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Constitution des jésuites... Sur la chasteté et l'obéissance.

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[article 547]

1. Pour qu'ils puissent s'employer avec plus de fruit, selon notre Institut, au service divin et à l'aide du prochain, ceux qui ont été admis à la profession ou comme Coadjuteurs formés doivent observer, dans leur vie personnelle, certains points dont les principaux se ramènent à ces voux que, conformément aux Lettres Apostoliques, ils ont offerts à notre Dieu et Créateur, mais dont on parlera cependant dans cette sixième Partie, afin de les expliquer et recommander davantage.

Ce qui concerne le vou de chasteté ne demande pas d'interprétation, car on voit clairement combien elle doit être parfaitement gardée, en s'efforçant d'imiter la pureté angélique par la pureté du corps et de notre esprit.

Cela étant supposé, on parlera de la sainte obéissance. Tous chercheront sérieusement à l'observer et à s'y distinguer, non seulement dans les choses obligatoires, mais encore dans les autres, bien que l'on ne voie rien d'autre qu'un signe de la volonté du Supérieur, sans aucun ordre exprès. Ils doivent avoir devant les yeux Dieu notre Créateur et Seigneur, en raison de qui on obéit à un homme; et on doit s'efforcer d'agir avec un esprit d'amour et non avec le trouble né de la crainte; en sorte que nous nous appliquions avec constance à n'omettre aucun point de perfection que nous pourrions atteindre par la grâce divine dans l'entière observation de toutes les Constitutions et de la manière propre de notre Institut, et que, avec un très grand soin, nous tendions tous les ressorts de nos forces à pratiquer cette vertu d'obéissance, au Souverain Pontife d'abord, ensuite aux Supérieurs de la Compagnie. Ainsi, dans toutes les choses auxquelles, avec la charité, l'obéissance peut s'étendre, serons-nous très prompts à répondre à sa voix, comme si elle venait du Christ notre Seigneur (puisque c'est à celui qui tient sa place, et par amour et révérence envers lui, que nous obéissons), laissant toute chose sans même l'achever, jusqu'à une simple lettre que nous avons commencée, appliquant toute l'intention et toutes les forces dans le Seigneur pour que la sainte obéissance soit toujours parfaite en tout, dans l'exécution, dans la volonté et dans l'intelligence. Nous obéirons à tout ce qui nous sera commandé avec beaucoup d'empressement, de joie spirituelle et de persévérance, nous persuadant que tout est juste, et renonçant, par une sorte d'obéissance aveugle, à toute opinion et à tout jugement personnels contraires, et cela du moins dans tout ce qui est décidé par le Supérieur là où l'on ne peut déceler (comme on l'a dit) aucune espèce de péché. Et chacun se persuadera que ceux qui vivent sous l'obéissance doivent se laisser mener et diriger par la divine Providence au moyen des Supérieurs, comme s'ils étaient un cadavre qui se laisse mener n'importe où et traiter n'importe comment, ou comme le bâton d'un vieillard que celui qui le tient dans sa main utilise n'importe où et pour n'importe quel usage auquel il voudrait l'employer. C'est ainsi, en effet, que celui qui obéit doit exécuter allègrement tout ce à quoi le Supérieur veut l'employer pour aider tout le corps de l'Ordre, en tenant pour certain qu'il se conformera par là à la volonté divine, plus que par toute autre chose qu'il pourrait faire en suivant sa volonté propre et un jugement différent .

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St Ignace, extrait de la Constitution des Jésuites.