Sens de mots particuliers et références (dans ce site) "Agapé"... Des théologiens d'abord, et puis des philosophes aiment faire valoir que dans la Bible, derrière le mot français 'Amour', il faudrait repérer au moins trois sens sensiblement différents. Comme le grec ancien avait justement trois mots différents pour nous parler de l'amour, ce sont ces trois mots (Éros, Philia et Agapé) qui sont maintenant utilisés pour désigner les trois principaux concepts qui tournent autour de l'Amour. (En stricte philologie pourtant, il ne faudrait pas penser que les anciens Grecs donnaient à ces trois mots le sens que leur donnent des penseurs contemporains comme le théologien Nygren, le pape Benoît XVI ou le philosophe Comte Sponville...) Pour faire vite, Agapé, c'est une forme de l'amour qui se caractérise surtout par la gratuité absolue, l'inconditionnalité... C'est clairement l'amour de Dieu dans les Évangiles. Il s'oppose à Éros, un amour qui naît d'un calcul d'intérêts, un amour qui échange... Agapé s'oppose aussi à Philia qui, certes, est aussi inconditionnel une fois qu'il est lancé, mais qui, au départ, sélectionne la personne aimée ("...parce que c'était lui, parce que c'était moi...". Le sujet est extrêmement délicat pour les Chrétiens puisque l'amour est un sujet central dans les Évangiles. Plusieurs articles de ce site sont très attachés à préciser cette distinction des formes de l'amour. Voir par exemple l'article sur la gentillesse, l'analyse d'un amour dans l'Oeuvre au Noir de Yourcenar, l'exégèse du chapitre XXI de Jean, l'article très technique sur la méthode utilisée par l'auteur de ce site pour analyser les textes sacrés, etc. (Voir le menu "Eros, Philia & Agapé" qui rassemble les liens vers tous ces articles)
"Apophatique"... La démarche apophatique est celle qui définit les choses non par ce qu'elles sont mais par ce qu'elle ne sont pas... "Le positivisme de la chose tiendrait volontiers pour négatif tout ce qui est non-chose; et pour la philosophie négative ou apophatique, au contraire, c'est cette mystérieuse non-chose qui est la positivité par excellence, l'ineffable positivité..." (V. Jankélévitch)
En philosophie, le mot "assomption" désigne le fait d'assumer, de prendre en charge. En logique, l'assomption c'est la deuxième proposition d'un syllogisme. En théologie chrétienne, l'assomption, c'est l'élévation au ciel de la Vierge Marie.
Ce savant aurait travaillé sur la chronologie dans le Nouveau Testament et aurait retrouvé l'âge probable de Pierre... Mais je n'ai malheureusement pas encore pu mettre la main sur cette étude. C'est par le travail encyclopédique de Anne Sigier que j'en ai eu quelques échos ("Bible Chrétienne", Tome1, p.623)
René Bazin, auteur francophone de l'Accadémie. Il écrivit entre autres livres: « Charles de Foucauld Explorateur Du Maroc Ermite Au Sahara », Paris, Plon 1921).
"Bonne foi"; "bonne volonté"... La définition la plus opérationnelle de la "bonne foi", de la "bonne volonté" c'est, me semble-t-il, l'intention qu'à un sujet donné de faire "le bien" en fonction de sa propre idée du bien (qu'il se trompe ou non sur la définition de ce qui est "le bien" est une autre question).
"conscience morale" Une loi du code présente dans quasi tous les code moraux, religieux ou civils, c'est l'interdit du meurtre: "Tu ne tueras pas!". Pourtant, tel soldat, tel médecin, tel chrétien, tel musulman se trouvera parfois dans un contexte où sa morale, par l'action de sa conscience morale, lui imposera de ne pas respecter la loi morale, de prendre son courage à deux mains et de tuer malgré sa répugnance pour la chose. Cet ordre moral qui s'oppose au code moral vient de sa conscience morale. Parlons concrètement: pour un chrétien le grand principe de jugement de la conscience morale, c'est l'Amour, Agapê, la gentillesse... C'est donc, pour dire les choses simplement, au nom de la gentillesse qu'il doit parfois tuer... Ici pour protéger sa famille ou sa nation entière, là pour abréger une torture naturelle sans issue autre que la mort... Je ne peux pas tuer et je répugne à toute forme de violence, mais cet homme qui se tord de douleurs et condamné à très court terme par son cancer me demande de le tuer. Où se situe le devoir de gentillesse? Il est possible qu'une analyse désintéressée conduise ma conscience, au nom de la gentillesse de ne pas obéir à la loi. Il est à remarquer pourtant que le désir de dépénaliser l'euthanasie n'est dans ce contexte qu'une forme déguisée de lâcheté... Qu'ai-je à faire d'une dépénalisation qui ne ferait que me déresponsabiliser, amortir l'ampleur et le courage de ma décision, banaliser un acte qui ne peut par excellence jamais se banaliser. Tout cela, et bien plus encore, la gentillesse l'exige... En morale, l'impératif de la conscience est plus fort que l'impératif des codes (moraux, religieux, civils... peu importe) dès le troisième stade de la maturation morale du cerveau.
"Contingence"... Quelque chose est "contingent" lorsque ce quelque chose "peut ne pas être"... "Contingent" se distingue donc par exemple de "nécessaire" (="peut pas ne pas être") ou à "impossible" (="ne peut pas être") ou à "possible" (="n'est pas mais peut être")... "corrélationismes" Terme consacré par Quentin Meillassoux dans 'Après la Finitude', un livre iconique désigné comme le coup d'envoi du "Réalisme Spéculatif", un mouvement qui prétend vaincre le transcendantalisme de Kant qui a dominé toute la philosophie du XIXe et XXe siècle. "...Par «corrélation », nous entendons l'idée suivant laquelle nous n'avons accès qu'à la corrélation de la pensée et de l'être, et jamais à l'un de ces termes pris isolément. Nous appellerons donc désormais corrélationisme tout courant de pensée qui soutiendra le caractère indépassable de la corrélation ainsi entendue. Dès lors, il devient possible de dire que toute philosophie qui ne se veut pas un réalisme naïf est devenue une variante du corrélationisme..." Après la finitude", p18, Quentin Meillassoux (Seuil 2006)
"Désir" L'usage du mot "Désir" dans ce site désigne une entité symbolique qu'il faut pouvoir distinguer clairement de la "Volonté" et de la "Sympathie limbique". Le "Désir" tout comme la volonté est toujours orienté vers le futur. Mais le "Désir", contrairement à la volonté, n'est PAS modulé par la "Sympathie limbique. "Eschatologie" L'idéal eschatologique, c'est surtout et avant tout une image que chacun de nous se donne de "la fin du temps": Chaque seconde j'évolue. Avec moi évolue aussi l'idée que j'ai du cosmos. Vers où vais-je? Vers où va le cosmos? Voila des questions typiquement eschatologiques. Les réponses à ses questions, les diverses propositions eschatologiques que proposent les religions et la (les) science(s) ne se ressemblent pas. Chacun de nous a sa réponse. Quelques-uns osent croire que leur réponse est une découverte plus qu'une création imaginaire... Paradis, Nirvana, Néant, Cycle infini, Entropie, etc. Chacun de nous construit quelque chose à partir de son propre ordre symbolique ET de ses aspirations plus ou moins conscientisées.
"Extension"... L'extension, en philosophie, c'est la propriété de la matière par laquelle les corps sont dans l'espace. En mathématique l'extension de l'ensemble est le nombre d'éléments inclus dans cet ensemble... Inutile de préciser ce qui rapproche ici la philo des maths... Mais il est peut être plus utile de dire que le mot "extension" a des synonymes en philo et en math (la "spatialité" de la matière, le "cardinal" de l'ensemble....)
Garcia Tristan Philosophe français né en 1981... Un nouveau Titan de la métaphysique. À trente ans, il publie "Forme et Objet" aux PUF (2011) qui réorganise aux fondations la manière d'aborder la métaphysique. Incontournable méditation sur l'existence en tant que telle et renvois aux oubliettes de "la chose en soi", distinction nette entre "représentation" et "signification", distinction nette entre "présences", "présent" et "existence", réifications des contradictions logiques, intensité du "présent" dans le "passé" et "antériorité" du "futur", etc... La liste des conséquences de ses actualisations de l'ontologie est infinie... Même pour le profane en philo que je suis, Tristan Garcia est un monstre qui casse tout. Je l'ai découvert en 2012 et j'ai vite compris que tout ce que j'avais pensé devait, à cause de lui, être repensé. Je reste chrétien mais quel défi que de devoir l'être en reconnaissant la pertinence de ce que Tristan Garcia dit... Toutes les pages de mon site ont un "avant" et un "après" Tristan Garcia. Le travail ne fait que commencer (janvier 2013).
Guenka M. Guenka est un laïc enseignant le Vipassana. Il a été initié au Vipassana en Birmanie. Aujourd'hui il y a des centre Guenka un peu partout dans le monde. La discipline y est très stricte et les files d'attentes pour y faire un stage de dix jours sont en général longues. Les sessions sont rigoureusement dirigées par des consignes très précises données au début de chaque séance de méditation. M. Guenka, par son charisme est certainement devenu l'un des principaux propagateur du Théravada au XX/XXIe siècle. Pour plus d'information sur les centres Vipassana de M. Guenka, voir le Web (www.DHAMMA.org)
"Herméneutique" L'herméneutique essaye de retrouver le sens d'une phrase à partir de l'étude du contexte dans lequel cette phrase est citée. Comme une expression utilisée par un auteur peut prendre une distance de sens par rapport à l'usage que sa culture fait de cette expression, l'herméneute va fouiller non seulement dans l'intention du texte étudié mais aussi dans toute l'oeuvre de l'auteur du texte pour entrer en empathie avec l'intention de l'auteur). L'herméneutique se distingue de la philologie parce que la philologie cherche le sens du mot par l'étude du langage et de la culture qui porte un langage... Mais il va de soi qu'il n'y a pas moyen de faire de l'herméneutique sans s'en référer aussi à la philologie! Typiquement, l'herméneute vient secourir le philologue lorsqu'il faut comprendre celui qui s'exprime dans une langue qui n'est pas la sienne... C'est le cas des Evangiles rédigés en grec par des évangélistes qui parlaient l'araméen.
"Hypostase" L'hypostase désigne la permanence d'un être, ce qui subsiste en deçà de tout changement, de tout accident. Par suite, le fait d'hypostasier signifie péjorativement considérer comme une chose en soi ce qui n'est qu'une relation (cf. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie: "Entité fictive, abstraction faussement considérée comme une réalité"). En génétique l'évolution du génome ne se limite pas à l'effet des mutations; il s'observe aussi des hybridations par introduction de caractéristiques héréditaires d'une espèce dans le génome d'une autre espèce...
"Impératif de conscience" (= "principe de la conscience")... L'impératif de conscience n'est pas une simple loi. Il est plutôt un esprit des lois, une espèce de principe très général qui oriente le jugement de la conscience et qui fait que la conscience morale n'est jamais arbitraire... Chaque culture prédispose ses ouailles à son principe propre. Ainsi dans la sphère chrétienne, le principe de conscience c'est l'amour, l'Agapè, la gentillesse. C'est uniquement lorsqu'un acte est contraire à la gentillesse que la conscience du chrétien (qui a atteint au moins le troisième stade de la maturité morale) produit un sentiment de culpabilité, de "mauvaise conscience"... C'est ce désagrément qui va faire que le sujet qui en souffre va accepter parfois de ne pas observer une loi du code moral au nom de la morale...
Indécidable Se dit d'une proposition que l'on ne peut pas démontrer et dont la négation ne peut pas se démontrer non plus. (Une proposition est donc décidable si on put la démontrer ou si on peut au moins démontrer sa négation.) Judo Sport de combat dans lequel on utilise la force de
l'adversaire pour le vaincre. Cet art du combat ne porte pas
de coup; il est basé sur la souplesse, la rapidité et surtout
sur l'utilisation de l'élan de l'adversaire.... Nyanaponika Thera (1901-1994) Allemand devenu moine du Théravada srilankais en 1936. Il est important pour la modernité puisqu'il fut l'un de ces premiers Occidentaux à se convertir, à prendre l'habit, et à étudier par l'intérieur cette orientation du Bouddhisme (Il fut le disciple de Nyanatiloka Thera, né en 1878, un autre Allemand, le premier peut-être qui prit l'habit du Théravada?). D'origine juive allemande, Nyanaponika dût fuir l'Allemagne avant la deuxième guerre (1935). Il se rendit au Srilanka et se laissa porter par sa passion pour le Bouddhisme. Il ne se contenta pas de se former au Sri Lanka puisqu'il alla aussi prendre sa maîtrise en Birmanie, au moment où le renouveau théravadique y était à son apogée. Nyaponika reste une référence pour ceux qui s'intéressent au Théravada parce qu'il a écrit un livre traduit en de multiple langues et qui reste une référence importante pour l'initiation des Occidentaux au Vipassana: "Satipatthana, le coeur de la méditation Bouddhiste" (Version française: "Librairie d'Amérique et d'Orient" - Adrien Maisonneuve - Première édition en 1983)
"Performatif"... Une phrase, une communication quelconque, un mot, un acte(...) est dit "performatif" lorsqu'il n'est PAS nécessaire au récepteur de cettte phrase, de ce mot, de cet acte (...) d'intervenir pour que le but de cette phrase, ce mot, cet acte s'opère. Un exemple évident, c'est le simple salut... Je dis "Salut" à un ami ou à un ennemi ...et, qu'il le veuille ou non, le salut est fait, il reçoit mon salut! "Réductionnisme" "...Le réductionnisme consiste dans la théorie ou la tendance, principalement en psychologie et en sociologie, à expliquer les faits complexes par une de leurs composantes, laquelle suffirait à rendre compte des autres..." (TLF online) "...position qui consiste à réduire les phénomènes complexes à leurs composants plus simples..." (Robert online) "symbole"... « À l'origine, en son étymologie, le symbole est un objet coupé en deux dont les parties réunies à la suite d'une quête permettent aux détenteurs de se reconnaître ( Dictionnaire des religions-Paul Poupart-1984).» Si on compare le cosmos à un grand vase que chaque conscience aurait brisé à sa manière en de multiples morceaux, on pourrait alors appeler chaque morceau un 'symbole' parce que cela nous rapelle l'usage qu'avaient nos ancêtres grecs de ce mot : les morceaux d'un vase brisé (symboles) étaient distribués entre les membres d'une communauté. Pour authentifier son identité, lors de la remise d'un héritage par exemple, il suffisait de montrer qu'on possédait un de ces symboles susceptible de se joindre parfaitement aux autres pour reconstruire le vase. La sémantique vient donc en aval du découpage symbolique de l'univers, en associant à chaque mot un symboles ou un ensemble de symbole qui lui donne sens.
"Sympathie limbique"... La "Sympathie limbique" est l'expression qui, dans ce site, désigne l'organe mental qui dit à tout instant dans notre vie, lorsque nous faisons une expérience quelconque: "J'aime", "Je suis indifférent" ou "Je n'aime pas"... Elle est une production mentale concernant exclusivement le présent. Elle peut par contre être à l'origine d'un désir (orienté vers le futur...), d'une haine, d'une peur, etc. La sympathie limbique est la traduction dans ce site de l'usage que Bouddha fait du mot pali "Vedana".
"Tiers exclu"... ("Principe du tiers exclu") "De deux propositions contradictoires, l'une est vraie et l'autre fausse."; ou encore: "Si deux propositions sont contradictoires, la vérité ou la fausseté de l'une impliquent respectivement la fausseté ou la vérité de l'autre." (Lalande, Puf, 18e edition-1996)
"Universalité" Un jugement peut être considéré comme "universel" si on est capable de donner aussi les conditions de sa validité. En d'autres mots, dire par exemple : "Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés" (Théorème de Pythagore), est une affirmation universelle dès qu'on délimite aussi la sphère axiomatique dans laquelle le théorème de Pythagore est applicable (dans cette occurrence, il s'agit des axiomes de la géométrie euclidienne). Pas un seul mathématicien qui se met virtuellement dans l'axiomatique d'Euclide ne contredira Pythagore. Pourtant cette manière de mesurer l'hypoténuse n'est PLUS acceptable dès que l'on se met dans une axiomatique d'espace courbe (Riemann par exemple). Donc, attention! Le théorème de Pythagore, a beau être universel, il n'est pas acceptable pour décrire la nature dès qu'on mesure des très grandes distances dans le cosmos réel. Dire qu'un jugement est universel, ce n'est donc pas dire qu'il est toujours utilisable scientifiquement.
|