Maturité cognitive et perception de l'espace Cette évolution de la perception du devoir moral peut se comparer à l'évolution de la perception de l'espace par le cerveau de l'enfant. Le découpage symbolique de l'espace qui permet de distinguer la surface du volume arrive bien après la naissance (cf. « Épistémologie génétique » de Piaget aux PUF). Avant cette distinction symbolique, le raisonnement de l'enfant ne pourra jamais atteindre le degré d'objectivité que peut atteindre celui d'un enfant qui fait cette distinction, qui « voit » en 3D les objets qu'il manipule. En réponse à ces différentes approches symboliques des objets, la sanction du réel est nette, impitoyable et peut s'observer dans n'importe quel berceau : tel enfant est incapable d'introduire des cubes et des pyramides correctement dans un socle, sauf par chance, alors que tel autre enfant ne se trompe plus (Le premier enfant se trompe sans cesse parce qu'il ne voit les choses qu'en deux dimensions, qu'en surface donc). Notons qu'une prise en compte plus parfaite du réel offre plus que simplement pouvoir mieux manipuler le monde, elle offre carrément un nouveau type d'émancipation, de liberté par rapport au réel. L'enfant commencera par exemple à pouvoir cacher des objets par d'autres, évaluer des distance à parcourir etc. De même, en morale, lorsque le sujet jugeant perçois la différence entre une loi et un idéal (un réseau de routes et une direction) il est en mesure de prononcer une valeur de vérité morale dans toutes les situations.
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