JEAN - Traduction Semeur
Chapitre 1
1.. Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu,
il était lui-même Dieu.
2.. Au commencement, il était avec
Dieu.
3.. Tout a été créé par lui ; rien de ce qui a été
créé n’a été créé sans lui.
4.. En lui résidait la vie,
et cette vie était la lumière des hommes.
5.. La lumière
brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée.
6.. Un homme parut, envoyé par Dieu ; il
s’appelait Jean.
7.. Il vint pour être un témoin de
la lumière, afin que tous les hommes croient par lui.
8.. Il n’était
pas lui-même la lumière, mais sa mission était d’être le témoin de la lumière.
9.. Celle-ci
était la véritable lumière, celle qui, en venant dans le monde, éclaire tout être
humain.
10 Celui qui est la Parole était déjà dans le monde,
puisque le monde a été créé par lui, et pourtant, le monde ne l’a pas reconnu.
11.. Il
est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli.
12.. Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru
en lui. A tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu.
13.. Ce
n’est pas par une naissance naturelle, ni sous l’impulsion d’un désir, ou
encore par la volonté d’un homme, qu’ils le sont devenus ; mais c’est de
Dieu qu’ils sont nés.
14.. Celui qui est la Parole est devenu homme et il a
vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique
envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité !
15.. Jean,
son témoin, a proclamé publiquement :
—Voici celui dont je vous
ai parlé lorsque j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé
car il existait déjà avant moi.
16.. Nous avons tous été comblés de ses richesses. Il a
déversé sur nous une grâce après l’autre.
17.. En effet,
si la Loi nous a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par
Jésus-Christ.
18.. Personne n’a jamais vu
Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a
révélé.
19.. Voici le témoignage de Jean, lorsque les autorités
juives lui envoyèrent de Jérusalem une délégation de prêtres et de lévites
pour lui demander : « Qui es-tu ? »
20.. Il dit clairement la vérité, sans se dérober, et
leur déclara ouvertement :
21.. —Je ne suis pas le Messie.
—Mais alors,
continuèrent-ils, qui es-tu donc ? Es-tu Elie ?
—Je ne le suis pas.
—Es-tu le Prophète ?
—Non.
22.. —Mais enfin, insistèrent-ils, qui es-tu ? Il
faut bien que nous rapportions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que
dis-tu de toi-même ?
23.. —Moi ? répondit-il, je suis cette voix dont
parle le prophète Esaïe, la voix de quelqu’un qui crie
dans le désert : Préparez le chemin pour le Seigneur !
24.. Les envoyés étaient du parti des pharisiens.
25.. Ils
continuèrent de l’interroger :
—Si tu n’es pas le
Messie, ni Elie, ni le Prophète, pourquoi donc baptises-tu ?
26.. —Moi, leur répondit Jean, je vous baptise dans
l’eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu’un que vous ne connaissez pas.
27.. Il
vient après moi, mais je ne suis pas digne de dénouer la lanière de ses
sandales.
28.. Cela se passait à Béthanie,
à l’est du Jourdain, là où Jean baptisait.
29.. Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait
vers lui ; alors il s’écria :
—Voici l’Agneau de Dieu,
celui qui enlève le péché du monde.
30.. C’est de
lui que je vous ai parlé lorsque je disais : « Un homme vient après
moi, il m’a précédé,
car il existait avant moi. »
31.. Moi non
plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans
l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël.
32.. Jean-Baptiste rendit ce témoignage :
—J’ai vu l’Esprit
descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui.
33.. Je ne
savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau,
m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ;
c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit.
34.. Or, cela,
je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le
Fils de Dieu.
35.. Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux
de ses disciples.
36.. Il vit Jésus qui passait, et il
dit :
—Voici l’Agneau de
Dieu !
37.. Les deux disciples entendirent les paroles de Jean
et se mirent à suivre Jésus.
38.. Celui-ci se retourna, vit qu’ils le suivaient et
leur demanda :
—Que désirez-vous ?
—Rabbi — c’est-à-dire
Maître —, lui dirent-ils, où habites-tu ?
39.. —Venez, leur répondit-il, et vous le verrez. Ils
l’accompagnèrent donc et virent où il habitait. Il était environ quatre heures
de l’après-midi. Ils passèrent le reste de la journée avec lui.
40.. André, le frère de Simon Pierre, était l’un de
ces deux hommes qui, sur la déclaration de Jean, s’étaient mis à suivre Jésus.
41.. Il alla tout d’abord voir son frère Simon et lui
dit :
—Nous avons trouvé le
Messie — ce qui veut dire le Christ.
42.. Et il le conduisit auprès de Jésus. Jésus le
regarda attentivement et lui dit :
—Tu es Simon, fils de
Jonas. Eh bien, on t’appellera Céphas — ce qui veut dire Pierre.
43.. Le lendemain, Jésus décida de retourner en
Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit :
—Suis-moi !
44.. Philippe était originaire de Bethsaïda,
la ville d’André et de Pierre.
45.. Philippe, à
son tour, alla voir Nathanaël et lui dit :
—Nous avons trouvé celui
dont Moïse a parlé dans la Loiet
que les prophètes ont annoncé : c’est Jésus, le fils de Joseph, de la
ville de Nazareth.
46.. —De Nazareth ? répondit Nathanaël. Que
peut-il venir de bon de Nazareth ?
—Viens et vois
toi-même ! répondit Philippe.
47.. Jésus vit Nathanaël s’avancer vers lui. Alors il
dit :
—Voilà un véritable
Israélite, un homme d’une parfaite droiture.
48.. —D’où me connais-tu ? lui demanda Nathanaël.
—Avant même que Philippe
t’appelle, lui répondit Jésus, lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu.
49.. —Maître, s’écria Nathanaël, tu es le Fils de Dieu,
tu es le Roi d’Israël !
50.. —Tu crois, lui répondit Jésus, parce que je t’ai
dit que je t’ai vu sous le figuier ? Tu verras de bien plus grandes choses
encore.
51.. Et il ajouta :
—Oui, je vous l’assure,
vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre ciel
et terre par l’intermédiaire du Fils de l’homme.
Chapitre 2
1.. Deux jours plus tard, on célébrait des noces à Cana, en Galilée. La mère
de Jésus y assistait.
2.. Jésus avait aussi été invité au mariage avec ses
disciples.
3.. Or voilà que le vin se mit à manquer. La mère de
Jésus lui fit remarquer :
—Ils n’ont plus de vin.
4.. —Ecoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que
cette affaire concerne ?
Mon heure n’est pas encore venue.
5.. Sa mère dit aux serviteurs :
—Faites tout ce qu’il
vous dira.
6.. Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs
utilisaient pour leurs ablutions rituelles.
Chacune d’elles pouvait contenir entre quatre-vingts et cent vingt litres.
7.. Jésus
dit aux serviteurs :
—Remplissez d’eau ces
jarres.
Ils les remplirent
jusqu’au bord.
8.. —Maintenant, leur dit-il, prenez-en un peu et
allez l’apporter à l’ordonnateur du repas.
Ce qu’ils firent.
9.. L’ordonnateur du repas goûta l’eau qui avait été
changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, alors que les serviteurs
le savaient, puisqu’ils avaient puisé l’eau. Aussitôt il fit appeler le marié
10.. et
lui dit :
—En général, on sert
d’abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, on leur donne de l’ordinaire.
Mais toi, tu as réservé le bon jusqu’à maintenant !
11.. C’est là le premier des signes miraculeux que fit
Jésus. Cela se passa à Cana en Galilée. Il révéla ainsi sa gloire, et ses
disciples crurent en lui.
12.. Après cela, Jésus descendit à
Capernaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples ; mais ils n’y
restèrent que quelques jours.
13.. Le jour où les Juifs célèbrent la fête de la
Pâque était proche et Jésus se rendit à Jérusalem.
14.. Il trouva,
dans la cour du Temple, des marchands de bœufs, de brebis et de pigeons, ainsi
que des changeurs d’argent, installés à leurs comptoirs.
15.. Alors il
prit des cordes, en fit un fouet, et les chassa tous de l’enceinte sacrée avec
les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre l’argent des changeurs et renversa leurs comptoirs,
16.. puis
il dit aux marchands de pigeons :
—Otez cela d’ici !
C’est la maison de mon Père. N’en faites pas une maison de commerce.
17.. Les disciples se souvinrent alors de ce passage de
l’Ecriture :
L’amour
que j’ai pour ta maison,
ô
Dieu, est en moi un feu qui me consume.
18.. Là-dessus, les gens lui dirent :
—Quel signe miraculeux
peux-tu nous montrer pour prouver que tu as le droit d’agir ainsi ?
19.. —Démolissez ce Temple, leur répondit Jésus, et en trois
jours, je le relèverai.
20.. —Comment ? répondirent-ils. Il a fallu
quarante-six ans pour reconstruire le Temple,
et toi, tu serais capable de le relever en trois jours !
21.. Mais en parlant du « temple », Jésus
faisait allusion à son propre corps.
22.. Plus tard, lorsque Jésus fut ressuscité, ses
disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Ecriture et à
la parole que Jésus avait dite.
23.. Pendant que Jésus séjournait à Jérusalem pour la
fête de la Pâque, beaucoup de gens crurent en lui en voyant les signes
miraculeux qu’il accomplissait.
24.. Mais Jésus
ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous très bien.
25.. En
effet, il n’avait pas besoin qu’on le renseigne sur les hommes car il
connaissait le fond de leur cœur.
Chapitre 3
1.. Il y avait un homme qui s’appelait Nicodème ; membre du parti des
pharisiens, c’était un chef des Juifs.
2.. Il vint
trouver Jésus de nuit et le salua en ces termes :
—Maître, nous savons que
c’est Dieu qui t’a envoyé pour nous enseigner car personne ne saurait accomplir
les signes miraculeux que tu fais si Dieu n’était pas avec lui.
3.. Jésus
lui répondit :
—Vraiment, je te
l’assure : à moins de renaître d’en haut,
personne ne peut voir le royaume de Dieu.
4.. —Comment un homme peut-il naître une fois
vieux ? s’exclama Nicodème. Il ne peut tout de même pas retourner dans le
ventre de sa mère pour renaître ?
5.. —Vraiment, je te l’assure, reprit Jésus, à moins
de naître d’eau, c’est-à-dire d’Esprit,
personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6.. Ce qui naît
d’une naissance naturelle, c’est la vie humaine naturelle. Ce qui naît de
l’Esprit est animé par l’Esprit.
7.. Ne sois
donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut renaître d’en haut.
8 Le vent
souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient ni
où il va. Il en est ainsi pour quiconque est né de l’Esprit.
9.. Nicodème reprit :
—Comment cela peut-il se
réaliser ?
10.. —Toi qui enseignes le peuple d’Israël, tu ignores
cela ? lui répondit Jésus.
11.. Vraiment,
je te l’assure : nous parlons de ce que nous connaissons réellement, et
nous témoignons de ce que nous avons vu ; et pourtant, vous ne prenez pas
notre témoignage au sérieux.
12.. Si vous ne
croyez pas quand je vous parle des réalités terrestres, comment pourrez-vous
croire quand je vous parlerai des réalités célestes ?
13.. Car
personne n’est monté au ciel, sauf celui qui en est descendu : le Fils de
l’homme.
14.. Dans le désert, Moïse a élevé sur un poteau le
serpent de bronze. De la même manière, le Fils de l’homme doit, lui aussi, être
élevé
15.. pour que tous ceux qui placent
leur confiance en lui aient la vie éternelle.
16.. Oui, Dieu a
tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui
placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie
éternelle.
17.. En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non
pas pour condamner le monde, mais pour qu’il soit sauvé par lui.
18.. Celui
qui met sa confiance en lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas foi en
lui est déjà condamné, car il n’a pas mis sa confiance en la personne du Fils
unique de Dieu.
19.. Et voici en quoi consiste sa
condamnation : c’est que la lumière est venue dans le monde, mais les
hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais.
20.. En
effet, celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à
la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées.
21.. Mais
celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on
voie clairement que tout ce qu’il fait, il l’accomplit dans la communion avec
Dieu.
22.. Après cela, Jésus se rendit en Judée avec ses
disciples ; il y resta quelque temps avec eux et y baptisait.
23.. Jean,
de son côté, baptisait à Enon, près de Salim :
il y avait là beaucoup d’eau, et de nombreuses personnes y venaient pour être
baptisées.
24.. En effet, à cette époque, Jean
n’avait pas encore été jeté en prison.
25.. Or, un
jour, quelques-uns de ses disciples eurent une discussion avec un Juif
au sujet de la purification.
26.. Ils
allèrent trouver Jean et lui dirent :
—Maître, tu te souviens
de cet homme qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain et pour qui tu as
témoigné. Eh bien, le voilà qui baptise à son tour, et tout le monde se rend
auprès de lui.
27.. Jean répondit :
—Nul ne peut s’attribuer
une autre mission
que celle qu’il a reçue de Dieu.
28.. Vous en
êtes vous-mêmes témoins ; j’ai toujours dit : je ne suis pas le
Christ, mais j’ai été envoyé comme son Précurseur.
29.. A qui appartient la mariée ? Au marié. Quant
à l’ami du marié, c’est celui qui se tient à côté de lui et qui l’écoute :
entendre sa voix le remplit de joie. Telle est ma joie, et, à présent, elle est
complète.
30.. Lui doit devenir de plus en plus
grand, et moi de plus en plus petit.
31.. Qui vient du ciel est au-dessus de tout. Qui est
de la terre reste lié à la terre et parle des choses terrestres. Celui qui
vient du ciel est [au-dessus de tout].
32 Il témoigne de ce qu’il a lui-même vu et entendu.
Mais personne ne prend son témoignage au sérieux.
33.. Celui qui
accepte son témoignage certifie que Dieu dit la vérité.
34.. En effet,
l’envoyé de Dieu dit les paroles mêmes de Dieu, car Dieu lui donne son Esprit
sans aucune restriction.
35.. Le Père aime le Fils et lui a
donné pleins pouvoirs sur toutes choses.
36.. Qui place
sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Qui ne met pas sa confiance
dans le Fils ne connaît pas la vie ; il reste sous le coup de la colère de
Dieu.
Chapitre 4
1.. Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de
disciples que Jean.
2.. (A vrai dire, Jésus lui-même ne
baptisait personne, il laissait ce soin à ses disciples.) Lorsque Jésus
l’apprit,
3.. il quitta la Judée et retourna
en Galilée.
4.. Il lui fallait donc traverser la
Samarie.
5.. C’est ainsi qu’il arriva près
d’une bourgade de Samarie nommée Sychar, non loin du champ que Jacob avait
jadis donné à son fils Joseph.
6.. C’est là
que se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit au bord du
puits. Il était environ midi.
7.. Une femme
samaritaine vint pour puiser de l’eau. Jésus s’adressa à elle :
—S’il te plaît, donne-moi
à boire un peu d’eau.
8.. (Ses disciples étaient allés à la ville pour
acheter de quoi manger.)
9.. La Samaritaine s’exclama :
—Comment ? Tu es
Juif et tu me demandes à boire, à moi qui suis Samaritaine ? (Les Juifs,
en effet, évitaient toutes relations avec les Samaritains.)
10.. Jésus lui répondit :
—Si tu savais quel don
Dieu veut te faire et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui
aurais demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive.
11.. —Mais, Maître, répondit la femme, non seulement tu
n’as pas de seau, mais le puits est profond ! D’où la tires-tu donc, ton
eau vive ?
12.. Tu ne vas pas te prétendre plus
grand que notre ancêtre Jacob, auquel nous devons ce puits, et qui a bu
lui-même de son eau ainsi que ses enfants et ses troupeaux ?
13.. —Celui qui boit de cette eau, reprit Jésus, aura
de nouveau soif.
14.. Mais celui qui boira de l’eau
que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que je lui
donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la
vie éternelle.
15.. —Maître, lui dit alors la femme, donne-moi de
cette eau-là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de
revenir puiser de l’eau ici.
16.. —Va donc chercher ton mari, lui dit Jésus, et
reviens ici.
17.. —Je ne suis pas mariée, lui répondit-elle.
—Tu as raison de
dire : Je ne suis pas mariée.
18.. En fait tu
l’as été cinq fois, et l’homme avec lequel tu vis actuellement n’est pas ton
mari. Ce que tu as dit là est vrai.
19.. —Maître, répondit la femme, je le vois, tu es un
prophète.
20.. Dis-moi : qui a
raison ? Nos ancêtres ont adoré Dieu sur cette montagne-ci.
Vous autres, vous affirmez que l’endroit où l’on doit adorer, c’est Jérusalem.
21.. —Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne
sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père.
22.. Vous
adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient du peuple juif.
23.. Mais
l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père
par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent
ainsi.
24.. Dieu est Esprit et il faut que
ceux qui l’adorent l’adorent par l’Esprit et en vérité.
25.. La femme lui dit :
—Je sais qu’un jour le
Messie doit venir — celui qu’on appelle le Christ. Quand il sera venu, il nous
expliquera tout.
26.. —Je suis le Messie, moi qui te parle, lui dit
Jésus.
27.. Sur ces entrefaites, les disciples revinrent. Ils
furent très étonnés de voir Jésus parler avec une femme. Aucun d’eux,
cependant, ne lui demanda : « Que lui veux-tu ? » ou :
« Pourquoi parles-tu avec elle ? »
28.. Alors, la femme laissa là sa cruche, se rendit à
la ville, et la voilà qui se mit à dire autour d’elle :
29.. —Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai
fait. Et si c’était le Christ ?
30.. Les gens sortirent de la ville pour se rendre
auprès de Jésus.
31.. Entre-temps, les disciples pressaient Jésus en
disant :
—Maître, mange donc !
32.. Mais il leur dit :
—J’ai, pour me nourrir,
un aliment que vous ne connaissez pas.
33.. Les disciples se demandèrent donc entre eux :
—Est-ce que quelqu’un lui
aurait apporté à manger ?
34.. —Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est
d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il
m’a confiée.
35.. Vous dites en ce moment :
Encore quatre mois, et c’est la moisson ! N’est-ce pas ? Eh bien, moi
je vous dis : Ouvrez vos yeux et regardez les champs ; déjà les épis
sont blonds, prêts à être moissonnés.
36 Celui qui les fauche reçoit maintenant son salaire
et récolte une moisson pour la vie éternelle, si bien que semeur et moissonneur
partagent la même joie.
37.. Ici se vérifie le
proverbe : « Autre est celui qui sème, autre celui qui
moissonne. »
38.. Je vous ai envoyés récolter une
moisson qui ne vous a coûté aucune peine. D’autres ont travaillé, et vous avez
recueilli le fruit de leur labeur.
39.. Il y eut, dans cette bourgade, beaucoup de
Samaritains qui crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme
en déclarant : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
40.. Lorsque
les Samaritains furent venus auprès de Jésus, ils le prièrent de rester, et il
passa deux jours chez eux.
41.. Ils furent encore bien plus
nombreux à croire en lui à cause de ses paroles,
42.. et ils
disaient à la femme :
—Nous croyons en lui, non
seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons
nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du
monde.
43.. Après ces deux jours, Jésus repartit de là pour la
Galilée,
44.. car il avait déclaré qu’un
prophète ne reçoit pas dans son pays l’honneur qui lui est dû.
45.. Or,
quand il arriva en Galilée, les gens lui firent assez bon accueil, car ils
étaient, eux aussi, allés à Jérusalem pendant la fête, et ils avaient vu tous
les miracles qu’il y avait faits.
46.. Il repassa par Cana en Galilée, où il avait changé
l’eau en vin. Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire
dont le fils était très malade.
47.. Quand il
apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le
supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir.
48.. Jésus lui dit :
—A moins de voir des
signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc
pas ?
49.. Mais le fonctionnaire insistait :
—Seigneur, viens vite
avant que mon petit garçon ne meure.
50.. —Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils est
bien portant.
Cet homme crut Jésus sur
parole et il repartit chez lui.
51.. Sur le chemin du retour, plusieurs de ses
serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent :
—Ton fils est bien
portant !
52.. Il leur demanda à quelle heure son état s’était
amélioré.
Ils lui
répondirent :
—C’est hier vers une
heure de l’après-midi que la fièvre l’a quitté.
53.. Le père constata que c’était l’heure même où Jésus
lui avait dit : « Ton fils est bien portant. » Dès lors il crut,
lui et toute sa famille.
54.. Tel est le deuxième signe miraculeux que Jésus
accomplit en Galilée, après son retour de Judée.
Chapitre 5
1.. Quelque temps plus tard, Jésus remonta à Jérusalem à l’occasion d’une fête
juive.
2.. Or, dans cette ville, près de la
Porte des Brebis, se trouvait une piscine
entourée de cinq galeries couvertes, appelée en hébreu Béthesda.
3 Ces galeries étaient remplies de malades qui y
restaient couchés : des aveugles, des paralysés, des impotents.
5.. Il y avait là un homme malade depuis trente-huit
ans.
6.. Jésus le vit couché ; quand il sut qu’il était
là depuis si longtemps, il lui demanda :
—Veux-tu être
guéri ?
7.. —Maître, répondit le malade, je n’ai personne pour
me plonger dans la piscine quand l’eau commence à bouillonner. Le temps que je
me traîne là-bas, un autre y arrive avant moi.
8.. —Eh bien, lui dit Jésus, lève-toi, prends ta natte
et marche.
9.. A l’instant même l’homme fut guéri. Il prit sa
natte et se mit à marcher.
Mais cela se passait un
jour de sabbat.
10.. Les responsables des Juifs
interpellèrent donc l’homme qui venait d’être guéri :
—C’est le sabbat !
Tu n’as pas le droit de porter cette natte.
11.. —Mais, répliqua-t-il, celui qui m’a guéri m’a
dit : « Prends ta natte et marche. »
12.. —Et qui t’a dit cela ? lui demandèrent-ils.
13.. Mais l’homme qui avait été guéri ignorait qui
c’était, car Jésus avait disparu dans la foule qui se pressait en cet endroit.
14.. Peu de temps après, Jésus le rencontra dans la
cour du Temple.
—Te voilà guéri, lui
dit-il. Mais veille à ne plus pécher, pour qu’il ne t’arrive rien de pire.
15.. Et l’homme alla annoncer aux chefs des Juifs que
c’était Jésus qui l’avait guéri.
16.. Les chefs des Juifs se mirent donc à accuser Jésus
parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
17.. Jésus leur répondit :
—Mon Père est à l’œuvre
jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre.
18.. Cette remarque fut pour eux une raison de plus
pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le
sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de
Dieu.
19.. Jésus répondit à ces reproches
en leur disant :
—Vraiment, je vous
l’assure : le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative ; il
agit seulement d’après ce qu’il voit faire au Père. Tout ce que fait le Père,
le Fils le fait également,
20.. car le Père aime le Fils et lui
montre tout ce qu’il fait. Il lui donnera même le pouvoir d’accomplir des
œuvres plus grandes que toutes celles que vous avez vues jusqu’à présent, et
vous en serez stupéfaits.
21.. En effet, comme le Père relève
les morts et leur rend la vie, ainsi le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il
veut.
22.. De plus, ce n’est pas le Père
qui prononce le jugement sur les hommes ; il a remis tout jugement au
Fils,
23.. afin que tous les hommes
honorent le Fils au même titre que le Père. Ne pas honorer le Fils, c’est ne
pas honorer le Père qui l’a envoyé.
24.. Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui
écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé,
possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il
est déjà passé de la mort à la vie.
25.. Oui,
vraiment, je vous l’assure : l’heure vient, et elle est déjà là, où les
morts entendront la voix du Fils de Dieu, et tous ceux qui l’auront entendue
vivront.
26.. En effet, comme le Père possède la vie en
lui-même, il a accordé au Fils d’avoir la vie en lui-même.
27.. Et
parce qu’il est le Fils de l’homme, il lui a donné autorité pour exercer le
jugement.
28.. Ne vous en étonnez pas : l’heure vient où
tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de l’homme.
29.. Alors,
ils en sortiront : ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la
vie, ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être condamnés.
30 Pour moi, je ne peux rien faire de mon propre
chef ; je juge seulement comme le Père me l’indique. Et mon verdict est
juste, car je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la
volonté de celui qui m’a envoyé.
31.. —Bien sûr, si j’étais seul à témoigner en ma
faveur, mon témoignage ne serait pas valable.
32.. Mais j’ai un autre témoin
et je sais que son témoignage est vrai.
33.. Vous avez
envoyé une commission d’enquête auprès de Jean et il a rendu témoignage à la
vérité.
34 Moi, je n’ai pas besoin d’un homme pour témoigner
en ma faveur, mais je dis cela pour que vous, vous soyez sauvés.
35.. Oui,
Jean était vraiment comme un flambeau que l’on allume pour qu’il répande sa
clarté. Mais vous, vous avez simplement voulu, pour un moment, vous réjouir à
sa lumière.
36.. Quant à moi, j’ai en ma faveur un témoignage qui a
plus de poids que celui de Jean : c’est celui des œuvres que le Père m’a
donné d’accomplir. Oui, ces œuvres que j’accomplis attestent clairement que le
Père m’a envoyé.
37.. De plus, le Père lui-même, qui
m’a envoyé, a témoigné en ma faveur. Mais vous n’avez jamais entendu sa voix,
ni vu sa face.
38.. Sa parole n’habite pas en
vous ; la preuve, c’est que vous ne croyez pas en celui qu’il a envoyé.
39.. Vous
étudiez avec soin les Ecritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la
vie éternelle. Or, précisément, ce sont elles qui témoignent de moi.
40.. Mais
voilà : vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie.
41.. Je ne cherche pas à être applaudi par les hommes.
42.. Seulement,
je constate une chose : au fond de vous-mêmes, vous n’avez pas d’amour
pour Dieu.
43.. Je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, vous le
recevrez !
44.. D’ailleurs, comment
pourriez-vous parvenir à la foi alors que vous voulez être applaudis les uns
par les autres et que vous ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu
seul ?
45.. N’allez surtout pas croire que je serai moi votre
accusateur auprès de mon Père ; c’est Moïse qui vous accusera, oui, ce
Moïse même en qui vous avez mis votre espérance.
46.. En effet, si vous l’aviez réellement cru, vous
m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi dans ses livres.
47.. Si
vous ne croyez même pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?
Chapitre 6
1.. Après cela, Jésus passa sur l’autre rive du lac de Galilée (appelé aussi
lac de Tibériade).
2.. Une foule immense le suivait,
attirée par les guérisons miraculeuses dont elle avait été témoin.
3.. C’est
pourquoi Jésus s’en alla dans la montagne et s’assit là avec ses disciples.
4.. La
Pâque, la fête des Juifs était proche.
5.. Jésus regarda autour de lui et vit une foule
nombreuse venir à lui. Alors il demanda à Philippe :
—Où pourrions-nous
acheter assez de pains pour nourrir tout ce monde ?
6.. Il ne lui posait cette question que pour voir ce
qu’il allait répondre car, en réalité, il savait déjà ce qu’il allait faire.
7.. —Rien que pour donner à chacun un petit morceau de
pain, il faudrait au moins deux cents pièces d’argent,
lui répondit Philippe.
8.. Un autre disciple, André, frère de Simon Pierre,
lui dit :
9.. —Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains
d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?
10.. —Dites-leur à tous de s’asseoir, leur ordonna
Jésus.
L’herbe était abondante à
cet endroit et la foule s’installa donc par terre. Il y avait là environ cinq
mille hommes.
11.. Jésus prit alors les pains,
remercia Dieu, puis les fit distribuer à ceux qui avaient pris place sur
l’herbe. Il leur donna aussi autant de poisson qu’ils en désiraient.
12.. Quand
ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples :
—Ramassez les morceaux
qui restent, pour que rien ne soit gaspillé.
13.. Ils les ramassèrent donc et remplirent douze
paniers avec ce qui restait des cinq pains d’orge qu’on avait mangés.
14.. Lorsque tous ces gens-là virent le signe
miraculeux de Jésus, ils s’écrièrent :
—Pas de doute : cet
homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde.
15.. Mais Jésus, sachant qu’ils allaient l’enlever de
force pour le proclamer roi, se retira de nouveau, tout seul, dans la montagne.
16.. A la tombée de la nuit, ses disciples
redescendirent au bord du lac.
17.. Ils
montèrent dans un bateau et se dirigèrent vers Capernaüm, sur l’autre rive. Il
faisait déjà nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints.
18.. Un
vent violent se mit à souffler, et le lac était très agité.
19.. Les
disciples avaient déjà parcouru cinq ou six kilomètres, quand ils virent Jésus
marcher sur l’eau et s’approcher de leur bateau. L’épouvante les saisit.
20.. Mais
Jésus leur dit :
—C’est moi, n’ayez pas
peur !
21.. Ils voulurent alors le faire monter dans le
bateau, mais, au même moment, ils touchèrent terre à l’endroit où ils voulaient
aller.
22.. Le lendemain, ceux qui étaient restés sur l’autre
rive se rendirent compte qu’il n’y avait eu là qu’un seul bateau et que Jésus
n’avait pas accompagné ses disciples ; ceux-ci étaient repartis seuls.
23.. Entre-temps,
d’autres bateaux étaient arrivés de Tibériade, près de l’endroit où toute cette
foule avait été nourrie après que le Seigneur eut remercié Dieu.
24.. Quand
les gens virent que Jésus n’était pas là, et ses disciples non plus, ils
montèrent dans ces bateaux pour aller à Capernaüm, à la recherche de Jésus.
25.. Ils le trouvèrent de l’autre côté du lac et lui
demandèrent :
—Maître, quand es-tu venu
ici ?
26.. Jésus leur répondit :
—Vraiment, je vous
l’assure, si vous me cherchez, ce n’est pas parce que vous avez compris le sens
de mes signes miraculeux. Non ! C’est parce que vous avez mangé du pain et
que vous avez été rassasiés.
27.. Travaillez, non pour la nourriture périssable,
mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c’est le
Fils de l’homme qui vous la donnera, car Dieu le Père lui en a accordé le
pouvoir en le marquant de son sceau.
28.. —Et que devons-nous faire pour accomplir les
œuvres que Dieu attend de nous ? lui demandèrent-ils encore.
29.. —L’œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c’est que
vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
30.. Sur quoi, ils lui dirent :
—Quel signe miraculeux
nous feras-tu voir pour que nous puissions croire en toi ? Que vas-tu
faire ?
31.. Pendant qu’ils traversaient le
désert, nos ancêtres ont mangé la manne,
comme le dit ce texte de l’Ecriture : Il leur donna à
manger un pain qui venait du ciel.
32.. Mais Jésus leur répondit :
—Vraiment, je vous
l’assure : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel,
c’est mon Père qui vous donne le pain du ciel, le vrai pain.
33.. Car
le pain qui vient de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie
au monde.
34.. —Seigneur, dirent-ils alors, donne-nous toujours
de ce pain-là.
35.. Et Jésus répondit :
—C’est moi qui suis le
pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui
croit en moi n’aura plus jamais soif.
36.. Mais je
vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et vous ne croyez pas.
37.. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et
je ne repousserai pas celui qui vient à moi.
38.. Car si je
suis descendu du ciel, ce n’est pas pour faire ce qui me plaît, mais pour
accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé.
39.. Or, celui
qui m’a envoyé veut que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je
les ressuscite au dernier jour.
40.. Oui, telle
est la volonté de mon Père : que tous ceux qui tournent leurs regards vers
le Fils et qui croient en lui, possèdent la vie éternelle, et moi, je les
ressusciterai au dernier jour.
41.. Alors les gens se mirent à murmurer contre lui,
parce qu’il avait dit : « C’est moi qui suis le pain descendu du
ciel. »
42.. Ils disaient :
—Voyons, n’est-ce pas
Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa
mère ! Comment peut-il prétendre qu’il est descendu du ciel ?
43.. Jésus leur dit :
—Cessez donc de murmurer
ainsi entre vous !
44.. Personne ne peut venir à moi si
le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier
jour.
45.. Dans les écrits des prophètes,
vous pouvez lire cette parole : Dieu les instruira tous.
Tout homme qui écoute la voix du Père et qui se laisse instruire par lui vient
à moi.
46.. Personne n’a jamais vu le Père, sauf celui qui est
venu d’auprès de Dieu. Lui, il a vu le Père.
47.. Vraiment,
je vous l’assure : celui qui croit a la vie éternelle,
48.. car
je suis le pain qui donne la vie.
49.. Vos
ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés
de mourir.
50.. Mais c’est ici le pain qui descend du ciel :
celui qui en mange ne mourra pas.
51.. C’est moi
qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce
pain-là, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai pour que le monde
vive, c’est mon propre corps.
52.. A ces mots, les Juifs se mirent à discuter
vivement entre eux, disant :
—Comment cet homme
pourrait-il nous donner son corps à manger ?
53.. Alors Jésus leur dit :
—Oui, vraiment, je vous
l’assure : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous
ne buvez pas son sang, vous n’aurez point la vie en vous.
54.. Celui qui
se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le
ressusciterai au dernier jour.
55.. Car ma
chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage.
56.. Celui
qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
57.. Le
Père qui m’a envoyé a la vie en lui-même, et c’est lui qui me fait vivre ;
ainsi, celui qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi.
58.. C’est
ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont
mangé ; eux, ils sont morts ; mais celui qui mange ce pain-ci vivra
pour toujours.
59.. Voilà ce que déclara Jésus lorsqu’il enseigna dans
la synagogue de Capernaüm.
60.. Après l’avoir entendu, plusieurs de ses disciples
dirent :
—Ce langage est bien
difficile à accepter ! Qui peut continuer à l’écouter ?
61.. Jésus savait fort bien quels murmures ses paroles
avaient soulevés parmi eux. C’est pourquoi il leur dit :
—Cela vous choque-t-il ?
62..Et si vous voyez le Fils de l’homme remonter là où
il était auparavant ?
63.. C’est l’Esprit qui donne la
vie ; l’homme n’aboutit à rien par lui-même. Les paroles que je vous ai
dites sont Esprit et vie.
64 Hélas, il y en a parmi vous qui ne croient pas.
En effet, dès le début
Jésus savait quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui
allait le trahir.
65.. Aussi ajouta-t-il :
—C’est bien pour cela que
je vous ai dit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est accordé
par le Père.
66.. A partir de ce moment-là, beaucoup de ses
disciples l’abandonnèrent et cessèrent de l’accompagner.
67.. Alors Jésus, se tournant vers les Douze, leur
demanda :
—Et vous, ne voulez-vous
pas aussi partir ?
68.. Mais Simon Pierre lui répondit :
—Seigneur, vers qui
irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
69.. Nous, nous
avons mis toute notre confiance en toi et nous savons que tu es le Saint,
envoyé de Dieu.
70.. —N’est-ce pas moi qui vous ai choisis tous les
douze ? reprit Jésus. Et pourtant, l’un de vous est un diable.
71.. Par ces mots, il désignait Judas, fils de Simon
Iscariot, l’un des Douze, qui allait le trahir.
Chapitre 7
1.. Après cela, Jésus continua à parcourir la Galilée ; il voulait en
effet éviter la Judée où les autorités juives cherchaient à le supprimer.
2.. Cependant,
on se rapprochait de la fête juive des Cabanes.
3.. Ses frères lui dirent alors :
—Tu devrais quitter cette
région et te rendre en Judée pour que, là aussi, tes disciples puissent voir
les œuvres que tu accomplis.
4.. Quand on veut être connu, on
n’agit pas avec tant de discrétion. Puisque tu accomplis de si grandes choses,
fais en sorte que tout le monde le voie.
5.. En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne
croyaient pas en lui.
6.. Jésus leur répondit :
—Le moment n’est pas
encore venu pour moi. En revanche, pour vous, c’est toujours le bon moment.
7.. Le
monde n’a aucune raison de vous haïr ; mais moi, il me déteste parce que
je témoigne que ses actes sont mauvais.
8.. Vous donc,
allez à la fête ; pour ma part, je n’y vais pas encore
car le moment n’est pas encore venu pour moi.
9.. Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée.
10.. Cependant,
quand ses frères furent partis pour la fête, il s’y rendit lui aussi, mais
secrètement, sans se montrer.
11.. Or, pendant
la fête, les autorités juives le cherchaient et demandaient :
—Où est-il donc ?
12.. Dans la foule, les discussions allaient bon train
à son sujet. Les uns disaient :
—C’est quelqu’un de bien.
—Pas du tout, répondaient
les autres : il trompe tout le monde.
13.. Mais, comme ils avaient tous peur des autorités
juives, personne n’osait parler librement de lui.
14.. La moitié de la semaine de fête était déjà passée,
quand Jésus alla au Temple et se mit à enseigner.
15.. Les Juifs
en étaient tout étonnés et se demandaient :
—Comment peut-il
connaître à ce point les Ecritures, sans avoir jamais étudié ?
16.. Jésus leur répondit :
—Rien de ce que
j’enseigne ne vient de moi. J’ai tout reçu de celui qui m’a envoyé.
17.. Si
quelqu’un est décidé à faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon
enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre initiative.
18.. Celui
qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire. Mais si quelqu’un vise
à honorer celui qui l’a envoyé, c’est un homme vrai ; il n’y a rien de
faux en lui.
19.. Moïse vous a donné la Loi, et
pourtant, aucun de vous ne fait ce qu’elle ordonne ! Pourquoi
cherchez-vous à me tuer ?
20.. —Tu as un démon en toi ! lui cria la foule.
Qui est-ce qui veut te tuer ?
21.. Jésus reprit la parole et leur dit :
—Il a suffi que je fasse
une œuvre pour que vous soyez tous dans l’étonnement.
22.. Réfléchissez :
Moïse vous a donné l’ordre de pratiquer la circoncision, rite qui ne vient
d’ailleurs pas de Moïse, mais des patriarches. Or, cela ne vous dérange pas de
circoncire quelqu’un le jour du sabbat.
23.. Eh bien, si
on circoncit un garçon le jour du sabbat pour respecter la Loi de Moïse,
pourquoi donc vous indignez-vous contre moi parce que j’ai entièrement guéri un
homme le jour du sabbat ?
24.. Cessez donc
de juger selon les apparences, et apprenez à porter des jugements conformes à
ce qui est juste.
25.. En le voyant, quelques habitants de Jérusalem
s’étonnaient :
—N’est-ce pas celui
qu’ils veulent faire mourir ?
26.. Or, le
voilà qui parle librement en public et personne ne lui dit rien ! Est-ce
que, par hasard, nos autorités auraient reconnu qu’il est vraiment le
Christ ?
27.. Pourtant, lui, nous savons d’où
il est ; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est.
28.. Alors Jésus intervint d’une voix forte, et on
l’entendit dans toute la cour du Temple :
—Vraiment ! Vous me
connaissez et vous savez d’où je suis ! Sachez-le, je ne suis pas venu de
ma propre initiative. C’est celui qui est véridique qui m’a envoyé. Vous ne le
connaissez pas.
29.. Moi, je le connais, car je viens
d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé.
30.. Alors plusieurs essayèrent de l’arrêter, et
pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas
encore venue.
31.. Cependant, beaucoup de gens du
peuple crurent en lui.
—Quand le Christ viendra,
disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes miraculeux que n’en a déjà fait
cet homme-là ?
32.. Ce qui se murmurait ainsi dans la foule au sujet
de Jésus parvint aux oreilles des pharisiens. Alors les chefs des prêtres et
les pharisiens envoyèrent des gardes du Temple pour procéder à son arrestation.
33.. Jésus déclara :
—Je suis encore pour un
peu de temps parmi vous. Ensuite je retournerai auprès de celui qui m’a envoyé.
34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez
pas ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai.
35.. Sur quoi, ses auditeurs se demandèrent entre
eux :
—Où va-t-il aller pour
que nous ne le trouvions pas ? Aurait-il l’intention de se rendre chez les
Juifs dispersés parmi les non-Juifs ? Voudrait-il peut-être même apporter
son enseignement aux non-Juifs ?
36.. Que peut-il
bien vouloir dire quand il déclare : « Vous me chercherez et vous ne
me trouverez pas, et vous ne pouvez pas aller là où je serai » ?
37.. Le dernier jour de la fête, le jour le plus
solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix :
—Si quelqu’un a soif,
qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive.
38.. Car, comme
le dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui.
39 En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que
devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui. En effet, à ce
moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné parce que Jésus n’était pas
encore entré dans sa gloire.
40.. Dans la foule, plusieurs de ceux qui avaient
entendu ces paroles disaient :
—Pas de doute : cet
homme est bien le Prophète attendu.
41.. D’autres affirmaient :
—C’est le Christ.
—Mais, objectaient
certains, le Christ pourrait-il venir de la Galilée ?
42.. L’Ecriture
ne dit-elle pas que le Messie sera un descendant de David et qu’il naîtra à
Bethléhem,
le village où David a vécu ?
43.. Ainsi, le peuple se trouva de plus en plus divisé
à cause de lui.
44.. Quelques-uns voulaient l’arrêter
mais personne n’osa porter la main sur lui.
45.. Les gardes du Temple retournèrent auprès des
chefs des prêtres et des pharisiens. Ceux-ci leur demandèrent :
—Pourquoi ne l’avez-vous
pas amené ?
46.. Ils répondirent :
—Personne n’a jamais
parlé comme cet homme.
47.. —Quoi, répliquèrent les pharisiens, vous aussi,
vous vous y êtes laissé prendre ?
48.. Est-ce
qu’un seul des chefs ou un seul des pharisiens a cru en lui ?
49.. Il
n’y a que ces gens du peuple qui ne connaissent rien à la Loi... ce sont tous
des maudits !
50.. Là-dessus, l’un d’entre eux, Nicodème, celui qui,
précédemment, était venu trouver Jésus, leur dit :
51.. —Notre Loi nous permet-elle de condamner un homme
sans l’avoir entendu et sans savoir ce qu’il a fait de mal ?
52.. —Es-tu, toi aussi, de la Galilée ? lui
répondirent-ils. Consulte les Ecritures, et tu verras qu’aucun prophète ne
sort de la Galilée.
[
53.. Là-dessus
chacun rentra chez soi.
Chapitre 8
1.. Quant à Jésus, il partit pour le mont des Oliviers.
2.. Mais le
lendemain, il revint de bonne heure dans la cour du Temple et tout le peuple
se pressa autour de lui ; alors il s’assit et se mit à enseigner.
3.. Tout à coup, les spécialistes de la Loi et les
pharisiens traînèrent devant lui une femme qui avait été prise en flagrant
délit d’adultère. Ils la firent avancer dans la foule et la placèrent, bien en
vue, devant Jésus.
4.. —Maître, lui dirent-ils, cette femme a commis un
adultère ; elle a été prise sur le fait.
5.. Or, dans la
Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes de ce genre. Toi, quel est
ton jugement sur ce cas ?
6.. En lui posant cette question, ils voulaient lui
tendre un piège, dans l’espoir de trouver quelque prétexte pour l’accuser.
Mais Jésus se baissa et
se mit à écrire du doigt sur le sol.
7.. Eux, ils
insistaient, répétant leur question. Alors il se releva et leur dit :
—Que celui d’entre vous
qui n’a jamais péché lui jette la première pierre !
8.. Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire
sur le sol.
9.. Après avoir entendu ces paroles,
ils s’esquivèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, laissant
finalement Jésus seul avec la femme, qui était restée au milieu de la cour du
Temple.
10.. Alors Jésus leva la tête et lui
dit :
—Eh bien, où sont donc
passés tes accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ?
11.. —Personne, Seigneur, lui répondit-elle.
Alors Jésus reprit :
—Je ne te condamne pas
non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus.]
12.. Jésus parla de nouveau en public :
—Je suis la lumière du
monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il
aura la lumière de la vie.
13.. Là-dessus les pharisiens lui répondirent :
—Tu te rends témoignage à
toi-même : ton témoignage n’est pas vrai.
14.. Jésus leur répondit :
—Oui, je me rends
témoignage à moi-même : mais mon témoignage est vrai, car je sais d’où je
suis venu et où je vais ; quant à vous, vous ne savez pas d’où je viens ni
où je vais.
15.. Vous jugez selon des critères
purement humains, moi, je ne juge personne.
16.. Et à
supposer que je porte un jugement, ce jugement est vrai, car je ne suis pas
seul pour juger, mais avec moi, il y a aussi le Père qui m’a envoyé.
17.. Le
témoignage commun de deux personnes n’est-il pas vrai ? C’est ce qui est
écrit dans votre Loi !
18.. Eh bien,
moi, je suis mon propre témoin ; et le Père qui m’a envoyé me rend aussi
témoignage.
19.. —Mais, où est-il, ton père ?
s’exclamèrent-ils.
—Vous ne connaissez ni
moi, ni mon Père, répliqua Jésus ; si vous m’aviez connu, vous connaîtriez
aussi mon Père.
20.. Jésus parla ainsi pendant qu’il enseignait dans la
cour du Temple près des troncs à offrandes, et personne n’essaya de l’arrêter,
parce que son heure n’était pas encore venue.
21.. Jésus leur dit encore :
—Je vais m’en aller et
vous me chercherez ; mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez
pas aller là où je vais.
22.. Sur quoi ils se demandèrent entre eux :
—Aurait-il l’intention de
se suicider ? Est-ce là ce qu’il veut dire par ces paroles :
« Vous ne pouvez pas aller là où je vais ? »
23.. —Vous, leur dit-il alors, vous êtes
d’ici-bas ; moi, je suis d’en haut. Vous appartenez à ce monde-ci ;
moi, je ne lui appartiens pas.
24.. C’est
pourquoi je vous ai dit : « Vous mourrez dans vos péchés. » En
effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis,
vous mourrez dans vos péchés.
25.. —Qui es-tu donc ? lui demandèrent-ils alors.
—Je ne cesse de vous le
dire depuis le début !
leur répondit Jésus.
26.. En ce qui vous concerne,
j’aurais beaucoup à dire, beaucoup à juger. Mais celui qui m’a envoyé est
véridique, et je proclame au monde ce que j’ai appris de lui.
27.. Comme ils ne comprenaient pas que Jésus leur
parlait du Père, il ajouta :
28.. —Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors
vous comprendrez que moi, je suis.
Vous reconnaîtrez que je ne fais rien de ma propre initiative, mais que je
transmets ce que le Père m’a enseigné.
29.. Oui, celui
qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais
toujours ce qui lui est agréable.
30.. Pendant qu’il parlait ainsi, beaucoup crurent en
lui.
31.. Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur
foi en lui :
—Si vous vous attachez à
la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples.
32.. Vous
connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.
33.. —Nous, lui répondirent-ils, nous sommes la
postérité d’Abraham,
nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire :
« Vous serez des hommes libres ? »
34.. —Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus,
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
35.. Or, un
esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour
toujours.
36.. Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté,
alors vous serez vraiment des hommes libres.
37.. Je sais que
vous êtes les descendants d’Abraham. Pourtant, vous cherchez à me faire mourir
parce que ma parole ne trouve aucun accès dans votre cœur.
38.. Moi,
je parle de ce que j’ai vu chez mon Père. Quant à vous, vous faites ce que vous
avez appris de votre père.
39.. —Notre père à nous, répondirent-ils, c’est
Abraham.
—Eh bien, leur répliqua
Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d’Abraham, vous agiriez comme lui.
40.. Au lieu de cela, vous cherchez à me faire mourir.
Pourquoi ? Parce que je vous dis la vérité telle que je l’ai apprise de
Dieu. Jamais Abraham n’a agi comme vous.
41.. Vous
agissez exactement comme votre père à vous !
—Mais, répondirent-ils,
nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous n’avons qu’un seul Père :
Dieu !
42.. —Si vraiment Dieu était votre Père, leur dit
Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de sa part que je suis ici et c’est de sa
part que je suis venu au milieu de vous. Je ne suis pas venu de ma propre
initiative, c’est lui qui m’a envoyé.
43.. Pourquoi ne
comprenez-vous pas ce que je vous dis ? Parce que vous êtes incapables de
recevoir mes paroles.
44.. Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous
conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne
se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il
ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du
mensonge.
45.. Mais moi, je dis la vérité.
C’est précisément pour cela que vous ne me croyez pas.
46.. Qui d’entre
vous peut m’accuser d’avoir commis une seule faute ? Si je dis vrai,
pourquoi ne me croyez-vous pas ?
47.. Celui qui
appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Si vous ne les écoutez pas, c’est
parce que vous ne lui appartenez pas.
48.. Ils répliquèrent :
—Nous avions bien raison
de le dire : tu n’es qu’un Samaritain, tu as un démon en toi.
49.. —Non, répondit Jésus, je n’ai pas de démon en moi.
Au contraire, j’honore mon Père ; mais vous, vous me méprisez.
50.. Non,
je ne recherche pas la gloire pour moi-même : c’est un autre qui s’en
préoccupe et il me rendra justice.
51.. Vraiment, je vous l’assure : celui qui
observe mon enseignement ne verra jamais la mort.
52.. Sur quoi les chefs des Juifs reprirent :
—Cette fois, nous sommes
sûrs que tu as un démon en toi. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi
tu viens nous dire : Celui qui observe mon enseignement ne mourra jamais.
53.. Serais-tu
plus grand que notre père Abraham, qui est mort — ou que les prophètes, qui
sont tous morts ? Pour qui te prends-tu donc ?
54.. Jésus répondit :
—Si je m’attribuais
moi-même ma gloire, cela n’aurait aucune valeur. Celui qui me glorifie, c’est
mon Père, celui-là même que vous appelez votre Dieu.
55.. En fait,
vous ne le connaissez pas, alors que moi, je le connais. Si je disais ne pas le
connaître, je serais menteur, comme vous. Mais le fait est que je le connais et
que j’obéis à sa Parole.
56.. Abraham votre père a exulté de
joie, rien qu’à la pensée de voir mon jour. Il l’a vu et en a été transporté de
joie.
57.. —Quoi, lui dirent-ils alors, tu n’as même pas
cinquante ans et tu prétends avoir vu Abraham !
58.. —Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus,
avant qu’Abraham soit venu à l’existence, moi, je suis.
59.. A ces mots, ils se mirent à ramasser des pierres
pour les lui jeter, mais Jésus disparut dans la foule et sortit de l’enceinte
du Temple.
Chapitre 9
1.. En partant, Jésus aperçut sur son chemin un homme qui était aveugle de
naissance.
2.. Ses disciples lui posèrent
alors cette question :
—Dis-nous, Maître,
pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce à cause de son propre péché
ou de celui de ses parents ?
3.. Jésus répondit :
—Cela n’a pas de rapport
avec son péché, ni avec celui de ses parents ; c’est pour qu’en lui tous
puissent voir ce que Dieu est capable de faire.
4.. Il nous
faut accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé tant qu’il fait jour ;
la nuit vient où plus personne ne pourra travailler.
5.. Aussi
longtemps que je suis encore dans le monde, je suis la lumière du monde.
6.. Après avoir dit cela, Jésus cracha par terre et,
avec sa salive, il fit un peu de boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle.
7 Puis il lui dit :
—Va te laver au réservoir
de Siloé
(le mot « Siloé » veut dire : « envoyé»).
L’aveugle alla se laver
et, à son retour, il voyait.
8.. Ses voisins et ceux qui avaient l’habitude de le
voir mendier dirent :
—Cet homme, n’est-ce pas
celui qui était toujours assis en train de mendier ?
9.. Les uns affirmaient :
—C’est bien lui.
D’autres le
niaient :
—Ce n’est pas lui ;
c’est quelqu’un qui lui ressemble.
Quant à lui, il
disait :
—C’est bien moi.
10.. Alors on le questionna :
—Comment se fait-il que
tes yeux se soient ouverts ?
11.. Il répondit :
—L’homme qui s’appelle
Jésus a fait un peu de boue, m’en a frotté les yeux, puis il m’a dit :
« Va à Siloé et lave-toi. » J’y suis allé, je me suis lavé et, d’un
coup, j’ai vu clair.
12.. —Et lui, demandèrent-ils, où est-il ?
—Je n’en sais rien,
répondit-il.
13.. On amena l’homme qui avait été aveugle devant les
pharisiens.
14.. Or, c’était un jour de sabbat
que Jésus avait fait de la boue pour lui ouvrir les yeux.
15.. Les
pharisiens lui demandèrent donc, à leur tour, comment il avait recouvré la vue.
Il leur répondit :
—Il m’a mis de la boue
sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant j’y vois.
16.. Là-dessus, quelques pharisiens déclarèrent :
—Cet individu ne peut pas
venir de Dieu, puisqu’il ne respecte pas le sabbat.
Pourtant d’autres
objectaient :
—Comment un homme pécheur
aurait-il le pouvoir d’accomplir de tels signes miraculeux ?
Ils étaient donc divisés.
17 Alors ils interrogèrent de nouveau l’aveugle :
—Voyons, toi, que dis-tu
de lui, puisque c’est à toi qu’il a ouvert les yeux ?
—C’est sûrement un
prophète, répondit-il.
18.. Mais ils refusèrent de croire que cet homme avait
été aveugle et qu’il avait été guéri de sa cécité. Finalement, ils firent venir
ses parents.
19.. Ils leur demandèrent :
—Cet homme est-il bien
votre fils ? Est-il réellement né aveugle ? Comment se fait-il qu’à
présent il voie ?
20.. —Nous sommes certains que c’est bien notre fils,
répondirent les parents, et qu’il est né aveugle.
21.. Mais
comment il se fait qu’il voie à présent, nous ne le savons pas. Ou qui lui a
rendu la vue, nous ne le savons pas davantage. Interrogez-le donc lui-même. Il
est assez grand pour répondre sur ce qui le concerne.
22.. Les parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient
peur des autorités juives. En effet, elles avaient déjà décidé d’exclure de la
synagogue tous ceux qui reconnaîtraient Jésus comme le Messie.
23.. Voilà
pourquoi les parents de l’aveugle avaient répondu : « Il est assez
grand, interrogez-le donc lui-même. »
24.. Les pharisiens firent donc venir une seconde fois
celui qui avait été aveugle et lui dirent :
—Honore Dieu en disant la
vérité. Cet homme est un pécheur, nous le savons.
25.. —S’il est pécheur ou non, répondit-il, je n’en
sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et
maintenant, je vois.
26.. Ils lui demandèrent de nouveau :
—Qu’est-ce qu’il t’a
fait ? Redis-nous comment il s’y est pris pour t’ouvrir les yeux.
27.. —Je vous l’ai déjà dit, leur répondit-il, et vous
ne m’avez pas écouté. Pourquoi tenez-vous à me le faire répéter ? Est-ce
que, par hasard, vous avez l’intention de devenir vous aussi ses
disciples ?
28.. Alors, ils se mirent à l’injurier et ils lui
lancèrent :
—C’est toi qui es son
disciple ; nous, nous sommes les disciples de Moïse.
29.. Nous
savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons même pas
d’où il vient.
30.. —C’est étonnant, répliqua l’homme. Voilà quelqu’un
qui m’a ouvert les yeux et vous, vous ne savez même pas d’où il est.
31.. Tout
le monde sait que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est
attaché à Dieu et fait sa volonté, il l’exauce.
32.. Depuis que
le monde est monde, jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait rendu la vue à
un aveugle de naissance.
33.. Si cet homme-là ne venait pas de
Dieu, il n’aurait rien pu faire.
34.. —Comment ! répondirent-ils, depuis ta
naissance tu n’es que péché des pieds à la tête, et c’est toi qui veux nous
faire la leçon !
Et ils le mirent à la
porte.
35.. Jésus apprit qu’ils l’avaient expulsé. Il alla le
trouver et lui demanda :
—Crois-tu au Fils de
l’homme ?
36.. Il lui répondit :
—Qui est-ce ? Dis-le
moi, Seigneur,
pour que je puisse croire en lui.
37.. Jésus lui dit :
—Tu le vois de tes yeux.
C’est lui-même qui te parle maintenant.
38.. —Je crois, Seigneur, déclara l’homme, et il se
prosterna devant lui.
39.. Jésus dit alors :
—Je suis venu dans ce
monde pour qu’un jugement ait lieu, pour que ceux qui ne voient pas voient, et
que ceux qui voient deviennent aveugles.
40.. Des pharisiens qui se trouvaient près de lui
entendirent ces paroles et lui demandèrent :
—Serions-nous, par
hasard, nous aussi des aveugles ?
41.. —Si vous étiez de vrais aveugles, leur dit Jésus,
vous ne seriez pas coupables. Mais voilà : vous prétendez que vous
voyez ; aussi votre culpabilité reste entière.
Chapitre 10
1.. —Vraiment, je vous l’assure : si quelqu’un n’entre pas par la porte
dans l’enclos où l’on parque les brebis,
mais qu’il escalade le mur à un autre endroit, c’est un voleur et un brigand.
2.. Celui
qui entre par la porte est, lui, le berger des brebis.
3.. Le gardien de l’enclos lui ouvre, les brebis
écoutent sa voix. Il appelle par leur nom celles qui lui appartiennent, et il
les fait sortir de l’enclos.
4.. Quand il a conduit au dehors
toutes celles qui sont à lui, il marche à leur tête et les brebis le suivent,
parce que sa voix leur est familière.
5.. Jamais,
elles ne suivront un étranger ; au contraire, elles fuiront loin de lui,
car elles ne connaissent pas la voix des étrangers.
6.. Jésus leur raconta cette parabole, mais ils ne
comprirent pas ce qu’il voulait leur dire.
7.. Alors il
reprit :
—Vraiment, je vous
l’assure : je suis la porte par où passent les brebis.
8.. Tous
ceux qui sont venus avant moi étaient des voleurs et des brigands. Mais les
brebis ne les ont pas écoutés.
9.. C’est moi
qui suis la porte.
Celui qui entre par moi sera sauvé : il pourra aller et venir librement,
il trouvera de quoi se nourrir.
10 Le voleur vient seulement pour voler, pour tuer et
pour détruire. Moi, je suis venu afin que les hommes aient la vie, une vie
abondante.
11.. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie
pour ses brebis.
12.. Celui qui n’est pas le berger,
qui n’est pas le propriétaire des brebis, mais que l’on paye pour les garder,
se sauve, lui, dès qu’il voit venir le loup, et il abandonne les brebis ;
alors le loup se précipite sur elles, il s’empare de quelques-unes et disperse
le troupeau.
13.. Cet homme agit ainsi parce qu’il
est payé pour faire ce travail et qu’il n’a aucun souci des brebis.
14.. Moi, je suis le bon berger ; je connais mes
brebis et mes brebis me connaissent,
15.. tout comme
le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis.
16.. J’ai
encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut
que je les amène ; elles écouteront ma voix, ainsi il n’y aura plus qu’un
seul troupeau avec un seul berger.
17.. Si le Père
m’aime, c’est parce que je donne ma vie ; mais ensuite, je la reprendrai.
18.. En effet, personne ne peut m’ôter la vie : je
la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre.
Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.
19.. Il y eut à nouveau division parmi le peuple à
cause de ses paroles.
20.. Beaucoup disaient :
—Il a un démon en lui,
c’est un fou. Pourquoi l’écoutez-vous ?
21.. D’autres répliquaient :
—Un démoniaque ne
parlerait pas ainsi. Et puis : est-ce qu’un démon peut rendre la vue à des
aveugles ?
22.. Le moment vint où l’on célébrait à Jérusalem la
fête de la Consécration.
23 C’était l’hiver. Jésus allait et venait dans la
cour du Temple, dans la Galerie de Salomon.
24.. Alors on
fit cercle autour de lui et on l’interpella :
—Combien de temps nous
tiendras-tu encore en haleine ? Si tu es le Messie, dis-le nous
clairement.
25.. —Je vous l’ai déjà dit, leur répondit Jésus, mais
vous ne croyez pas. Pourtant, vous avez vu les actes que j’accomplis au nom de
mon Père : ce sont eux qui témoignent en ma faveur.
26.. Mais vous
ne croyez pas. Pourquoi ? Parce que vous ne faites pas partie de mes
brebis.
27.. Mes brebis écoutent ma voix, je
les connais et elles me suivent.
28.. Je leur
donne la vie éternelle : jamais elles ne périront et personne ne pourra
les arracher de ma main.
29.. Mon Père qui me les a données
est plus grand que tous, et personne ne peut arracher qui que ce soit de la
main de mon Père.
30.. Or, moi et le Père, nous ne
sommes qu’un.
31.. Cette fois encore, ils ramassèrent des pierres
pour le tuer.
32.. Alors Jésus leur dit :
—J’ai accompli sous vos
yeux un grand nombre d’œuvres bonnes par la puissance du Père ; pour
laquelle voulez-vous me tuer à coups de pierres ?
33.. Les Juifs répliquèrent :
—Nous ne voulons pas te
tuer pour une bonne action, mais parce que tu blasphèmes. Car, toi qui n’es
qu’un homme, tu te fais passer pour Dieu.
34.. Jésus répondit :
—N’est-il pas écrit dans
votre propre Loi :
Moi,
le Seigneur, je vous ai dit :
Vous
êtes des dieux ?
35.. Or, on ne saurait discuter le témoignage de
l’Ecriture. Si donc votre Loi appelle « dieux » ceux auxquels
s’adresse la Parole de Dieu,
36.. comment
pouvez-vous m’accuser de blasphème parce que j’ai dit : « Je suis le
Fils de Dieu », quand c’est le Père qui m’a consacré et envoyé dans le
monde ?
37.. Si je n’accomplis pas les œuvres de mon Père, vous
n’avez pas besoin de croire en moi.
38.. Mais si, au
contraire, je les accomplis, même si vous ne voulez pas me croire, laissez-vous
au moins convaincre par mes œuvres, pour que vous reconnaissiez et que vous
compreniez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.
39.. Là-dessus, les chefs des Juifs tentèrent à
nouveau de se saisir de lui, mais il leur échappa.
40.. Après cela,
Jésus se retira de l’autre côté du Jourdain, au lieu même où Jean avait
précédemment baptisé. Il y resta quelque temps.
41.. Beaucoup de monde vint le trouver. On
disait :
—Jean n’a fait aucun
signe miraculeux, mais tout ce qu’il a dit de cet homme était vrai.
42.. Et là, beaucoup crurent en lui.
Chapitre 11
1.. Dans le village de Béthanie vivaient deux sœurs, Marthe et Marie, ainsi que
leur frère Lazare.
2.. Marie était cette femme qui, après avoir répandu
une huile parfumée sur les pieds du Seigneur, les lui essuya avec ses cheveux.
Lazare, son frère, tomba malade.
3.. Les deux
sœurs envoyèrent donc quelqu’un à Jésus pour lui faire dire :
—Seigneur, ton ami est
malade.
4.. Quand Jésus apprit la nouvelle, il dit :
—Cette maladie n’aboutira
pas à la mort, elle servira à glorifier Dieu ; elle sera une occasion pour
faire apparaître la gloire du Fils de Dieu.
5.. Or Jésus était très attaché à Marthe, à sa sœur et
à Lazare.
6.. Après avoir appris qu’il était
malade, il resta encore deux jours à l’endroit où il se trouvait.
7.. Puis
il dit à ses disciples :
—Retournons en Judée.
8.. —Maître, lui dirent-ils, il n’y a pas si
longtemps, ceux de la Judée voulaient te tuer à coup de pierres, et maintenant
tu veux retourner là-bas ?
9.. —N’y a-t-il pas douze heures dans une
journée ? répondit Jésus. Si l’on marche pendant qu’il fait jour, on ne
bute pas contre les obstacles, parce qu’on voit clair.
10.. Mais si
l’on marche de nuit, on trébuche parce qu’il n’y a pas de lumière.
11.. Après avoir dit cela, il ajouta :
—Notre ami Lazare s’est
endormi ; je vais aller le réveiller.
12.. Sur quoi les disciples lui dirent :
—Seigneur, s’il dort, il
est en voie de guérison.
13.. En fait, Jésus voulait dire que Lazare était mort,
mais les disciples avaient compris qu’il parlait du sommeil ordinaire.
14.. Alors
il leur dit clairement :
—Lazare est mort,
15.. et
je suis heureux, à cause de vous, de n’avoir pas été là-bas à ce moment-là. Car
cela contribuera à votre foi. Mais maintenant, allons auprès de lui.
16.. Thomas, surnommé le Jumeau, dit alors aux autres
disciples :
—Allons-y, nous aussi,
pour mourir avec lui.
17.. A son arrivée, Jésus apprit qu’on avait enseveli
Lazare depuis quatre jours déjà.
18.. Béthanie
était à moins de trois kilomètres de Jérusalem,
19.. aussi
beaucoup de gens étaient-ils venus chez Marthe et Marie pour leur présenter
leurs condoléances à l’occasion de la mort de leur frère.
20.. Quand Marthe apprit que Jésus approchait du
village, elle alla à sa rencontre. Marie, elle, resta à la maison.
21.. Marthe dit à Jésus :
—Seigneur, si tu avais
été ici, mon frère ne serait pas mort.
22.. Mais je
sais que maintenant encore, tout ce que tu demanderas à Dieu, il te
l’accordera.
23.. —Ton frère reviendra à la vie, lui dit Jésus.
24.. —Je sais bien, répondit Marthe, qu’il reviendra à
la vie au dernier jour, lors de la résurrection des morts.
25.. —Je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus.
Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt.
26.. Et
tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?
27.. —Oui, Seigneur, lui répondit-elle, je crois que tu
es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui devait venir dans le monde.
28.. Là-dessus, elle partit appeler sa sœur Marie, et,
l’ayant prise à part, elle lui dit :
—Le Maître est là, et il
te demande.
29.. A cette nouvelle, Marie se leva précipitamment et
courut vers Jésus.
30.. Il n’était pas encore entré dans
le village : il était resté à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
31.. Ceux
qui se trouvaient dans la maison avec Marie pour la consoler la virent se lever
brusquement et sortir. Ils la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour
y pleurer.
32.. Marie parvint à l’endroit où était Jésus. Dès
qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit :
—Seigneur, si tu avais
été ici, mon frère ne serait pas mort.
33.. En la voyant pleurer, elle et ceux qui
l’accompagnaient, Jésus fut profondément indigné
et ému.
34.. —Où l’avez-vous enterré ? demanda-t-il.
—Viens, Seigneur, lui
répondirent-ils, tu verras.
35.. Jésus pleura.
36.. Alors tous dirent :
—Voyez, comme il
l’aimait.
37.. Quelques-uns remarquaient :
—Il a bien rendu la vue à
l’aveugle, n’aurait-il pas pu empêcher que Lazare meure ?
38.. Une fois de plus, Jésus fut profondément
bouleversé. Il arriva au tombeau. C’était une grotte dont l’entrée était fermée
par une pierre.
39.. —Enlevez la pierre, dit Jésus.
Marthe, la sœur du mort,
dit alors :
—Seigneur, il doit déjà
sentir. Cela fait quatre jours qu’il est là.
40.. Jésus lui répondit :
—Ne t’ai-je pas
dit : Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
41.. On ôta donc la pierre. Alors Jésus, tournant son
regard vers le ciel, dit :
—Père, tu as exaucé ma
prière et je t’en remercie.
42.. Pour moi, je sais que tu
m’exauces toujours, mais si je parle ainsi, c’est pour que tous ceux qui
m’entourent croient que c’est toi qui m’as envoyé.
43.. Cela dit, il cria d’une voix forte :
—Lazare, sors de
là !
44.. Et voici que le mort sortit du tombeau : il
avait les pieds et les mains entourés de bandes de lin, le visage recouvert
d’un linge.
Jésus dit à ceux qui
étaient là :
—Déliez-le de ces bandes
et laissez-le aller !
45.. En voyant ce que Jésus avait fait, beaucoup de
ceux qui étaient venus auprès de Marie crurent en lui.
46.. Quelques-uns,
cependant, s’en allèrent trouver les pharisiens et leur rapportèrent ce que
Jésus avait fait.
47.. Alors, les chefs des prêtres et les pharisiens
convoquèrent le Grand-Conseil.
—Qu’allons-nous
faire ? disaient-ils. Cet homme accomplit trop de signes miraculeux ;
48 si nous le laissons faire de la sorte, tout le
monde va croire en lui. Alors les Romains viendront et détruiront notre Temple
et notre nation.
49.. L’un d’eux, qui s’appelait Caïphe, et qui était
grand-prêtre cette année-là, prit la parole :
—Vous n’y entendez rien,
leur dit-il.
50.. Vous ne voyez pas qu’il est de
notre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, pour que la nation ne
disparaisse pas tout entière ?
51.. Or ce qu’il disait là ne venait pas de lui ;
mais il était grand-prêtre cette année-là, et c’est en cette qualité qu’il
déclara, sous l’inspiration de Dieu, qu’il fallait que Jésus meure pour son
peuple.
52.. Et ce n’était pas seulement pour
son peuple qu’il devait mourir, c’était aussi pour rassembler tous les enfants
de Dieu dispersés à travers le monde et les réunir en un seul peuple.
53.. C’est ce jour-là que les chefs des Juifs prirent
la décision de faire mourir Jésus.
54.. Jésus cessa
donc de se montrer en public. Il partit de là et se retira dans la région voisine
du désert, dans une ville nommée Ephraïm.
Il y passa quelque temps avec ses disciples.
55.. Comme la fête de la Pâque approchait, beaucoup de
gens de tout le pays montaient à Jérusalem avant la fête pour se soumettre aux
cérémonies rituelles de purification.
56.. Ils
cherchaient donc Jésus et se demandaient entre eux, dans la cour du
Temple :
—Qu’en pensez-vous ?
Croyez-vous qu’il viendra à la fête ?
57.. Or, les chefs des prêtres et les pharisiens
avaient donné des instructions : si quelqu’un savait où se trouvait Jésus,
il devait les prévenir pour qu’on l’arrête.
Chapitre 12
1.. Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie où habitait Lazare,
celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts.
2.. On prépara
là un festin en son honneur. Marthe s’occupait du service, et Lazare avait pris
place à table avec Jésus.
3.. Marie prit alors un demi-litre de nard
pur, un parfum très cher : elle le répandit sur les pieds de Jésus et les
essuya avec ses cheveux. Toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum.
4.. Judas Iscariot, l’un des disciples de Jésus,
celui qui allait le trahir, dit :
5.. —Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum ? On
aurait pu donner aux pauvres au moins trois cents deniers !
6.. S’il parlait ainsi, ce n’était pas parce qu’il se
souciait des pauvres ; mais il était voleur et, comme c’était lui qui
gérait la bourse commune, il gardait pour lui ce qu’on y mettait.
7.. Mais Jésus intervint :
—Laisse-la faire !
C’est pour le jour de mon enterrement qu’elle a réservé ce parfum.
8.. Des
pauvres, vous en aurez toujours autour de vous ! Tandis que moi, vous ne
m’aurez pas toujours avec vous.
9.. Entre-temps, on apprit que Jésus était à Béthanie.
Les gens s’y rendirent en foule, non seulement à cause de Jésus, mais aussi
pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts.
10.. Alors
les chefs des prêtres décidèrent aussi de faire mourir Lazare.
11.. Car,
à cause de lui, beaucoup se détournaient d’eux pour croire en Jésus.
12.. Le lendemain, une foule immense était à Jérusalem
pour la fête. On apprit que Jésus était en chemin vers la ville.
13.. Alors les gens arrachèrent des rameaux aux
palmiers et sortirent à sa rencontre en criant :
—Hosanna ! Béni soit celui qui vient de la part du Seigneur !
Vive le roi d’Israël !
14.. Jésus trouva un ânon et s’assit dessus, selon
cette parole de l’Ecriture :
15.. Sois sans crainte, communauté
de Sion,
car
ton roi vient,
monté
sur un ânon.
16.. Sur le moment, ses disciples ne comprirent pas ce
qui se passait, mais quand Jésus fut entré dans sa gloire, ils se souvinrent
que ces choses avaient été écrites à son sujet et qu’elles lui étaient
arrivées.
17.. Tous ceux qui étaient avec Jésus lorsqu’il avait
appelé Lazare à sortir du tombeau et l’avait ressuscité d’entre les morts,
témoignaient de ce qu’ils avaient vu.
18.. D’ailleurs,
si les foules venaient si nombreuses au-devant de lui, c’était aussi parce
qu’elles avaient entendu parler du signe miraculeux qu’il avait accompli.
19.. Alors les pharisiens se dirent les uns aux
autres :
—Vous le voyez :
vous n’arriverez à rien, tout le monde le suit !
20.. Parmi ceux qui étaient venus à Jérusalem pour
adorer Dieu pendant la fête, il y avait aussi quelques personnes non-juives.
21 Elles allèrent trouver Philippe qui était de
Bethsaïda en Galilée et lui firent cette demande :
—Nous aimerions voir
Jésus.
22.. Philippe alla le dire à André, puis tous deux
allèrent ensemble le dire à Jésus.
23.. Celui-ci leur répondit :
—L’heure est venue où le
Fils de l’homme va entrer dans sa gloire.
24.. Vraiment,
je vous l’assure : si le grain de blé que l’on a jeté en terre ne meurt
pas, il reste un grain unique. Mais s’il meurt, il porte du fruit en abondance.
25 Celui qui s’attache à sa propre vie la perdra, mais
celui qui fait peu de cas de sa vie en ce monde la gardera pour la vie
éternelle.
26.. Si quelqu’un veut être à mon
service, qu’il me suive. Là où je serai, mon serviteur y sera aussi. Si
quelqu’un est à mon service, le Père lui fera honneur.
27.. A présent, je suis troublé. Que dirai-je ?
Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour l’affronter
que je suis venu jusqu’à cette heure !
28.. Père,
manifeste ta gloire.
Alors une voix se fit
entendre, venant du ciel :
—J’ai déjà manifesté ma
gloire et je la manifesterai à nouveau.
29.. Ceux qui se trouvaient là et qui avaient entendu
le son de cette voix crurent que c’était un coup de tonnerre. D’autres
disaient :
—Un ange vient de lui
parler.
30.. Mais Jésus leur déclara :
—Ce n’est pas pour moi
que cette voix s’est fait entendre, c’est pour vous.
31.. C’est
maintenant que va avoir lieu le jugement de ce monde. Oui, maintenant le
dominateur de ce monde va être expulsé.
32.. Et moi,
quand j’aurai été élevé au-dessus de la terre, j’attirerai tous les hommes à
moi.
33.. Par cette expression, il faisait allusion à la
manière dont il allait mourir.
34.. La foule
répondit :
—La Loi nous apprend que
le Messie vivra éternellement. Comment peux-tu dire que le Fils de l’homme
doit être élevé au-dessus de la terre ? Au fait : qui est donc ce
Fils de l’homme ?
35.. Jésus leur dit alors :
—La lumière est encore
parmi vous, pour un peu de temps : marchez tant que vous avez la lumière,
pour ne pas vous laisser surprendre par les ténèbres, car celui qui marche dans
les ténèbres ne sait pas où il va.
36.. Tant que
vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir vous-mêmes des
enfants de lumière.
Après avoir dit cela,
Jésus s’en alla et se tint caché loin d’eux.
37.. Malgré le grand nombre de signes miraculeux que
Jésus avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui.
38.. Ainsi s’accomplit ce que le prophète Esaïe
avait prédit :
Seigneur, qui a cru à ce que nous avons prêché
et à
qui ta puissance a-t-elle été révélée, ô Dieu ?
39.. Pourquoi ne pouvaient-ils pas croire ? C’est
encore Esaïe qui nous en donne la raison quand il dit :
40.. Dieu les a aveuglés,
il
les a rendus insensibles,
afin
que leurs yeux ne voient pas,
que
leur cœur ne comprenne pas,
qu’ils
ne se tournent pas vers lui
pour
qu’il les guérisse.
41.. Esaïe a dit cela parce qu’il avait vu la gloire de
Jésus et qu’il parlait de lui.
42.. Et pourtant, même parmi les dirigeants, beaucoup
crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’osaient pas le
reconnaître ouvertement de peur d’être exclus de la synagogue.
43.. Car
ils tenaient davantage à l’approbation des hommes qu’à celle de Dieu.
44.. Jésus déclara à haute voix :
—Si quelqu’un me fait
confiance, ce n’est pas en moi seulement qu’il croit, mais encore en celui qui
m’a envoyé.
45.. Qui me voit, voit aussi celui
qui m’a envoyé.
46.. C’est pour être la lumière que
je suis venu dans le monde, afin que tout homme qui croit en moi ne demeure pas
dans les ténèbres.
47.. Si quelqu’un entend ce que je
dis, mais ne le met pas en pratique, ce n’est pas moi qui le jugerai ; car
ce n’est pas pour juger le monde que je suis venu, c’est pour le sauver.
48.. Celui donc qui me méprise et qui ne tient pas
compte de mes paroles a déjà son juge : c’est cette Parole même que j’ai
prononcée ; elle le jugera au dernier jour.
49.. Car je n’ai
pas parlé de ma propre initiative : le Père, qui m’a envoyé, m’a ordonné
lui-même ce que je dois dire et enseigner.
50.. Or je le
sais bien : l’enseignement que m’a confié le Père c’est la vie éternelle.
Et mon enseignement consiste à dire fidèlement ce que m’a dit le Père.
Chapitre 13
1.. C’était juste avant la fête de la Pâque. Jésus savait que l’heure était venue
pour lui de quitter ce monde pour s’en aller auprès de son Père. C’est pourquoi
il donna aux siens, qu’il aimait et qui étaient dans le monde, une marque
suprême de son amour pour eux.
2.. C’était au
cours du repas de la Pâque. Déjà le diable avait semé dans le cœur de Judas,
fils de Simon Iscariot, le projet de trahir son Maître et de le livrer.
3.. Jésus
savait que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il était venu d’auprès
de Dieu et allait retourner auprès de lui.
4.. Il se leva de table pendant le dîner, posa son
vêtement et prit une serviette de lin qu’il se noua autour de la taille.
5.. Ensuite,
il versa de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses
disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il s’était nouée autour de
la taille.
6.. Quand vint le tour de Simon Pierre, celui-ci
protesta :
—Toi, Seigneur, tu veux
me laver les pieds ?
7.. Jésus lui répondit :
—Ce que je fais, tu ne le
comprends pas pour l’instant, tu le comprendras plus tard.
8.. Mais Pierre lui répliqua :
—Non ! Tu ne me
laveras pas les pieds ! Sûrement pas !
Jésus lui répondit :
—Si je ne te lave pas, il
n’y a plus rien de commun entre toi et moi.
9.. —Dans ce cas, lui dit Simon Pierre, ne me lave pas
seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête.
10.. Jésus lui dit :
—Celui qui s’est baigné
est entièrement pur, il lui suffit de se laver les pieds.
Or vous, vous êtes purs — mais pas tous.
11.. Jésus, en effet, connaissait celui qui allait le
trahir. Voilà pourquoi il avait ajouté : « Vous n’êtes pas tous
purs. »
12.. Après leur avoir lavé les pieds, il remit son
vêtement et se rassit à table. Alors il leur dit :
—Avez-vous compris ce que
je viens de vous faire ?
13.. Vous m’appelez Maître et Seigneur — et vous avez
raison, car je le suis.
14.. Si donc moi, le Seigneur et le
Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds
les uns aux autres.
15.. Je viens de vous donner un
exemple, pour qu’à votre tour vous agissiez comme j’ai agi envers vous.
16.. Vraiment,
je vous l’assure, un serviteur n’est jamais supérieur à son maître, ni un
messager plus grand que celui qui l’envoie.
17.. Si vous
savez ces choses vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique.
18.. Je ne parle pas de vous tous : je sais très
bien quels sont ceux que j’ai choisis — mais il faut que l’Ecriture
s’accomplisse : Celui avec lequel j’ai partagé mon pain
se retourne contre moi.
19 Je vous le dis dès maintenant, avant que cela ne se
produise, pour qu’au moment où cela arrivera, vous croyiez que moi, je
suis.
20 Vraiment, je vous l’assure : qui reçoit celui
que j’envoie me reçoit moi-même, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
21.. Après avoir dit cela, Jésus fut troublé
intérieurement et il déclara solennellement :
—Oui, vraiment, je vous
l’assure : l’un de vous me trahira.
22.. Les disciples, déconcertés, se regardaient les uns
les autres ; ils se demandaient de qui il pouvait bien parler.
23.. L’un
d’entre eux, le disciple que Jésus aimait, se trouvait à table juste à côté de
Jésus.
24.. Simon Pierre lui fit signe de
demander à Jésus de qui il parlait.
25.. Et ce
disciple, se penchant aussitôt vers Jésus, lui demanda :
—Seigneur, de qui
s’agit-il ?
26.. Et Jésus lui répondit :
—Je vais tremper ce
morceau de pain dans le plat. Celui à qui je le donnerai, c’est lui.
Là-dessus, Jésus prit le
morceau qu’il avait trempé et le donna à Judas, fils de Simon Iscariot.
27.. Dès que Judas eut reçu ce morceau de pain, Satan
entra en lui.
Alors Jésus lui
dit :
—Ce que tu fais, fais-le
vite.
28.. Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit
pourquoi il lui disait cela.
29.. Comme Judas
gérait la bourse commune, quelques-uns supposèrent que Jésus le chargeait
d’acheter ce qu’il leur fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux
pauvres.
30.. Dès que Judas eut pris le
morceau de pain, il se hâta de sortir. Il faisait nuit.
31.. Quand il fut parti, Jésus dit :
—Maintenant, la gloire du
Fils de l’homme éclate, et Dieu va être glorifié en lui.
32.. [Puisque
Dieu va être glorifié en lui,]
Dieu, à son tour, va glorifier le Fils de l’homme en lui-même, et il le fera
bientôt.
33.. Mes chers enfants, je suis
encore avec vous, mais plus pour longtemps. Vous me chercherez ; et ce que
j’ai dit à tous, je vous le dis à vous aussi maintenant : vous ne pouvez
pas aller là où je vais.
34.. Je vous donne un commandement nouveau :
Aimez-vous les uns les autres. Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns
les autres.
35.. A ceci, tous reconnaîtront que
vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les
autres.
36.. Simon Pierre lui demanda :
—Seigneur, où
vas-tu ?
Jésus lui répondit :
—Tu ne peux me suivre
maintenant là où je vais, mais plus tard tu me suivras.
37.. Mais Pierre reprit :
—Et pourquoi donc,
Seigneur, ne puis-je pas te suivre dès maintenant ? Je suis prêt à donner
ma vie pour toi !
38.. —Tu es prêt à donner ta vie pour moi ?
répondit Jésus. Oui, vraiment, je te l’assure : avant que le coq ne se
mette à chanter, tu m’auras renié trois fois.
Chapitre 14
1.. Jésus dit :
—Que votre cœur ne se
trouble pas. Ayez foi en Dieu : ayez aussi foi en moi.
2.. Dans
la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures ; si ce n’était pas
vrai, je vous l’aurais dit : en effet je vais vous préparer une place.
3.. Lorsque
je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi,
afin que vous soyez, vous aussi, là où je suis.
4.. Mais vous
connaissez le chemin de l’endroit où je me rends.
5.. Thomas lui dit :
—Seigneur, nous ne savons
même pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir par quel chemin on y
parvient ?
6.. —Le chemin, répondit Jésus, c’est moi, parce que
je suis la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi.
7.. Si
vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père.
Et maintenant déjà vous le connaissez, vous l’avez même vu.
8.. Philippe intervint :
—Seigneur, montre-nous le
Père, et cela nous suffira.
9.. —Eh quoi, lui répondit Jésus, après tout le temps
que j’ai passé avec vous, tu ne me connais pas encore, Philippe ! Celui
qui m’a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le
Père ? »
10.. Ne crois-tu pas que je suis dans
le Père et que le Père est en moi ? Ce que je vous dis, je ne le dis pas
de moi-même : le Père demeure en moi et c’est lui qui accomplit ainsi ses
propres œuvres.
11.. Croyez-moi : je suis dans
le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez au moins à cause des œuvres que
vous m’avez vu accomplir.
12.. Vraiment, je vous
l’assure : celui qui croit en moi accomplira lui-même les œuvres que je
fais. Il en fera même de plus grandes parce que je vais auprès du Père.
13.. Et
quoi que ce soit que vous demandiez en mon nom, je le réaliserai pour que la
gloire du Père soit manifestée par le Fils.
14.. Je le
répète : si vous demandez
quelque chose en mon nom, je le ferai.
15.. —Si vous m’aimez, vous suivrez mes enseignements.
16.. Et
moi, je demanderai au Père de vous donner un autre Défenseur
de sa cause, afin qu’il reste pour toujours avec vous :
17.. c’est
l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de recevoir parce qu’il ne
le voit pas et ne le connaît pas. Quant à vous, vous le connaissez, car il
demeure auprès de vous, et il sera
en vous.
18.. Non, je ne vous laisserai pas seuls comme des
orphelins, mais je reviendrai vers vous.
19.. Sous peu,
le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez parce que je suis
vivant et que, vous aussi, vous vivrez.
20.. Quand ce
jour viendra, vous connaîtrez que je suis en mon Père ; vous saurez aussi
que vous êtes en moi, et que moi je suis en vous.
21.. Celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient
mes commandements et les applique. Mon Père aimera celui qui m’aime ; moi
aussi, je lui témoignerai mon amour et je me ferai connaître à lui.
22.. Jude (qu’il ne faut pas confondre avec Judas
Iscariot) lui demanda :
—Seigneur, pourquoi
est-ce seulement à nous que tu veux te manifester, et non au monde ?
23.. Jésus lui répondit :
—Si quelqu’un m’aime, il
obéira à ce que j’ai dit. Mon Père aussi l’aimera : nous viendrons tous
deux à lui et nous établirons notre demeure chez lui.
24.. Mais celui
qui ne m’aime pas ne met pas mes paroles en pratique. Or, cette Parole que vous
entendez ne vient pas de moi, c’est la Parole même du Père qui m’a envoyé.
25.. Je vous dis tout cela pendant que je suis encore
avec vous.
26.. Mais le Défenseur,
le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même.
27.. Je pars,
mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la
donne pas comme le monde la donne. C’est pourquoi, ne soyez pas troublés et
n’ayez aucune crainte en votre cœur.
28.. Vous m’avez entendu dire que je pars, mais aussi
que je reviendrai auprès de vous. Si vous m’aimiez, vous seriez heureux de
savoir que je vais au Père, car le Père est plus grand que moi.
29.. Je
vous ai prévenus dès maintenant, avant que ces choses arrivent, pour qu’au jour
où elles se produiront, vous croyiez.
30.. Désormais,
je n’aurai plus guère l’occasion de m’entretenir avec vous, car le dominateur
de ce monde vient. Ce n’est pas qu’il ait une prise sur moi,
31.. mais
il faut que les hommes de ce monde reconnaissent que j’aime le Père et que
j’agis conformément à ce qu’il m’a ordonné. Levez-vous ; partons d’ici.
Chapitre 15
1.. —Je suis le vrai plant de vigne et mon Père est le vigneron.
2.. Tous
les sarments, en moi, qui ne portent pas de fruit, il les coupe, et tous ceux
qui en portent, il les taille
afin qu’ils produisent un fruit encore plus abondant.
3.. Vous aussi,
vous avez déjà été purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné.
4.. Demeurez
en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit
tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si
vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit.
5.. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les
sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en
abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.
6.. Si
quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les
sarments coupés : ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu
et ils brûlent.
7.. Mais si vous demeurez en moi, et
que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous
l’obtiendrez.
8.. Si vous produisez du fruit en
abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes disciples, la
gloire de mon Père apparaîtra aux yeux de tous.
9.. Comme le
Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés ; maintenez-vous donc
dans mon amour.
10.. Si vous obéissez à mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements
de mon Père et je demeure dans son amour.
11.. Tout cela,
je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et
qu’ainsi votre joie soit complète.
12.. Voici quel est mon commandement : aimez-vous
les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés.
13.. Il n’y a
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
14.. Vous
êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
15.. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce qu’un
serviteur n’est pas mis au courant des affaires de son maître. Je vous appelle
mes amis, parce que je vous ai fait part de tout ce que j’ai appris de mon
Père.
16.. Ce n’est pas vous qui m’avez
choisi. Non, c’est moi qui vous ai choisis ; je vous ai donné mission
d’aller, de porter du fruit, du fruit qui soit durable. Alors le Père vous
accordera tout ce que vous lui demanderez en mon nom.
17.. Voici donc
ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres.
18.. —Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu’il
m’a haï avant vous.
19.. Si vous faisiez partie du monde,
il vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n’appartenez pas
au monde parce que je vous ai choisis du milieu du monde ; c’est pourquoi
il vous poursuit de sa haine.
20.. Souvenez-vous de ce que je vous ai déjà dit :
le serviteur n’est jamais supérieur à son maître. S’ils m’ont persécuté, ils
vous persécuteront vous aussi ; s’ils ont gardé mes paroles, ils garderont
aussi les vôtres.
21.. Mais c’est à cause de moi qu’ils
agiront ainsi, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé.
22.. Si je n’étais pas venu et si je ne leur avais pas
parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant, leur péché est sans
excuse.
23.. Celui qui a de la haine pour moi
en a aussi pour mon Père.
24.. Si je n’avais pas accompli au milieu d’eux des
œuvres que jamais personne d’autre n’a faites, ils ne seraient pas coupables.
Mais maintenant, bien qu’ils les aient vues, ils continuent à nous haïr, et
moi, et mon Père.
25.. Mais il fallait bien que
s’accomplisse cette parole écrite dans leur Loi : Ils
m’ont haï sans raison.
26.. Quand le Défenseur
sera venu, celui que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui
vient du Père, il rendra lui-même témoignage de moi.
27.. Et vous, à
votre tour, vous serez mes témoins, car depuis le commencement vous avez été à
mes côtés.
Chapitre 16
1.. —Je vous ai dit tout cela pour que vous soyez préservés de toute chute.
2.. Car
on vous exclura des synagogues, et même l’heure vient où tous ceux qui vous
mettront à mort s’imagineront rendre un culte à Dieu.
3.. Ils en
arriveront là parce qu’ils n’ont jamais connu ni mon Père ni moi.
4.. Je
vous ai annoncé tout cela d’avance pour que, lorsque l’heure sera venue pour
eux d’agir ainsi, vous vous rappeliez que je vous l’ai prédit. Je ne vous en ai
pas parlé dès le début, parce que j’étais encore avec vous.
5.. —Maintenant, je vais auprès de celui qui m’a
envoyé, et aucun de vous ne me demande où je vais ?
6.. Mais, à
cause de ce que je vous ai dit, la tristesse vous a envahis.
7.. Pourtant,
c’est la vérité que je vais vous dire : il vaut mieux pour vous que je
m’en aille. En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à
vous. Mais si je m’en vais, alors je vous l’enverrai.
8.. Et quand il sera venu, il prouvera au monde qu’il
s’égare au sujet du péché, de ce qui est juste et du jugement de Dieu :
9.. au
sujet du péché, parce qu’il ne croit pas en moi ;
10.. au sujet de
ce qui est juste, parce que je m’en vais auprès du Père et que vous ne me
verrez plus ;
11.. et au sujet du jugement de Dieu,
parce que le dominateur de ce monde est d’ores et déjà condamné.
12.. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais
elles sont encore trop lourdes à porter pour vous.
13.. Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous
conduira dans la vérité tout entière, car il ne parlera pas de lui-même, mais
tout ce qu’il aura entendu, il le dira, et il vous annoncera les choses à
venir.
14.. Il manifestera ma gloire, car il
puisera dans ce qui est à moi et vous l’annoncera.
15.. Tout ce que le Père possède m’appartient à moi
aussi ; voilà pourquoi je vous dis qu’il puisera dans ce qui est à moi et
vous l’annoncera.
16.. Dans peu de temps vous ne me
verrez plus ; puis encore un peu de temps, et vous me reverrez.
17.. Certains de ses disciples se demandèrent alors
entre eux :
—Qu’est-ce qu’il veut
nous dire par là : « Dans peu de temps vous ne me verrez plus ;
encore un peu de temps et vous me reverrez » ? Et aussi lorsqu’il
affirme : « Je vais au Père » ?
18.. Ils ajoutèrent :
—Que signifie ce
« peu de temps » dont il parle ? Nous ne voyons pas ce qu’il
veut dire.
19.. Jésus comprit qu’ils voulaient l’interroger ;
il leur dit :
—Vous êtes en train de
vous demander entre vous ce que j’ai voulu dire par ces mots : « Dans
peu de temps vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps et vous me
reverrez. »
20.. Vraiment, je vous l’assure, vous
allez pleurer et vous lamenter, tandis que les hommes de ce monde jubileront.
Vous serez accablés de douleur, mais votre douleur se changera en joie.
21.. Lorsqu’une
femme accouche, elle éprouve de la douleur parce que c’est le moment ;
mais à peine a-t-elle donné le jour au bébé, qu’elle oublie son épreuve à cause
de sa joie d’avoir mis au monde un enfant.
22.. Vous, de
même, vous êtes maintenant dans la douleur, mais je vous verrai de
nouveau : alors votre cœur sera rempli de joie, et cette joie, personne ne
pourra vous l’enlever.
23.. Quand ce jour viendra, vous ne
me poserez plus aucune question. Oui, vraiment, je vous l’assure : tout ce
que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera.
24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon
nom. Demandez, et vous recevrez, pour que votre joie soit complète.
25.. Je vous ai dit tout cela de manière figurée.
L’heure vient où je ne vous parlerai plus de cette manière ; je vous
annoncerai en toute clarté ce qui concerne le Père.
26.. Ce jour-là,
vous adresserez vos demandes au Père en mon nom. Et je ne vous dis même pas que
j’interviendrai en votre faveur auprès du Père.
27.. Car le Père
lui-même vous aime parce que vous m’aimez et que vous avez cru que je suis venu
de lui.
28.. C’est vrai : je suis venu
du Père et je suis venu dans le monde. Maintenant, je quitte le monde et je
retourne auprès du Père.
29.. —Maintenant enfin, s’écrièrent ses disciples, tu
nous parles en toute clarté, et non plus de manière figurée.
30.. A
présent, nous savons que tu sais tout et que tu connais d’avance les questions
que l’on aimerait te poser. C’est pourquoi nous croyons que tu viens de Dieu.
31.. —Ainsi donc, leur répondit Jésus, vous croyez à
présent !
32.. Mais l’heure vient, elle est
déjà là, où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul.
Mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
33.. Il fallait
que je vous dise aussi cela pour que vous trouviez la paix en moi. Dans le
monde, vous aurez à souffrir bien des afflictions. Mais courage ! Moi,
j’ai vaincu le monde.
Chapitre 17
1.. Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit :
—Mon Père, l’heure est
venue : fais éclater la gloire de ton Fils, pour qu’à son tour, le Fils
fasse éclater ta gloire.
2.. En effet, tu lui as donné
autorité sur l’humanité entière afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux
que tu lui as donnés.
3.. Or, la vie éternelle consiste à te connaître, toi
le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ.
4.. J’ai
fait connaître ta gloire sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais
confiée.
5.. Et maintenant, Père, revêts-moi
de gloire en ta présence, donne-moi cette gloire que j’avais déjà auprès de toi
avant les origines du monde.
6.. —Je t’ai fait connaître aux hommes que tu as pris
du monde pour me les donner. Ils t’appartenaient, et tu me les as donnés :
ils ont gardé ta Parole.
7.. Maintenant ils savent que tout
ce que tu m’as donné vient de toi ;
8.. car je leur
ai transmis fidèlement le message que tu m’avais confié ; ils l’ont reçu.
Aussi ont-ils reconnu avec certitude que je suis venu d’auprès de toi ; et
ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé.
9.. Je te prie
pour eux. Je ne te prie pas pour le reste des hommes, mais pour ceux que tu
m’as donnés parce qu’ils t’appartiennent.
10.. Car tout ce
qui est à moi t’appartient, comme tout ce qui est à toi m’appartient. Ma gloire
rayonne en eux.
11.. Bientôt, je ne serai plus dans
le monde, car je vais à toi, mais eux, ils vont rester dans le monde. Père
saint, garde-les par le pouvoir de ton nom, celui que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un comme nous le sommes.
12.. Aussi
longtemps que j’étais parmi eux, je les ai gardés par le pouvoir de ton nom,
ce nom que tu m’as donné ;
je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu (sauf celui qui devait se perdre
pour que s’accomplisse l’Ecriture).
13.. A présent, je retourne auprès de toi, et je dis
tout cela pendant que je suis encore dans le monde, pour qu’ils possèdent en
eux cette joie qui est la mienne, une joie parfaite.
14.. Je leur ai
donné ta Parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils ne lui
appartiennent pas, comme moi-même je ne lui appartiens pas.
15.. Je
ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du diable.
16 Ils n’appartiennent pas au monde, comme moi-même je
ne lui appartiens pas.
17.. Consacre-les par la vérité. Ta Parole est la
vérité.
18.. Comme tu m’as envoyé dans le
monde, moi aussi je les y envoie.
19.. Et je me
consacre moi-même à toi pour eux, pour qu’ils soient, à leur tour, consacrés à
toi par la vérité.
20.. —Ce n’est pas seulement pour eux que je te
prie ; c’est aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur témoignage.
21.. Je
te demande qu’ils soient tous un. Comme toi, Père, tu es en moi et comme moi je
suis en toi, qu’ils soient un en nous pour que le monde croie que c’est toi qui
m’as envoyé.
22.. Je leur ai donné la gloire que
tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un,
23.. moi
en eux et toi en moi. Qu’ils soient parfaitement un et qu’ainsi le monde puisse
reconnaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les aimes comme tu
m’aimes !
24.. Père, mon désir est que ceux que tu m’as donnés
soient avec moi là où je serai et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu
m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la création du monde.
25.. Père,
toi qui es juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci
ont compris que c’est toi qui m’as envoyé.
26.. Je t’ai
fait connaître à eux et je continuerai à te faire connaître, pour que l’amour
que tu m’as témoigné soit en eux et que moi-même je sois en eux.
Chapitre 18
1.. Après avoir ainsi prié, Jésus s’en alla avec ses disciples et traversa le
torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux.
2.. Or Judas, qui le trahissait, connaissait bien cet
endroit, car Jésus s’y était rendu souvent avec ses disciples.
3.. Il
prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs
des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ces hommes
étaient munis de lanternes, de torches et d’armes.
4.. Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver,
s’avança vers eux et leur demanda :
—Qui cherchez-vous ?
5.. Ils lui répondirent :
—Jésus de Nazareth.
—C’est moi, leur dit-il.
Au milieu d’eux se tenait
Judas, celui qui le trahissait.
6.. Au moment
même où Jésus leur dit : « C’est moi », ils eurent un mouvement
de recul et tombèrent par terre.
7.. Une seconde fois, il leur demanda :
—Qui cherchez-vous ?
—Jésus de Nazareth,
répétèrent-ils.
8.. —Je vous ai dit que c’était moi, reprit Jésus.
Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir les autres.
9.. Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait
prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as
donnés. »
10.. Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina, en
donna un coup au serviteur du grand-prêtre et lui coupa l’oreille droite. Ce
serviteur s’appelait Malchus.
11.. Jésus dit à Pierre :
—Remets ton épée au
fourreau. Ne dois-je pas boire la coupe de souffrance
que le Père m’a destinée ?
12.. Alors la cohorte et les gardes des Juifs
s’emparèrent de Jésus
13.. et le conduisirent enchaîné tout
d’abord chez Hanne,
le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là.
14.. Caïphe
était celui qui avait suggéré aux Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme
meure pour le peuple.
15.. Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus.
Ce disciple connaissait personnellement le grand-prêtre, et il entra en même
temps que Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre.
16.. Pierre,
lui, resta dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le
grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge, et fit entrer Pierre.
17.. La servante qui gardait la porte demanda alors à
Pierre :
—Ne fais-tu pas partie,
toi aussi, des disciples de cet homme ?
—Non, lui répondit-il, je
n’en suis pas.
18.. Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu
de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se
réchauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.
19.. De son côté, le grand-prêtre commença à interroger
Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
20.. Jésus lui répondit :
—J’ai parlé ouvertement
devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la
cour du Temple où tout le monde se réunit. Je n’ai rien dit en secret.
21.. Pourquoi
donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté comment je leur ai
parlé. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.
22.. A ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de
lui le gifla en disant :
—C’est comme cela que tu
réponds au grand-prêtre ?
23.. Jésus lui répondit :
—Si j’ai mal parlé,
montre où est le mal. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me
frappes-tu ?
24.. Hanne l’envoya enchaîné à Caïphe, le grand-prêtre.
25.. Pendant ce temps, Simon Pierre se tenait toujours
au même endroit et se chauffait. Quelqu’un lui dit :
—N’es-tu pas, toi aussi,
un des disciples de cet homme ?
Mais Pierre le nia en
disant :
—Non, je n’en suis pas.
26.. Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui
à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella :
—Voyons, ne t’ai-je pas
vu avec lui dans le jardin ?
27.. Mais Pierre le nia de nouveau, et aussitôt, un coq
se mit à chanter.
28.. De chez Caïphe, on amena Jésus au palais du
gouverneur. C’était l’aube. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes
dans le palais pour conserver leur pureté rituelle
et pouvoir manger ainsi le repas de la Pâque.
29.. C’est pourquoi Pilate sortit du palais pour les
voir et leur demanda :
—De quoi accusez-vous cet
homme ?
30.. Ils lui répondirent :
—S’il n’avait rien fait
de mal, nous ne te l’aurions pas livré.
31.. —Reprenez-le, répliqua Pilate, et jugez-le
vous-mêmes d’après votre Loi.
Mais ils lui
répondirent :
—Nous n’avons pas le
droit de mettre quelqu’un à mort.
32.. La parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle
mort il allait subir devait ainsi s’accomplir.
33.. Pilate rentra donc dans le palais de justice et
fit comparaître Jésus :
—Es-tu le roi des
Juifs ? lui demanda-t-il.
34.. —Dis-tu cela de toi-même ou d’autres t’ont-ils dit
cela à mon sujet ? répondit Jésus.
35.. —Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua
Pilate. Ce sont ceux de ta nation et les chefs des prêtres qui t’ont livré à
moi. Qu’as-tu fait ?
36.. Jésus lui répondit :
—Mon royaume n’est pas
de ce monde. Si mon royaume appartenait à ce monde, mes serviteurs se seraient
battus pour que je ne tombe pas aux mains des chefs des Juifs. Non, réellement,
mon royaume n’est pas d’ici.
37.. —Es-tu donc roi ? reprit Pilate.
—Tu le dis
toi-même : je suis roi ! Si je suis né et si je suis venu dans ce
monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui appartient à la vérité
écoute ce que je dis.
38.. —Qu’est-ce que la vérité ? lui répondit
Pilate.
Là-dessus, il alla de
nouveau trouver les Juifs et leur dit :
—En ce qui me concerne,
je ne trouve chez cet homme aucune raison de le condamner.
39.. Il
est d’usage que je vous relâche un prisonnier à l’occasion de la fête de la
Pâque. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ?
40.. Ils lui répondirent en criant :
—Non ! Pas
lui ! Barabbas !
Or, Barabbas était un
bandit.
Chapitre 19
1.. Alors Pilate donna l’ordre d’emmener Jésus et de le faire fouetter.
2.. Les
soldats lui mirent sur la tête une couronne tressée de rameaux épineux et ils
l’affublèrent d’un manteau de couleur pourpre
3 et, s’avançant au-devant de lui, ils
s’écriaient :
—Salut, roi des
Juifs !
Et ils lui donnaient des
gifles.
4.. Pilate sortit de nouveau du
palais et dit aux chefs des Juifs :
—Voilà ! je vous le
fais amener ici dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune
raison de le condamner.
5.. Jésus parut donc dehors, portant la couronne d’épines
et le manteau de couleur pourpre.
Pilate leur dit :
—Voici l’homme.
6.. En le voyant, les chefs des prêtres et les gardes
se mirent à crier :
—Crucifie-le !
Crucifie-le !
—Vous n’avez qu’à le
prendre, leur lança Pilate, et le crucifier vous-mêmes. Moi, je ne trouve
aucune raison de le condamner.
7.. Les chefs des Juifs répliquèrent :
—Nous, nous avons une
Loi, et d’après cette Loi, il doit mourir, car il a prétendu être le Fils de
Dieu.
8.. Ces propos effrayèrent vivement Pilate.
9.. Il
rentra au palais de justice et demanda à Jésus :
—D’où viens-tu ?
Mais Jésus ne lui donna
aucune réponse.
10.. Alors Pilate lui dit :
—Comment ! C’est à
moi que tu refuses de parler ? Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de
te relâcher et celui de te crucifier ?
11.. Jésus lui répondit :
—Tu n’aurais aucun
pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Voilà pourquoi celui qui
me livre entre tes mains est plus coupable que toi.
12.. A partir de ce moment, Pilate cherchait à le
relâcher. Mais les chefs des Juifs redoublèrent leurs cris :
—Si tu relâches cet
homme, tu n’es pas l’ami de César.
Si quelqu’un se fait roi, il s’oppose à César.
13.. Quand il eut entendu ces mots, Pilate fit amener
Jésus dehors et s’assit à son tribunal, au lieu appelé « la Place
Pavée » (en hébreu « Gabbatha»).
14.. C’était la
veille de la semaine pascale, vers midi.
Pilate dit aux Juifs :
—Voici votre roi !
15.. Mais ils se mirent à crier :
—A mort ! A
mort ! Crucifie-le !
—C’est votre roi :
est-ce que je dois le crucifier ? répondit Pilate.
Les chefs des prêtres
répliquèrent :
—Nous n’avons pas d’autre
roi que César.
16.. Alors Pilate le leur livra pour qu’il soit
crucifié.
Ils s’emparèrent donc de
Jésus.
17.. Celui-ci, portant lui-même sa
croix, sortit de la ville pour se rendre à l’endroit appelé « Lieu du
Crâne » (en hébreu : « Golgotha»).
18.. C’est là
qu’ils le crucifièrent, lui et deux autres. On plaça une croix de chaque côté
de la sienne. Celle de Jésus était au milieu.
19.. Pilate fit placer un écriteau que l’on fixa
au-dessus de la croix. Il portait cette inscription : « Jésus de
Nazareth, le roi des Juifs ».
20.. Comme
l’endroit où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, beaucoup de
Juifs lurent l’inscription écrite en hébreu, en latin et en grec.
21.. Les chefs des prêtres protestèrent auprès de
Pilate :
—Il ne fallait pas mettre
« le roi des Juifs », mais « Cet homme a dit : Je suis le
roi des Juifs ».
22.. Pilate répliqua :
—Ce que j’ai écrit
restera écrit.
23.. Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils
prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Restait
la tunique qui était sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en
bas.
24.. Les soldats se dirent entre eux :
—Au lieu de la déchirer,
tirons au sort pour savoir qui l’aura.
C’est ainsi que
s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture :
Ils se sont partagé mes vêtements
et
ils ont tiré ma tunique au sort.
C’est exactement ce que
firent les soldats.
25.. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la
sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
26.. En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple
qu’il aimait, Jésus dit à sa mère :
—Voici ton fils.
27.. Puis il dit au disciple :
—Voici ta mère.
A partir de ce moment-là,
le disciple la prit chez lui.
28.. Après cela, Jésus, sachant que désormais tout
était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit accomplie :
—J’ai soif.
29.. Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre.
On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche
d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus.
30.. Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit :
—Tout est accompli.
Il pencha la tête et
rendit l’esprit.
31.. Comme on était à la veille du sabbat, et de plus,
d’un sabbat particulièrement solennel, les chefs des Juifs voulaient éviter que
les cadavres restent en croix durant la fête. Ils allèrent trouver Pilate pour
lui demander de faire briser les jambes
des suppliciés et de faire enlever les corps.
32.. Les soldats
vinrent donc et brisèrent les jambes au premier des criminels crucifiés avec
Jésus, puis à l’autre.
33.. Quand ils arrivèrent à Jésus,
ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes.
34.. L’un
des soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang
et de l’eau.
35.. Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses
propres yeux et son témoignage est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la
vérité pour que, vous aussi, vous croyiez.
36.. En effet,
tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé.
37 De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé.
38.. Après ces événements, Joseph, de la ville
d’Arimathée, alla demander à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus.
Il était aussi disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des
autorités religieuses. Pilate y consentit. Joseph alla donc prendre le corps de
Jésus.
39.. Nicodème vint également. C’était
lui qui, auparavant, était allé trouver Jésus de nuit. Il apporta environ
trente kilogrammes d’un mélange de myrrhe et d’aloès.
40 Tous deux prirent donc le corps de Jésus et
l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les
usages funéraires des Juifs.
41.. Non loin de
l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin dans lequel se
trouvait un tombeau neuf où personne n’avait encore été enseveli.
42.. Comme
c’était, pour les Juifs, le soir de la préparation du sabbat, ils déposèrent
Jésus dans cette tombe parce qu’elle était toute proche.
Chapitre 20
1.. Le dimanche matin, très tôt, Marie de Magdala se rendit au tombeau. Il
faisait encore très sombre. Elle vit que la pierre fermant l’entrée du sépulcre
avait été ôtée de devant l’ouverture.
2.. Alors elle
courut prévenir Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait.
—On a enlevé le Seigneur
de la tombe, leur dit-elle, et nous n’avons aucune idée de l’endroit où on l’a
mis.
3.. Pierre sortit donc, avec l’autre disciple, et ils
se rendirent tous deux au tombeau.
4.. Ils
couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple, plus rapide que
Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau.
5.. En se
penchant, il vit les linges funéraires par terre, mais il n’entra pas.
6.. Simon
Pierre, qui le suivait, arriva alors. Il entra dans le tombeau, vit les linges
qui étaient par terre,
7.. et le linge qui avait enveloppé
la tête de Jésus, non pas avec les linges funéraires, mais enroulé
à part, à sa place.
8.. Alors l’autre disciple, celui qui était arrivé le
premier, entra à son tour dans le tombeau. Il vit, et il crut.
9.. En
effet, jusque là ils n’avaient pas encore compris que Jésus devait ressusciter
d’entre les morts, comme l’avait annoncé l’Ecriture.
10.. Les deux disciples s’en retournèrent alors chez
eux.
11.. Pendant ce temps, Marie se tenait dehors près du
tombeau, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha vers le tombeau :
12.. elle
vit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où le corps de Jésus avait
été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds.
13.. Ils lui
dirent :
—Pourquoi
pleures-tu ?
—On a enlevé mon
Seigneur, leur répondit-elle, et je ne sais pas où on l’a mis.
14.. Tout en disant cela, elle se retourna et vit Jésus
qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui.
15.. —Pourquoi pleures-tu ? lui demanda Jésus. Qui
cherches-tu ?
Pensant que c’était le
gardien du jardin, elle lui dit :
—Si c’est toi qui l’as
emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre.
16.. Jésus lui dit :
—Marie !
Elle se tourna vers lui
et s’écria en hébreu :
—Rabbouni (ce qui veut
dire : Maître) !
17.. —Ne me retiens pas,
lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver
mes frères et dis-leur de ma part : Je monte vers mon Père qui est votre
Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu.
18.. Marie de Magdala alla donc annoncer aux
disciples :
—J’ai vu le
Seigneur !
Et
elle leur rapporta ce qu’il lui avait dit.
19.. Ce même dimanche, dans la soirée, les disciples
étaient dans une maison dont ils avaient verrouillé les portes, parce qu’ils
avaient peur des chefs des Juifs.
Jésus vint : il se trouva
là, au milieu d’eux, et il leur dit :
—Que la paix soit avec
vous !
20.. Tout en disant cela, il leur montra ses mains et
son côté.
Les disciples furent remplis de joie parce qu’ils voyaient le Seigneur.
21.. —Que la paix soit avec vous, leur dit-il de
nouveau. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.
22.. Après avoir dit cela, il souffla sur eux et
continua :
—Recevez l’Esprit Saint.
23.. Ceux
à qui vous remettrez leurs péchés en seront effectivement tenus quittes ;
et ceux à qui vous les retiendrez en resteront chargés.
24.. L’un des Douze, Thomas, surnommé le Jumeau,
n’était pas avec eux lors de la venue de Jésus.
25.. Les autres disciples lui dirent :
—Nous avons vu le
Seigneur !
Mais il leur
répondit :
—Si je ne vois pas la
marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des
clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas.
26.. Huit jours plus tard, les disciples étaient de
nouveau réunis dans la maison. Cette fois-ci, Thomas était avec eux. Jésus
vint, alors que les portes étaient verrouillées. Il se tint au milieu d’eux et
leur dit :
—Que la paix soit avec
vous !
27.. Puis il dit à Thomas :
—Place ton doigt ici,
vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois donc pas
incrédule, mais crois.
28.. Thomas lui répondit :
—Mon Seigneur et mon
Dieu !
29.. —Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit
Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
30.. Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples,
encore beaucoup d’autres signes miraculeux qui n’ont pas été rapportés dans ce
livre.
31.. Mais ce qui s’y trouve a été
écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en
croyant, vous possédiez la vie en son nom.
Chapitre 21
1.. Quelque temps après, Jésus se montra encore à ses disciples sur les bords
du lac de Tibériade.
Voici dans quelles circonstances.
2.. Simon Pierre, Thomas appelé le Jumeau, Nathanaël
de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient
ensemble.
3.. Simon Pierre dit aux autres :
—Je m’en vais pêcher.
—Nous aussi. Nous y
allons avec toi, lui dirent-ils.
Et les voilà partis. Ils
montèrent dans un bateau, mais la nuit s’écoula sans qu’ils attrapent un seul
poisson.
4.. Déjà le jour commençait à se lever, et
voici : Jésus se tenait debout sur le rivage. Mais les disciples
ignoraient que c’était lui.
5.. Il les appela :
—Hé ! les enfants,
avez-vous pris du poisson ?
—Rien, répondirent-ils.
6.. —Jetez le filet du côté droit du bateau, leur
dit-il alors, et vous en trouverez.
Ils lancèrent donc le
filet et ne purent plus le remonter, tellement il y avait de poissons.
7.. Le disciple que Jésus aimait dit alors à
Pierre :
—C’est le Seigneur.
En entendant que c’était
le Seigneur, Simon Pierre, qui avait enlevé sa tunique pour pêcher, la remit et
se jeta à l’eau.
8.. Les autres disciples regagnèrent
la rive avec le bateau, en remorquant le filet plein de poissons, car ils
n’étaient qu’à une centaine de mètres du rivage.
9.. Une fois descendus à terre, ils aperçurent un feu
de braise avec du poisson dessus, et du pain.
10.. Jésus leur dit :
—Apportez quelques-uns de
ces poissons que vous venez de prendre.
11.. Simon Pierre remonta dans le bateau et tira le
filet à terre. Il était rempli de cent cinquante-trois gros poissons et, malgré
leur grand nombre, le filet ne se déchira pas.
12.. —Venez manger, leur dit Jésus.
Aucun des disciples n’osa
lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le
Seigneur.
13.. Jésus s’approcha, prit le pain
et le leur distribua, puis il fit de même pour le poisson.
14.. C’était la troisième fois que Jésus se montrait à
ses disciples, après sa résurrection.
15.. Après le repas, Jésus s’adressa à Simon
Pierre :
—Simon, fils de Jean,
m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ?
—Oui, Seigneur,
répondit-il, tu connais mon amour pour toi.
Jésus lui dit :
—Prends soin de mes
agneaux.
16.. Puis il lui demanda une deuxième fois :
—Simon, fils de Jean,
m’aimes-tu ?
—Oui, Seigneur, lui
répondit Simon. Tu connais mon amour pour toi.
Jésus lui dit :
—Nourris mes brebis.
17.. Jésus lui demanda une troisième fois :
—Simon, fils de Jean,
as-tu de l’amour pour moi ?
Pierre fut peiné car
c’était la troisième fois que Jésus lui demandait : « As-tu de
l’amour pour moi ? » Il lui répondit :
—Seigneur, tu sais tout,
tu sais que j’ai de l’amour pour toi.
Jésus lui dit :
—Prends soin de mes
brebis.
18.. Vraiment, je te l’assure :
quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu
voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta
ceinture et te mènera là où tu n’aimerais pas aller.
19.. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort
que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il
ajouta :
—Suis-moi !
20.. Pierre se retourna et aperçut le disciple que
Jésus aimait ; il marchait derrière eux. C’est ce disciple qui, au cours
du repas, s’était penché vers Jésus et lui avait demandé :
« Seigneur, quel est celui qui va te trahir ? »
21.. En le voyant, Pierre demanda à Jésus :
—Et lui, Seigneur, qu’en
est-il de lui ?
22.. Jésus lui répondit :
—Si je veux qu’il reste
en vie jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ? Toi, suis-moi.
23.. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce
disciple ne mourrait pas. En fait, Jésus n’avait pas dit qu’il ne mourrait pas,
mais seulement : « Si je veux qu’il reste en vie jusqu’à ce que je
revienne, que t’importe ? »
24.. C’est ce même disciple qui rapporte ces faits et
qui les a écrits. Nous savons que son témoignage est vrai.
25.. Jésus a accompli encore bien d’autres choses. Si
on voulait les raconter une à une, je pense que le monde entier ne suffirait
pas pour contenir tous les livres qu’il faudrait écrire.
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