévoile au plus secret de notre cœur.

 

Mes frères, la foi de Marie, la foi de l'Eglise, la foi de Joseph, la foi de l'Apôtre, notre propre foi, c'est toujours la même lumière, la même source de vie impérissable. Mais prenons bien garde ! La foi, ce n'est pas l'adhésion intellectuelle à une série de propositions dogmatiques.

Non, la foi est essentiellement une relation de confiance et d'amour avec une personne, cette personne étant Dieu dans sa Trinité et plus près de nous le Seigneur Jésus. Et c'est à l'intérieur de cette relation d'amour que nous recevons la vie divine et que insensiblement nous sommes divinisés et préparons notre propre résurrection.

Car celle-ci commence dès cette vie et il faut que l'instant de notre mort soit celui où nous sommes totalement absorbés en Dieu. Si bien que notre corps spirituel, notre corps ressuscité soit les propres énergies divines qui nous travaillent depuis notre naissance.

 

Mes frères, la foi a permis à une vierge de transcender les lois de la nature et de devenir mère. Cette même foi nous permet de dépasser les lois de la nature et de devenir des saints. La naissance charnelle de Dieu en Marie préfigure et permet la naissance spirituelle de Dieu en nous. Le saint est un homme en qui Dieu a pris corps spirituellement. Et notre corps spirituel, notre corps de ressuscité - comme je l'ai dit voici un instant - c'est Dieu lui-même dans ses énergies qui sont amour. Mais pour que cette merveille se réalise, nous devons ouvrir notre porte à la foi. Alors finalement, ce n'est plus nous qui vivons, mais c'est lui, Dieu, qui vit en nous.

 

Mes frères, voici une des facettes les plus belles du mystère de Noël. Notre eucharistie de ce jour va nous préparer à l'accueillir dans la foi. Et nous demanderons pour chacun d'entre nous que cette foi puisse s'épanouir jusqu'à son sommet, jusqu'à l'heure où nous ne faisons plus qu'un seul esprit avec notre Christ.

                                                                                                     Amen.

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Homélie : 4° Dimanche de l’Avent.              18.12.94.

      La discrétion de Dieu.

 

Frères et sœurs dans le Christ,

 

            Nous devons partager le réalisme de notre Dieu, la simplicité et la beauté de son agir. Deux femmes enceintes se rencontrent. Elles se saluent, elles se congratulent. L’une d’entre elles, la plus jeune, porte dans ses entrailles Dieu réduit à la mesure d’un minuscule embryon.

            Car c’est bien de Dieu qu’il s’agit, Dieu qui a choisi de devenir homme parmi les hommes. La création entière a déjà basculé sur l’autre pente de son Histoire. Et pourtant, rien d’extérieur n’a changé, tout continue comme avant. Pourtant désormais, rien ne sera jamais plus comme avant.

 

            Dieu est entré dans la loi de la terre. Il est devenu chair, il est devenu matière. La matière est ainsi marquée d’un destin nouveau. Elle est sacralisée et, dans l’homme, elle est déjà divinisée. Elle a accueilli Dieu et elle est absorbée en Dieu.

            Mais que elle est grande et terrible la discrétion de notre Dieu. L’événement le plus inouï qui soit s’opère dans un silence parfait. Marie sait, Elisabeth pressent, mais ni l’une ni l’autre ne soupçonnent jusque où ira ce qui vient de s’amorcer.

            Il y avait les Prophètes et leurs paroles de feu. Mais que d’énigmes qui ne s’élucideront que peu à peu. Ce n’est jamais qu’après que nous découvrons le sens de ce qui était arrivé avant. Nous devons arriver au terme même de notre histoire personnelle pour décrypter le sens des événements qui l’ont peu à peu construite.

 

            On ne pouvait imaginer que l’énorme puissance du Créateur était toute entière incluse dans l’amour. On ne pouvait imaginer que Dieu est amour. Il a fallu que lui-même le dise, il a fallu qu’il le prouve. Mais s’il est amour, sa puissance n’apparaîtra jamais ..?..  ..?..  ..?..  ..?.. .

            Dieu devenu homme serait plus faible que l’homme. Il ne serait pas rentable, il ne serait pas productif, il ne serait pas compétitif. Dieu ne serait pas tout le vocabulaire que nous trouvons chaque jour étalé sous nos yeux ou qui frappe nos oreilles. Dieu n’est que faiblesse parce qu’il est amour.

            Et finalement, comme il ne sert à rien, on le mettrait au rebut. Et ce serait cette mort terrible sur une croix. C’est cela, Dieu ! C’est cela notre Dieu qui est amour !

 

            Dieu est entré dans la matière pour délivrer notre cœur du poids que fait peser sur lui cette matière. Et cette matière finissante débarrassée de la croûte qui l’alourdit, deviendrait translucide, légère, transparente.

            Pour comprendre, il nous suffit de regarder le corps du Christ ressuscité, un corps qui nous dit ce que sera notre propre corps lorsqu’il ressuscitera à son tour, qui nous dit ce que notre corps est déjà maintenant en espérance.

 

            A l’intérieur de notre corps charnel naît, et se développe, et grandit insensiblement notre corps spirituel, comme nous dit l’Apôtre Paul, un corps qui est ...?... . C’est quasi contradictoire !

            Cela veut dire un corps nouveau qui est habité par l’Esprit de Dieu, qui est devenu le support de l’amour et qui, à l’heure voulue par Dieu, heure qui correspondra avec l’instant de notre mort, ce corps sera là seul bien vivant parmi d’autres corps semblables à lui, un corps parent du corps ressuscité du Christ, un corps cellule de ce corps merveilleux.

            Oui, porté dans le corps de Marie, demain ce corps de Jésus sera enseveli dans le cœur de la terre. Et après-demain, il sera métamorphosé en lumière, comme je viens de le dire. Il entraînera alors avec lui nos pauvres corps et l’univers matériel dans sa totalité.

 

            A cette heure-ci, frères et sœurs, Dieu opère encore cette merveille dans le silence d’une humilité sans faille. Ces grandes choses que Dieu fabrique - j’emploie ce mot parce que il est évocateur d’un travail lent, d’un travail qui n’est pas facile - ces choses qui sont destinées à durer pour l’éternité, elles se construisent dans le silence, elles se construisent dans l’incognito. Mais elles sont là et, au jour voulu, elles éclateront.

 

            Frères et sœurs, vivons dans cette espérance ! N’hésitons pas à suivre Dieu sur cette route et ne regardons jamais en arrière. La vie éternelle, nous la portons en nous maintenant comme Marie portait en elle le corps minuscule de notre Dieu.

            Par le baptême, nous avons été greffés sur ce corps. C’est dans le sein de Marie que nous prenons vie, ne l’oublions jamais, et restons fidèles à notre vocation de chrétien. Et que cette vocation paraisse à l’extérieur par notre confiance, par notre espérance, et surtout, par une charité qui ne se dément pas.

                                                                                                                    Amen.

 

Homélie : IV° dimanche de l’Avent.             22.12.96*

      L’obéissance de la foi.

 

            2S 7, 1-5.8b-11.16 * Rm 16, 25-27 * Lc 1, 26-38

 

 

Frères et sœurs dans le Christ,

 

            L’Eglise nous fait aujourd’hui la grâce d’entendre les dernières lignes de la lettre que l’Apôtre Paul adresse à la petite communauté chrétienne de Rome. Rome : la ville impériale, la maîtresse du monde ; Rome qui a broyé, écrasé tout dans ses dents et ses griffes de fer ; Rome qui sera bientôt la nouvelle Babylone la femme, la prostituée qui se saoule sans fin du sang des disciples de Jésus.

            Mais Paul ne doute de rien. Il est possédé par l’Esprit de Dieu et tout lui a été remis. Il pressent que bientôt, déjà …?… …?… est arrivé, que Rome sera conquise et que Rome deviendra le centre, le cœur du monde chrétien.

 

            Et Paul s’adresse à une poignée de ces chrétiens. Ils sont comme lui issus du Judaïsme. Pour Paul, ce sont des frères à un double titre : au titre de chrétien et au titre de Juif. Il leur fait confiance et il leur dit, voilà, ce qui fait le tourment de son cœur. Il leur dit sa raison de vivre, il leur révèle le secret de sa mission et ils se laissent entraîner avec lui dans l’impossible d’une folle entreprise.

            Cette entreprise ne vient pas de lui. Il le sait plus que quiconque, lui qui a persécuté l’Eglise de Dieu et qui a été un jour enveloppé de lumière et terrassé par la grâce. Il sait que cette entreprise vient de Dieu, que c’est un ordre de Dieu et qu’il ne peut s’y soustraire. Il s’agit pour lui ni plus ni moins que d’amener les païens, d’amener toutes les nations à l’obéissance de la foi.

 

            Mais que faut-il entendre par l’obéissance de la foi ? Il n’est pas question pour Paul d’asservir les hommes à une divinité sanguinaire, à une divinité despotique, tyrannique. Il n’est pas question de leur faire plier la nuque devant un Dieu qui serait semblable aux potentats en Inde.

            Non, il s’agit de bien autre chose et Paul vient de nous le dire à nouveau. Il désire introduire le monde entier dans l’espace sans limites de la véritable liberté. Il ne s’agit pas de n’importe quelle liberté car il n’y en a qu’une. Il ne s’agit pas de cette soi-disant liberté qui exalte l’homme, qui lui dit qu’il peut tout faire, qu’il peut se permettre tout et qui enfin l’asservit finalement à ses instincts les plus bas.

            Non, il s’agit pour Paul d’ouvrir au monde les portes de la liberté intérieure, une liberté qui est le partage de la liberté même de Dieu., une liberté qui est donnée …?… avec celui qui est amour et qui n’est qu’amour. Il s’agit pour Paul d’amener tous les hommes à l’obéissance de la foi.

 

            Eh bien, obéir à la foi, c’est accueillir en soi la douceur, l’humilité mais aussi la puissance du Christ Jésus ressuscité des morts ; c’est accueillir en soi l’amplitude du mystère de la vie, c’est accueillir en soi un …?… vers celui qui est la beauté, vers celui qui est l’amour, vers celui qui est l’infinitude. Obéir à la foi, c’est devenir une force explosive capable de révolutionner l’univers : obéir à la foi, c’est en dépit de tous les …?… , de toutes les résistances arriver à transfigurer le cosmos et à en faire un paradis de lumière ; et c’est d’abord devenir soi-même présence lumineuse de la vie, de l’amour, de la paix, de la liberté.

 

            Frères et sœurs, c’est à partir de rien que Dieu a réalisé en nous une telle merveille. Le cœur du monde, ce n’est pas le sceptre rutilant d’or du César Auguste qui trône à Rome et qui se prend pour le maître du monde. Le cœur du monde, c’est une pauvre petite maison d’un village insignifiant de Galilée ; le cœur du monde, c’est une humble jeune fille connue des …?… et choisie par Dieu depuis toujours.

            L’obéissance à la foi, c’est d’abord une personne ; c’est la personne de cette jeune fille, de Marie. Obéir à la foi, c’est avoir dans le cœur et sur les lèvres sa réponse à l’ange, réponse toute simple, réponse toute confiante : Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait comme tu l’as dit !

 

            Frères et sœurs, à cet instant même, Dieu est devenu homme et tout s’est mis en branle. Et déjà à ce moment-là, Paul était présent, et nous étions présents, et tous étaient présents. C’était comme une fin du monde anticipée, ou plutôt c’était la fin du monde qui était atteinte. Et il suffit maintenant de laisser se déployer cette beauté. Et nous pouvons et nous devons, nous chrétiens, être des artisans de cette beauté.

            C’est cela obéir à la foi ! C’est cela être parfaitement libre ! C’est entrer dans le projet de Dieu, en être les acteurs et savoir que grâce à nous quelque chose change, quelque chose s’accomplit, que déjà l’accomplissement du monde est arrivé.

 

            Frères et sœurs, à nous maintenant d’être les témoins, les hérauts, les apôtres, les obéissants, les saints. Le flambeau nous a été remis, il est entre nos mains. A nous maintenant, à notre tour, après l’Apôtre Paul, après les chrétiens de …?… …?…, à nous de changer le monde.

                                                                                    Amen.

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Homélie du dimanche – Veille de Noël.           24.12.78

1. Introduction à l’Eucharistie.

 

Mes frères,

 

Cette année, le dernier dimanche de l'Avent tombe la veille de la Noël. Nous allons assister à un télescopage des temps et des événements. Dans quelques minutes on va nous annoncer la naissance virginale du Christ et dans quelques heures on nous fera déjà part de sa naissance.

De suite nous sommes ainsi projetés au cœur d'un mystère qui est celui-ci : Voici que naît dans notre temporalité celui dont la génération à l'intérieure de la Trinité est éternelle. Comme le dit si bien Saint Augustin : Le temps de l'éternité entre  dans notre temporel si court - Le jour éternel entre dans notre jour temporel si court.  Voila exactement ses paroles.

 

Mes frères, c'est là tout le mystère de notre vie. A travers ces minutes et ces jours qui peuvent nous paraître si longs mais qui à mesure que notre vie avance deviennent de plus en plus courts, nous devons entrer dans ce grand jour éternel là où la Trinité nous invite à partager sa vie. Mais pour contempler ce mystère, pour le laisser agir en nous il faut que notre regard soit pur. Il faut que nos yeux, les yeux de notre cœur soient débarrassés de tout voile occultant.

Alors si vous le voulez, en cet instant où nous allons déjà d'une certaine façon ouvrir la célébration de Noël, demandons à Dieu de nous rendre pur, de nous rendre sincère, de nous rendre libre de cette liberté qui nous permettra de l'accueillir lui-même en sa personne, lui-même en la personne de nos frères, lui-même en la personne de tous ces hommes qui sont sur notre chemin. Et même des hommes qui sont au loin, même de ceux que nous ne connaîtrons jamais sur cette terre mais dont nous ferons la connaissance plus tard.

 

Mes frères, demandons lui d'enlever de notre coeur toute trace de méchanceté, de malice, qu'il n'y ait plus de place que pour la lumière et pour l'amour. Il a pris notre chair pour la sanctifier, implorons-le donc maintenant avec une confiance renouvelée.

      2. Homélie.

 

Mes frères,

 

Nous venons d'entendre l'Apôtre Paul annoncer aux Romains la grande, la merveilleuse nouvelle. Le mystère tenu dissimulé depuis toujours dans le silence vient d'être manifesté au monde entier. Et ce mystère c'est Jésus le Christ. Après deux millénaires, nous devons bien reconnaître que ce mystère est impénétrable. Et comment pourrait-il en être autrement ? Quel homme sera jamais en mesure de se saisir de Dieu, de le maîtriser, de le domestiquer ? Jésus Christ n'est-il pas le Verbe de Dieu ?

Le premier péché n'a-t-il pas été la tentative absurde de forcer le sanctuaire de la Divinité et de le cambrioler ? Et chacun de nos péchés n'est-il pas la répétition stupide de ce geste insensé : ravir ce qui est à Dieu et devenir dieu soi-même ? Mais Dieu est Amour et nous n'avons jamais fini de percer ses desseins qui ne sont que des desseins d'Amour.

Dieu ne nous a pas lancés dans l'existence pour nous tenir indéfiniment à l'écart de sa vie. Et nous nous trouvons alors en présence d'une nouvelle évidence. Ce béatifiant mystère, ce mystère impénétrable peut être connu de l'intérieur par une participation intime, existentielle, par une sorte de fusion avec lui, par une divinisation, une divinisation par assimilation progressive au Verbe Incarné.

 

Nous devons bien le savoir, le Christ est une réalité en mouvement. Voyons la personne de Jésus, mais voyons aussi chacun de ses membres. Cette réalité est en mouvement, en croissance comme un organisme. Et l'homme qui se laisse saisir par ce mouvement, par cette dynamique qui le travaille de l'intérieur, finit par s'unir au Christ dans un sommet, un  culmen qui sont d'authentiques épousailles, épousailles qui sont devenues fécondes pour l'humanité entière.

Or, mes frères, le Christ, le mystère du Christ dans sa totalité, c'est l'Eglise, ce que nous appelons nous l'Eglise, c'est à dire cette assemblée, ces hommes qui ont entendu un appel, et puis qui se sentent attirés et qui accourent pour être agrégés à ce grand corps en devenir. L'Eglise ainsi au fil des siècles s'agrège l'humanité entière et tout homme, tout homme quel qu'il soit, qu'il l'accepte ou qu'il le refuse, qu'il le sache ou qu'il l'ignore encore, tout homme donc est déjà un fragment intégrant de ce grand corps.

 

A l'intérieur de ce corps il y a des cellules privilégiées. Ce sont les chrétiens. Mais pas encore tous les chrétiens sans exception, mais certains chrétiens seulement, qui eux non seulement ne mettront aucun obstacle à cette croissance du Christ en eux, mais au contraire qui vont s’ouvrir comme une fleur sous la chaleur du soleil, pour laisser en toute liberté le Christ naître et grandir en eux.

Et alors ces hommes vont vivre consciemment, avec émerveillement, jusque dans leur chair, le stupéfiant mystère de cette divinisation par assimilation au Verbe Incarné. Et cette naissance, et cette croissance, vont s'opérer dans le sein mystique de celle qui est et qui sera à jamais la Mère de Dieu et la Mère de tous ceux qui sont destinés à devenir des Dieux. Or c'est cela qui nous ouvre sur le dessein de Dieu des perspectives infinies, aucun homme n'échappe à ce sein virginal de Marie.

Mes frères, dès aujourd'hui déjà un peu, mais demain surtout et les jours qui vont suivre, nous laisserons ce mystère de la naissance du Christ en nous, en nos frères, nous le laisserons se réfléchir sur nous, sur nous-mêmes comme sur des pellicules vivantes afin qu'il opère en nous tout son pouvoir.

Mais déjà maintenant si vous le voulez, nous allons retenir cette parole, cette parole qui est source de vigueur inépuisable, cette parole qui tomba dans le cœur de Marie pour ne jamais plus en sortir : A Dieu rien n'est impossible ! Et en écho nous répondrons : A moi aussi qu'il me soit fait selon ton vouloir.                                             Amen.

 

 

Table des matières

Temps de l’Avent. 1

Homélie : 1° dimanche de l’Avent.                28.11.82. 1

Le cadeau du Seigneur. 1

Homélie : 1° dimanche de l’Avent.                27.11.83. 2

Les deux insouciances. 2

Homélie : 2° dimanche de l’Avent.                07.12.97. 4

Ecoutons Jean le Prophète ! 4

Homélie : 4° dimanche de l’Avent.                23.12.84. 5

Se préparer à Noël. 5

Homélie : Quatrième dimanche de l’Avent.       20.12.92. 7

Homélie : 4° Dimanche de l’Avent.              18.12.94. 8

La discrétion de Dieu. 8

Homélie : IV° dimanche de l’Avent.             22.12.96*. 10

L’obéissance de la foi. 10

Homélie du dimanche – Veille de Noël.           24.12.78. 11

1. Introduction à l’Eucharistie. 11

2. Homélie. 12

 

Pour  la suite voir le fichier « Temps de Noël »