<p class="petitpetit" ><a name="0" id="0"></a>Version 1.01 -Juin 2011</p> <p class="rougemaigre centre">LA SAMARITAINE</p> <div class="just"> <blockquote> <p class="petit">Abstract: Plus de lieu pour le culte. L'Adoration possible partout, pourvu que je sache r&eacute;server de la place pour l'impr&eacute;vu; l'autre doit pouvoir d&eacute;border l'id&eacute;e que j'ai de lui. Une rencontre futile peut alors devenir bouleversante... Le Christ se montre ici anticonformiste, antis&eacute;curitaire, amateur de la joie et peu enclin &agrave; la gratuit&eacute;... </p> <p >&nbsp;</p> </blockquote> <p class="centre">Pour lire et comparer diverses traductions de Jn 4, <a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-samaritaine-jn4-tab.htm#0" target="" >cliquez ici</a> </p> <p class="centre">&nbsp;</p> <p align="center" class="rougemaigre">I – Le texte &eacute;vang&eacute;lique:</p> <p>Voil&agrave; un texte qui fascine depuis deux mille ans; une femme, probablement une belle femme si l'on en croit ce que sugg&egrave;re son pass&eacute;, est provoqu&eacute;e par celui que les Chr&eacute;tien d&eacute;signeront comme leur Dieu... </p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Donne-moi &agrave; boire...&quot; </em></p> </blockquote> <p>Dans cette affaire, c'est bien le Christ qui a l'initiative de la relation, qui induit son ambiguïté, ...et entretient cette ambiguïté. Au début de la rencontre, la Samaritaine ne pense et ne perçoit évidemment aucun jeu de séduction. Elle y est d'ailleurs peu disposée parce que, à ses yeux, s'il y a provocation, elle est d'un autre ordre: il lui parle alors qu'il est juif! Lorsque Jésus demande de l'eau, la femme ne peut s'empêcher d'ironiser. Oh, l'ironie n'est pas bien méchante, mais elle est claire et dans le contexte de l'époque, c'est de bonne guerre. Elle lui fait simplement valoir que pour une fois un Juif adresse la parole à une Samaritaine&nbsp;alors qu'habituellement ils refusent de les fréquenter pour de sombres raisons théologiques. Serait-ce parce qu'il a besoin d'elle qu'il oublie sa théologie ? </p> <p>Pour cette femme, qui semble avoir la langue bien pendue, si ambig&uuml;it&eacute; il y a, elle n'est pas sexuelle mais culturelle ...et indirectement, par la nature de sa raillerie, elle laisse comprendre ce qu'elle pense de cette stupide gu&eacute;guerre de clochers!</p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Comment toi, qui es juif, peux-tu me demander &agrave; boire, &agrave; moi qui suis une Samaritaine?&quot; </em></p> </blockquote> <p>J&eacute;sus feint tout simplement de ne pas entendre l'ironie. Il r&eacute;oriente la conversation vers son ambigu&iuml;t&eacute; &agrave; lui. Il ne lui a pas demand&eacute; &agrave; boire pour &ecirc;tre entra&icirc;n&eacute; vers cette querelle ancestrale. Il creuse l'autre ambigu&iuml;t&eacute;, celle qu'elle ne per&ccedil;oit pas encore. J&eacute;sus se met en valeur. Le s&eacute;ducteur attaque!</p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Si tu savais... C'est toi qui me demanderais... Et moi je te donnerais...&quot;</em></p> </blockquote> <p>Il a une &eacute;loquence &eacute;trange... Au moins comprend-elle que ce gaillard n'est pas n'importe qui. Il a beau &ecirc;tre du clan de ces pseudo-ennemis, sa mani&egrave;re d'&ecirc;tre suscite plut&ocirc;t une sympathie respectueuse. Elle y va donc avec un &laquo;seigneur&raquo;, ce qui dans ce contexte reviendrait aujourd'hui &agrave; vouvoyer ou &agrave; dire un tr&egrave;s poli et tr&egrave;s respectueux &laquo;monsieur&raquo;. Elle est encore &agrave; mille lieues de penser qu'&eacute;ventuellement cet homme la courtise.</p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'o&ugrave; aurais-tu donc cette eau vive?&quot;</em></p> </blockquote> <p>Comme s'il s'aga&ccedil;ait de cette politesse, J&eacute;sus renforce l'ambigu&iuml;t&eacute;: il est, lui, le &laquo;surhomme&raquo; qui donne vraiment ce liquide qui jaillit, qui f&eacute;conde et qui satisfait pour toujours! Quel adulte ne comprendrait pas o&ugrave; il veut en venir? Pas elle tout de m&ecirc;me! Elle n'est plus une novice en la mati&egrave;re!...</p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;...l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie &eacute;ternelle...&quot;</em></p> </blockquote> <p>...eti elle finit par comprendre. Cette femme, a effectivement de l'exp&eacute;rience et, en plus, elle a du caract&egrave;re! Qu'il me suffise de rappeler &agrave; ce propos que si elle a quelques amants &agrave; son actif, le village ne l'a pas pour autant lapid&eacute;e et ne la traite ni comme une vulgaire r&eacute;pudi&eacute;e ni comme une prostitu&eacute;e. Au contraire! Le village s'int&eacute;resse passionn&eacute;ment &agrave; elle puisqu'il lui suffira de parler de sa derni&egrave;re rencontre pour &eacute;veiller l'attention de tous et obtenir que tous la suivent sans honte jusqu'au puits. </p> <p>Elle n'est donc pas une &quot;sosotte&quot; et elle appara&icirc;t comme aussi libre dans sa t&ecirc;te que dans sa vie. Or l'homme qui est devant elle, n'est pas non plus n'importe qui et elle le sent bien. Elle &eacute;prouve pour ce Juif &eacute;trange une sympathie qui lui impose une certaine d&eacute;f&eacute;rence et il suffirait de peu pour que la d&eacute;f&eacute;rence devienne d&eacute;sir... </p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;...celui qui boira de l'eau que, moi, je lui donnerai, celui–l&agrave; n'aura jamais soif...&quot;</em></p> </blockquote> <p>Les mots de J&eacute;sus ouvrent l'&eacute;cluse... Le s&eacute;ducteur a gagn&eacute;! Comme l'ont fait valoir beaucoup d'ex&eacute;g&egrave;tes, on a bien ouvert les portes de la sph&egrave;re sexuelle (<a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-dolto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >cf. Dolto</a> bien s&ucirc;r, mais aussi, avec des mots plus feutr&eacute;s peut-&ecirc;tre,<a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-ratzinger-samaritaine-tab.htm#0" target="" > Ratzinger</a>, le futur pape Beno&icirc;t XVI... Cette lecture est incontournable sinon il serait difficile de comprendre pourquoi J&eacute;sus en arrive &agrave; parler de ces fameux maris!</p> <blockquote> <p class="ital"><em>- OK &laquo;seigneur&raquo;; donne-en-moi de ton eau vive qui donne la vie et apaise la soif! Je suis une femme libre! </em></p> <p class="ital"><em>- Tu es vraiment libre? Et ton mari? </em></p> <p class="ital"><em>- Je n'ai pas de maris... Je suis vraiment libre.</em></p> </blockquote> <p>Aucun homme qui a connu les femmes ne peut se m&eacute;prendre sur le sens de cette conversation. Nous avons tous v&eacute;cu cela un jour ou l'autre en termes quasi semblables. On s'&eacute;tonne certes de voir que J&eacute;sus, notre Dieu, semble &laquo;draguer&raquo;, mais ce ne serait pas le respecter que de refuser cette lecture au nom de notre <a href="../rel-theo/rel-theo-sacreperime-tab.htm#0" target="" >id&eacute;e du sacr&eacute;</a>. (Les disciples nous montrent l'exemple qui s'en &eacute;tonnent aussi et veulent l'interroger (<a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-samaritaine-jn4-tab.htm#retour" target="" >Jn4,27...)</a> mais qui par d&eacute;licatesse ou par pudeur ne l'interrogent pas!) </p> <p>C'est plut&ocirc;t la suite du texte qui devrait nous &eacute;tonner... </p> <p>Le s&eacute;ducteur en effet, notre Dieu donc, semble soudainement devenir humiliant voire cruel vis-&agrave;-vis de cette femme. A la derni&egrave;re seconde, alors que, sur ses provocations, elle est d&eacute;j&agrave; virtuellement nue devant lui, il fait marche arri&egrave;re! </p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Tu as raison de dire: &laquo;Je n'ai pas de mari.&raquo; Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.&quot; </em></p> </blockquote> <p>J&eacute;sus n'est pas connu pour &ecirc;tre retors ou m&eacute;chant, alors &agrave; quel jeu joue-t-il? A-t-il soudain peur d'elle? Craint-il un fiasco? (L'homme qui sait les choses de la vie sait aussi qu'une angoisse peut na&icirc;tre pr&eacute;cis&eacute;ment &agrave; ce moment-l&agrave;...) </p> <p>La Samaritaine est bless&eacute;e &eacute;videmment. Ce maudit juif l'a pi&eacute;g&eacute;e! Il n'a pas l'&eacute;toffe qu'elle avait cru voir en lui. C'est un aguicheur qui panique d&egrave;s qu'il faut passer aux actes, un hyst&eacute;rique... Encore heureux que rien n'a &eacute;t&eacute; consomm&eacute;! </p> <p>Devait-elle s'&eacute;tonner de ce que cet homme connaisse son pass&eacute;? Non! En fait il n'y a l&agrave; que miracle de guignol puisqu'il y a au moins un village qui est d&eacute;j&agrave; dans ce secret-l&agrave;. D'ailleurs, dans la sph&egrave;re des hommes, les secrets qui concernent des belles femmes sont souvent des secrets de polichinelle! Elle r&acirc;le plut&ocirc;t que de s'&eacute;tonner! Son interpr&eacute;tation du d&eacute;ballage de ses affaires intimes par J&eacute;sus est la plus simple et la plus logique qui soit: elle pense qu'il cherche &agrave; &eacute;chapper par une le&ccedil;on de morale &agrave; la v&eacute;rit&eacute; de sa propre peur, &agrave; la r&eacute;alit&eacute; de sa propre angoisse qui surgit devant une femme qui dit &quot;oui&quot; sans faire trop de tralalas. Les pleutres de ce genre fourmillent sur toute la terre et empestent l'air de leurs le&ccedil;ons... </p> <p>Qu'a-t-elle de mieux &agrave; faire alors que de rentrer dans son jeu afin de sortir aussi vite que possible de ce d&eacute;sagr&eacute;able imbroglio. Voil&agrave; pourquoi la Samaritaine revient une deuxi&egrave;me fois &agrave; ces ancestrales querelles de clochers et laissons les niais penser qu'elle revient &agrave; la religion parce qu'elle est en train de se repentir de ses anciens plaisirs... </p> <p>Humili&eacute;e par ce demi-fiasco qui n'est m&ecirc;me pas le sien, la femme revient donc d'une mani&egrave;re plus aigre &agrave; l'ironie du d&eacute;but, non pas &agrave; la spiritualit&eacute; mais &agrave; ces stupides ergotements th&eacute;ologiques de juif qu'il avait feint esquiver. Cette fois, lorsqu'elle dit &laquo;seigneur&raquo;, ce n'est plus un vouvoiement respectueux mais un vouvoiement qui tout au contraire casse toute possibilit&eacute; d'intimit&eacute;, une politesse qui remet les distances... Le contexte a chang&eacute;! &laquo;<em>Jouons &agrave; l'humble mystifi&eacute;e! Va-y, fais ton pr&ecirc;che&nbsp;maudit juif, et qu'on en finisse!...&raquo; </em> pense-t-elle. </p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em>&quot;Seigneur, lui dit la femme, je vois que, toi, tu es proph&egrave;te. Nos p&egrave;res ont ador&eacute; sur cette montagne; vous, vous dites que le lieu o&ugrave; il faut adorer est &agrave; J&eacute;rusalem...&quot; </em></p> </blockquote> <p>L'ironie de la samaritaine est &agrave; son comble parce qu'elle sait qu'il va dire que la bonne morale c'est celle de J&eacute;rusalem, que la vraie religion c'est celle des Juifs... </p> <p>Non! Non! Non! Elle s'est encore tromp&eacute;e et elle le comprend vite! Il n'y avait ici ni angoisse, ni fiasco, ni humiliation... La r&eacute;ponse de J&eacute;sus ne va pas du tout dans la direction escompt&eacute;e. J&eacute;sus n'entre pas dans une le&ccedil;on sur ce qui faut faire ou ne pas faire de notre corps. Il esquive de nouveau, mais d'une mani&egrave;re tellement inattendue, les interpr&eacute;tations archa&iuml;ques de la religion et ces mis&eacute;rables querelles de clochers: puisque la Samaritaine a feint s'int&eacute;resser &agrave; des questions conformit&eacute;, il la d&eacute;stabilise sur son propre terrain&nbsp;et propose une adoration qui ne se c&eacute;l&egrave;bre ni en Jud&eacute;e ni en Samarie, ...une adoration sans lieu!</p> <blockquote> <p class="ital vertmaigre"><em> - Nos p&egrave;res ont ador&eacute; sur cette montagne; vous, vous dites que le lieu o&ugrave; il faut adorer est &agrave; J&eacute;rusalem.<br> - Femme, crois&ndash;moi, l&rsquo;heure vient o&ugrave; ce ne sera ni sur cette montagne ni &agrave; J&eacute;rusalem que vous adorerez le P&egrave;re. ...L&rsquo;heure vient, c&rsquo;est maintenant!, &nbsp;o&ugrave; les vrais adorateurs adoreront le P&egrave;re en esprit et en v&eacute;rit&eacute;...</em></p> </blockquote> <p>La femme est m&eacute;dus&eacute;e: un homme qui louvoie ainsi entre l'appel sexuel et les archa&iuml;smes spirituels ne peut &ecirc;tre ni un niais qui prend peur, ni un m&eacute;prisable redresseur de tord, ni un vulgaire gourou '<em>qui sait toujours tout</em>'... Qui est-il? Qui est-il cet homme qui passe d'une soif de relation &agrave; l'adoration l&agrave; o&ugrave; les autres pensent au co&iuml;t, &agrave; la vertu, &agrave; l'angoisse, &agrave; la loi... </p> <p>La Samaritaine est d&eacute;j&agrave; convertie! Elle cherche qui il est. Elle a accept&eacute; de prendre la soif du Christ comme mati&egrave;re d'investigation... </p> <p>Jusque-l&agrave;, pour comprendre o&ugrave; Il voulait en venir, elle avait toujours lu le d&eacute;sir de J&eacute;sus &agrave; travers le sien. Elle confondait J&eacute;sus avec l'id&eacute;e qu'elle en avait: une &eacute;nigme probablement pas trop compliqu&eacute;e &agrave; r&eacute;soudre... Mais, faisant ainsi, elle s'&eacute;tait tromp&eacute;e sur son compte par deux fois. Dans l'initiative de J&eacute;sus il y avait bien quelque chose qui d&eacute;bordait de sa soif physique, il y avait bien une requ&ecirc;te relationnelle, c'est ind&eacute;niable car il n'aurait pas sinon entretenu une ambigu&iuml;t&eacute;! Mais cette relation &agrave; laquelle il aspire, elle va maintenant essayer de la comprendre non plus &agrave; travers ses propres d&eacute;sirs mais par une investigation qui quittera sa propre sph&egrave;re mentale. Sa vie relationnelle vient de s'ouvrir &agrave; l'alt&eacute;rit&eacute;... Elle renonce &agrave; construire du pr&eacute;sent avec du pass&eacute;, son adoration se dispose au &quot;vrai&quot; pr&eacute;sent et &agrave; l'avenir...</p> <blockquote> <p><em><span class="vertmaigre ital">- Je sais que le Messie vient, celui qu&rsquo;on appelle Christ. Quand il viendra, lui, il nous annoncera tout.<br> - C&rsquo;est moi qui te parle</span>.</em></p> </blockquote> <p align="center">&nbsp;</p> <p align="center">* </p> <p>&nbsp;</p> <p>Alors que la Samaritaine peaufine ainsi sa maturit&eacute; relationnelle et cultuelle, les disciples arrivent. La deuxi&egrave;me sc&egrave;ne va commencer. </p> <p>Rebelote! </p> <p>A une nuance pr&egrave;s, cette deuxi&egrave;me sc&egrave;ne va se jouer sur la m&ecirc;me architecture narrative, comme si l'auteur avait craint que nous ne l'ayons pas bien compris... </p> <ul> <li> <strong>Perplexit&eacute;</strong>: la samaritaine s'&eacute;tonnait que l'interlocuteur fut Juif, les disciples s'&eacute;tonnent de ce que son interlocuteur fut une femme. </li> <li><strong>Induction de la relation</strong>: au &laquo;<em class="vertmaigre">j'ai soif</em>&raquo; correspond le &laquo;<em class="vertmaigre">mange</em>&raquo;. (Dans la deuxi&egrave;me sc&egrave;ne ce n'est plus J&eacute;sus qui induit la relation. On reviendra &agrave; cette diff&eacute;rence importante mais illusoire). </li> <li><strong> Induction de l'ambigu&iuml;t&eacute; de la relation:</strong> au &laquo;<em class="vertmaigre">j'ai (d&eacute;j&agrave;) de l'eau vive...</em>&raquo; r&eacute;plique le <em>&laquo;<span class="vertmaigre">j'ai d&eacute;j&agrave; une nourriture que vous ne connaissez pa</span></em><span class="vertmaigre">s...</span>&raquo;. </li> <li><strong>Promotion d'un plaisir</strong> relationnel inattendu qui peut s'ins&eacute;rer dans les solidarit&eacute;s purement fonctionnelles (contractuelles). <ul> <li>Avec la Samaritaine, J&eacute;sus fait valoir qu'un l'&eacute;change fonctionnel trivial (eau, liens conjugaux...) peut devenir, devrait devenir, l'occasion d'une maturation qui submerge nos attentes par des joies inattendues et dont l'adoration enfin d&eacute;li&eacute;e de l'espace serait &eacute;videmment l'exemple embl&eacute;matique (une perspective neuve qui exalte la Samaritaine au point de vouloir y rallier tout le village)!</li> <li>Avec les disciples ensuite, lorsqu'il re&ccedil;oit du pain, J&eacute;sus fait valoir que la solidarit&eacute; des travaux (semis, moisson, et tout le reste) peut donner un pain mais aussi conduire &agrave; une &laquo;autre nourriture&raquo;: la r&eacute;jouissance qui rassemblerait les travailleurs par-del&agrave; le temps et le lieu de leurs travaux respectifs. Ce qui nourrit J&eacute;sus, par-del&agrave; ce pain redevabe d'une solidarit&eacute; entre les hommes, c'est la joie qu'&eacute;ventuellement cette solidarit&eacute; suscite et qui est selon lui le projet du P&egrave;re</li> </ul> </li> </ul> <blockquote>&nbsp;</blockquote> <p>&nbsp; </p> <p align="center" class="rougemaigre">II - Le contenu spirituel de l'&eacute;vangile: </p> <p align="center">&nbsp; </p> <ol> <ol> <li> L'alt&eacute;rit&eacute;: place &agrave; l'inattendu! </li> <li>La bidirectionnalit&eacute;: pas de gratuit&eacute;!</li> <li>La gratitude. </li> <li>Le dialogue interreligieux</li> <li>Le temps spirituel</li> <li>(...) </li> </ol> </ol> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="vertgras">*-1- L'alt&eacute;rit&eacute; *</p> <p>Si J&eacute;sus &eacute;prouve manifestement le d&eacute;sir d'entrer en relation avec la Samaritaine, il manifeste aussi la volont&eacute; de faire entrer cette relation dans un territoire qui d&eacute;borde de la simple utilit&eacute; ou de la simple n&eacute;cessit&eacute;. Par la relation, Il voudrait donner des chances &agrave; des &eacute;changes non pressentis et peut-&ecirc;tre m&ecirc;me, parfois, non imaginables par les parties en pr&eacute;sence. (La jubilation de J&eacute;sus apr&egrave;s la premi&egrave;re rencontre avec la Samaritaine -qui a tr&egrave;s justement <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-dolto-samaritaine-tab.htm#jubilation" target="" > &eacute;t&eacute; relev&eacute;e par Dolto</a>- laisse penser qu'Il ne s'attendait pas vraiment &agrave; une telle f&eacute;condit&eacute; de sa relation!) J&eacute;sus voulait plus qu'un &eacute;change &laquo;commercial&raquo;... Il &eacute;tait hors de question de se limiter &agrave; donner &agrave; la Samaritaine un quelconque m&eacute;rite moral contre un peu d'eau par exemple. M&ecirc;me chose avec la nourriture que les disciples venaient d'acheter pour lui. Il &eacute;tait encore moins question de mendier un don &agrave; sens unique; pas de gratuit&eacute; dans cet &eacute;pisode... On ne parle d'eau vive qu'apr&egrave;s avoir parl&eacute; d'eau puis&eacute;e! </p> <p>Dans la relation purement fonctionnelle, il faudrait donc arriver &agrave; faire de la place pour de l'impr&eacute;vu.</p> <ul> <li> Une discussion autour de la margelle d'un puits pourrait devenir (et deviendra) l'occasion d'un nouveau type de joies pour J&eacute;sus et pour la Samaritaine: des nouveaux disciples pour J&eacute;sus et la perspective d'une adoration d&eacute;livr&eacute;e des contraintes spatiales pour la Samaritaine. (Pour qui peut lire entre les lignes, une adoration d&eacute;spatialis&eacute;e, c'est un acquis monumental pour la vie, et pas seulement en mati&egrave;re strictement cultuelle &eacute;videmment!)</li> <li>Plus prosa&iuml;quement, la convergence de tous les travaux en divers temps et lieux (semis, moisson, panification, cuisson, distribution...) qui aboutissent &agrave; un pain pourrait en plus &ecirc;tre l'occasion d'une fraternelle gratitude voire d'une f&ecirc;te...</li> </ul> <p>Dans le jargon religieux, on dira simplement qu'il faut lib&eacute;rer de la place pour laisser les myst&eacute;rieuses ressources de la relation s'y d&eacute;ployer. Les penseurs contemporains &eacute;voqueront peut-&ecirc;tre les resources de &laquo;l'alt&eacute;rit&eacute;&raquo;?... Ou ils d&eacute;signeront &laquo;l'impr&eacute;visible nouveaut&eacute;&raquo;?... Quoi qu'il en soit, il est toujours question de <a href="../rel-citationsdicos/rel-ref-dicoperso.htm#contingence" target="" >contingence</a>: par-del&agrave; les fonctionnalit&eacute;s pr&eacute;vues et les n&eacute;cessit&eacute;s, J&eacute;sus propose de s'ouvrir &agrave; une jouissance inconnue qui pourrait aussi bien ne jamais surgir dans nos vies... </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre"><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-ratzinger-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Ratzinger</a> avait bien raison de lire dans ce r&eacute;cit une le&ccedil;on de p&eacute;dagogie pour les cat&eacute;chistes. Cette mutation d'un '&eacute;change' en une 'relation', cette transition du 'besoin' au 'd&eacute;sir', ce passage de la 'n&eacute;cessit&eacute;' &agrave; la 'contingence', (...), peuvent effectivement &ecirc;tre lus comme autant de conseils m&eacute;thodologiques que Jean donne aux responsables chr&eacute;tiens. La «bonne conversion» passe par la prise en compte de besoins déjà bien sentis, bien compris, pour faire apparaître des soifs jusque-là cachées et pourtant bien plus prometteuses... </p> </blockquote> <p> Faire aussi grand cas de l'alt&eacute;rit&eacute;, c'est un choix parmi d'autres. L'humanit&eacute; pourrait tr&egrave;s bien chercher au contraire &agrave; minimiser l'impact de l'alt&eacute;rit&eacute; et ne viser au contraire qu'&agrave; l'abolition de l'inattendu qui est la source par excellence de l'ins&eacute;curit&eacute;... Pas question donc de minimiser l'importance t&eacute;l&eacute;ologique du r&eacute;cit! Il y a, en plus de la le&ccedil;on de p&eacute;dagogie, l'esquisse d'un projet cosmique lui aussi contingent: le d&eacute;bordement de &laquo;l'&ecirc;tre&raquo; par &laquo;l'autre&raquo; pour le <a href="../rel-spir/rel-spirit-erosphileagape-tab.htm#agape" target="" >r&egrave;gne d'Agap&ecirc;</a>... </p> <p>Ici-bas, nous devrions donc accorder plus de chance &agrave; l'inattendu pour qu'un certain type de r&eacute;jouissance puisse avoir quelques occasions d'&eacute;merger dans notre sph&egrave;re. Puisse cette joie impr&eacute;visible nous faire oublier nous aussi nos cruches sur les margelles <a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-samaritaine-jn4-tab.htm#jarre" target="" >(Jn4,28)</a>... La partie n'est pas gagn&eacute;e d'avance; il y a un risque d'&eacute;chec qui est inh&eacute;rent &agrave; l'id&eacute;al vis&eacute;. En donnant de la place &agrave; l'alt&eacute;rit&eacute;, au myst&egrave;re de la personne qui se trouve en face de nous, la bonne volont&eacute; ne vise plus tant la satisfaction d'un besoin ou d'un d&eacute;sir que la maturation du d&eacute;sir ce qui &agrave; bien y regarder n'est pas du tout la m&ecirc;me chose&nbsp;et conduit n&eacute;cessairement &agrave; une r&eacute;&eacute;valuation de la motivation du d&eacute;part! L'impr&eacute;visible porte toujours en lui le risque de nous ramener vers un d&eacute;sir plus archa&iuml;que! </p> <p>Cette invitation spirituelle &agrave; accueillir les forces myst&eacute;rieuses de l'autre, on la retrouve ailleurs chez Jean, d&egrave;s le <a href="rel-exeg-prologue-tab.htm#0" target="" >Prologue</a> et jusqu'au <a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#0" target="" >chapitre XXI</a>. Mais cette invitation est aussi pr&eacute;sente dans les synoptiques. A cet &eacute;gard il me semble que la <a href="rel-exeg-tentation1-tab.htm#0" target="" >premi&egrave;re des tentations</a> au d&eacute;sert est embl&eacute;matique. </p> <p>L'&eacute;pisode de la Samaritaine semble d'ailleurs r&eacute;pondre point pour point au programme spirituel des trois tentations au d&eacute;sert. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">La premi&egrave;re des tentations de J&eacute;sus au d&eacute;sert (selon Mt) n'est &eacute;videmment pas une tentation pour d&eacute;miurge comme une certaine ex&eacute;g&egrave;se a voulu nous le faire croire. J&eacute;sus a faim &agrave; cause d'un je&ucirc;ne <span class="turquoisegras">volontaire</span>. Le coeur de la tentation c'est de renoncer &agrave; la folie de cette volont&eacute; plus que de manger (d'ailleurs le diable ne lui propose pas de la nourriture, les anges s'en chargent, la d&eacute;miurgie n'est pas esquiv&eacute;e!). Le coeur de la r&eacute;ponse de J&eacute;sus &agrave; cette tentation, c'est ce que l'on vient de lire dans l'&eacute;pisode de la Samaritaine: on peut utiliser la faim ou la soif pour atteindre un d&eacute;sir nouveau. C'est la maturation du d&eacute;sir qui pourra att&eacute;nuer la rigueur infernale du cycle besoin/travail/apaisement. Le risque diabolique, c'est d'enfermer le d&eacute;sir dans les fronti&egrave;res du besoin qui l'a fait na&icirc;tre. (Cf. analyse plus pointue de<a href="rel-exeg-tentation1-tab.htm#0" target="" > la premi&egrave;re tentation</a> dans ce site) </p> <p class="turquoisemaigre">La <a href="rel-exeg-tentation2-tab.htm#0" target="" >deuxi&egrave;me tentation</a> est le deuxi&egrave;me &eacute;cho de ce rapport ambigu entre besoin et d&eacute;sir d'alt&eacute;rit&eacute; au coeur de la relation. Le diable propose &agrave; J&eacute;sus de quitter le fa&icirc;te du temple, de quitter la fronti&egrave;re entre le physique et l'irr&eacute;ductible myst&egrave;re de la m&eacute;taphysique. Il ne lui propose pas de monter vers l'ineffable mais de descendre! Le diable voudrait que, par amour pour les hommes, J&eacute;sus cesse d'attirer leurs regards vers l'ineffable. Le diable veut que les &eacute;nergies religieuses de l'humanit&eacute; se concentrent enfin uniquement sur la sph&egrave;re des n&eacute;cessit&eacute;s humaines. Que l'homme puisse chercher son Dieu non plus &agrave; la fronti&egrave;re de l'ineffable mais uniquement sur la terre, voire sous la terre, dans ces eaux qui de sous la terre (au fond du puits), nourrissent la terre... Pas d'avenir impr&eacute;visible, seulement un pass&eacute; &agrave; d&eacute;mystifier, une formule math&eacute;matique &agrave; d&eacute;rouler; selon Satan, c'est bien suffisant! Ce que J&eacute;sus r&eacute;pondait alors au Diable, il le dit maintenant &agrave; la Samaritaine: Plut&ocirc;t que de s'efforcer de collecter de l'eau qui stagne au fond d'un trou, chercher l'eau vive (en stricte philologie, l'eau vive d&eacute;signait &agrave; l'&eacute;poque l'eau courante des fontaines et des rivi&egrave;res)... Si J&eacute;sus a encore soif de l'eau du sous-sol, l'eau des racines, de la tradition, c'est surtout pour enclencher le d&eacute;sir des rivi&egrave;res et des fontaines (porteuses, peut-&ecirc;tre, d'une v&eacute;ritable r&eacute;volution dans la qu&ecirc;te du bonheur). </p> <p class="turquoisemaigre">La <a href="rel-exeg-tentation3-tab.htm#0" target="" >troisi&egrave;me tentation</a> diabolique, c'&eacute;tait de d&eacute;tourner nos affects de cette source de myst&egrave;res que les chr&eacute;tiens appellent Dieu pour s'en remettre totalement, corps et coeurs, &agrave; une formule du monde qui nous donnera alors, en contrepartie, la ma&icirc;trise du monde... A nous la satisfaction &eacute;rotique, ou la richesse, ou le pouvoir, ou n'importe quel autre illusoire bonheur qui ne r&eacute;clame qu'une confusion du monde avec une certaine id&eacute;e qu'on a de lui... C'est exactement l'impasse dans laquelle s'engageait la Samaritaine avant qu'elle ne rencontre J&eacute;sus. Il lui dit donc la m&ecirc;me chose qu'au diable du d&eacute;sert: quelque chose du genre... </p> <blockquote> <p class="ital turquoisemaigre"><em> &quot;D&eacute;sol&eacute;, la r&eacute;alit&eacute; du coeur et du corps est plus complexe qu'il n'y parait. L'objet de l'Adoration ne se choisit pas; il s'impose&nbsp;de lui-m&ecirc;me! Les cultes d'&Eacute;ros, de l'argent, du pouvoir, de tous les Hauts-Lieux et m&ecirc;me de J&eacute;rusalem tournent en rond... Pas la peine de chercher un huiti&egrave;me m&acirc;le, cela foirera comme avec les pr&eacute;c&eacute;dents! Le coeur, le corps et le monde sont pleins de myst&egrave;res qu'il faut prendre en consid&eacute;ration. Un certain pragmatisme s'impose. Qu'on le veuille ou non, le monde ne se confond jamais &agrave; l'id&eacute;e qu'on en a et tant qu'on n'adore pas le coeur de son myst&egrave;re qui est aussi le coeur de Dieu, on ne peut trouver la seule r&eacute;jouissance p&eacute;renne...&quot;</em></p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="vertgras">* 2- La bidirectionnalit&eacute;... Pas de gratuit&eacute;!*</p> <p>J&eacute;sus ne pouvait manifestement pas donner d'embl&eacute;e de son &laquo;eau vive&raquo; sans quoi il l'aurait donn&eacute;e ne serait-ce que pour son propre plaisir! La raison n'est pas compliqu&eacute;e &agrave; comprendre. Il nous dit l&agrave; ce dont nous avons tous l'intuition dans nos vies sexuelles par exemple: le plaisir sexuel&nbsp;stagne, comme l'eau du puits, s'il n'est pas vitamin&eacute; par le d&eacute;sir de notre partenaire! La jouissance en sens unique n'est qu'une esquisse de ce qu'elle peut devenir lorsqu'elle est partag&eacute;e. Sans bidirectionnalit&eacute;, on ne gagne que ce qu'on a investi. Sans la volont&eacute; (qui n'est pas d'embl&eacute;e un d&eacute;sir!) d'accorder une place de choix au d&eacute;sir de l'autre, le plaisir stagne dans un &eacute;tat embryonnaire. Oui, il est bien question de maturit&eacute;, ou, plut&ocirc;t, de la volont&eacute; de m&ucirc;rir! On devrait m&ecirc;me parler lucidit&eacute;... </p> <p>J&eacute;sus ne pouvait que d&eacute;sirer donner de son&nbsp;eau vive. Pour la donner, il fallait la &laquo;bonne volont&eacute;&raquo; de la Samaritaine. La bonne volont&eacute; n'est bien s&ucirc;r ici ni un &laquo;besoin&raquo; ni d&eacute;j&agrave; un &laquo;d&eacute;sir&raquo;! Tout se passe comme s'il fallait toujours garder en arri&egrave;re plan la possibilit&eacute; qu'elle refuse le cadeau! En fait, J&eacute;sus assume ici des distinctions de cat&eacute;gories anthropologiques (et non th&eacute;ologiques) dont la mise en relation a des cons&eacute;quences abyssales; en pointant sur cette <a href="../rel-bud/rel-bud-desirvolonte-tab.htm#0" target="" >&laquo;bonne volont&eacute;&raquo; distincte du besoin et du d&eacute;sir</a>, l'&eacute;vangile est bien en train de nous d&eacute;construire l'amour lui-m&ecirc;me! Jean essaye ici encore, c'est une de ses marottes, de nous faire entrer dans ce qu'il distinguera ailleurs (<a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#agape" target="" >Jn 21</a>) par l'usage diff&eacute;renci&eacute; des mots grecs &laquo;Philia&raquo; et &laquo;Agap&ecirc;&raquo;... L'amour &laquo;agapique&raquo; n'est pas l'amour &laquo;phil&eacute;ique&raquo; et encore moins l'amour &laquo;Erotique&raquo;... Il n'y a pas d'incompatibilit&eacute; entre ces formes d'amours mais dans l'amour &eacute;rotique ou phil&eacute;ique, la &laquo;bonne volont&eacute;&raquo; n'est pas n&eacute;cessaire puisqu'il y a d&eacute;j&agrave; du d&eacute;sir! C'est d'ailleurs une bonne chose, non? J&eacute;sus en tout cas ne semble pas vouloir fustiger la samaritaine qui en &eacute;tait toujours &agrave; envisager la relation sous ce r&eacute;gime-l&agrave; lorsqu'elle demanda &agrave; boire l'eau vive. Ce qu'Il voulait c'&eacute;tait justement qu'elle n'en reste pas &agrave; ce r&eacute;gime-l&agrave;! Il ne faudrait pas que ce d&eacute;sir trop pr&eacute;cis la pi&egrave;ge dans un jeu qui tourne en rond. J&eacute;sus ne sera pas le septi&egrave;me mari ou amant qui attendra l'arriv&eacute;e du huiti&egrave;me... Le yoyo, c'est pour forger les r&eacute;flexes des gamins et des gamines qui doivent encore grandir! Oui, la bidirectionnalit&eacute; est au service de la maturation de la relation amoureuse! </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">NB: En utilisant les concepts johanniques de Philia et Agap&ecirc; pour comprendre la spiritualit&eacute; de ce passage &eacute;vang&eacute;lique, je ne fais pas de r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la philologie&nbsp;grecque; je fais usage d'une nuance symbolique que les traducteurs et ex&eacute;g&egrave;tes de la Bible n'ont commenc&eacute; &agrave; prendre en charge que r&eacute;cemment, lorsqu'ils furent enfin en mesure de mettre en perspective la philologie par les ressources de l'<a href="../rel-citationsdicos/rel-ref-dicoperso.htm#hermeneutique" target="" >herm&eacute;neutique</a>. (Cf. les <a href="rel-exeg-intro-tab.htm#0" target="" >pages</a> d&eacute;di&eacute;es &agrave; ce sujet dans le site)</p> </blockquote> <p>La Samaritaine n'&eacute;tait pas d&eacute;pourvue de bonne volont&eacute;. Elle n'&eacute;tait ni trop conformiste ni trop peureuse. Elle acceptait donc de s'affronter &agrave; l'inconnaissable de celui qui &eacute;tait en face d'elle. Elle a pu lib&eacute;rer en elle assez de place pour la f&eacute;condit&eacute; de cette &laquo;eau vive&raquo;. Cette f&eacute;condit&eacute; n'a pas d&eacute;&ccedil;u J&eacute;sus puisque c'est finalement tout le village qui est venu &agrave; lui. Il y a manifestement de la jubilation dans le coeur de J&eacute;sus lorsque, voyant la foule venir vers lui, il demande &agrave; ses disciples qui sont probablement encore en train de manger de lever les yeux:</p> <blockquote> <p class="vertmaigre ital">&laquo;Levez les yeux... Je vous dis que les champs sont d&eacute;j&agrave; blancs pour la moisson!&raquo;</p> </blockquote> <p>Et la Samaritaine? Je pense qu'elle non plus ne fut pas d&eacute;&ccedil;ue; sa passion impr&eacute;vue est devenue telle qu'elle en a oubli&eacute; sa cruche sur la margelle! (<a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-samaritaine-jn4-tab.htm#jarre" target="" >Jn4,28</a>)</p> <p>L'ex&eacute;g&egrave;te chr&eacute;tien qui est habitu&eacute; &agrave; manier le concept moral de gratuit&eacute; s'&eacute;tonne d'abord de cette n&eacute;cessit&eacute; d'une bidirectionnalit&eacute;. Apr&egrave;s tout, on pourrait bien imaginer une joie relationnelle diff&eacute;rente: la joie d'un don absolument gratuit... Eh bien non! Pas de gratuit&eacute;! Il faut un aller-retour avec pour chaque mouvement l'envie d'un d&eacute;bordement des attentes respectives! On est vraiment dans ce qui distingue la r&eacute;jouissance masturbatoire de la r&eacute;jouissance sexuelle mure! C'est d'ailleurs probablement pour insister sur ce &laquo;d&eacute;bordement&raquo; que dans la deuxi&egrave;me sc&egrave;ne, J&eacute;sus &eacute;voque cette curieuse diff&eacute;rence toujours possible (mais de fait rare) entre le semeur et le moissonneur.</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">&laquo;...Le proverbe a cela de vrai qu'autre est le semeur et autre est le moissonneur...&raquo;</p> </blockquote> <p>Quoi qu'en dise le proverbe, on s'attend plut&ocirc;t &agrave; ce que ce soient les m&ecirc;mes qui s&egrave;ment et qui r&eacute;coltent! Ce n'est que chez les riches qu'on utilise des journaliers (&eacute;ventuellement diff&eacute;rents) pour les diverses t&acirc;ches. Mais ici J&eacute;sus veut faire valoir que plus il y a des personnes diff&eacute;rentes solidaris&eacute;es dans un quelconque projet, plus les r&eacute;jouissances sont possibles et s'&eacute;toffent. Le but et l'avantage de rentrer dans ces solidarit&eacute;s multiples, c'est d'augmenter la quantit&eacute; et la qualit&eacute; des relations possibles. Pour J&eacute;sus, la priorit&eacute; est donn&eacute;e&nbsp;&agrave; la pr&eacute;f&eacute;rence du P&egrave;re: ce n'est pas tant le pain qui importe que ces r&eacute;jouissances relationnelles dont le pain peut &ecirc;tre l'amor&ccedil;age! Le pari derri&egrave;re cela c'est que si cette priorit&eacute; est respect&eacute;e, le pain ne manquera jamais. Jamais&nbsp;? Jamais!</p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>...qui boira de l'eau que je lui donnerai... plus jamais soif... Le moissonneur engrangera du fruit pour la vie &eacute;ternelle...</em></p> </blockquote> <p>L'autarcie, la joie en solitaire, ce n'est manifestement pas l'affaire de J&eacute;sus...<a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-delvasto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Lanza Del Vasto</a> et puis <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-dolto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Dolto</a>, pour ne citer qu'eux, l'ont bien compris qui faisaient de la bidirectionnalit&eacute; un noyau dur de cet &eacute;pisode Evang&eacute;lique. </p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="vertgras">* -3- La gratitude*</p> <p align="center" class="vertmaigre"><em>&laquo;Donne moi &agrave; boire&raquo;(Jn4,7)... &laquo;Mange&raquo;(Jn4,31)... </em></p> <p>Dans la premi&egrave;re sc&egrave;ne J&eacute;sus demande. Dans la deuxi&egrave;me, il re&ccedil;oit. </p> <p>C'est une vieille affaire que cette confusion cultiv&eacute;e entre &laquo;don&raquo; et &laquo;demande&raquo; en spiritualit&eacute;. Je travaille et je r&eacute;colte mais je &laquo;donne&raquo; au moins une partie de ce que je r&eacute;colte parce que je sais que la f&eacute;condit&eacute; de mon travail est &laquo;re&ccedil;ue&raquo;. De l&agrave; le concept archa&iuml;que d'holocauste par exemple qui va se peaufiner avec les cultures religieuses pour devenir ici la d&icirc;me, l&agrave; le devoir de l'aum&ocirc;ne... A la racine de tout cela il y a l'appel &agrave; ce qu'on nomme dans le jargon religieux &laquo;l'action de gr&acirc;ce&raquo; qui est &agrave; la fois r&eacute;jouissance (prendre) et sacrifice (donner). </p> <p>L'&eacute;pisode de la Samaritaine n'&eacute;chappe pas &agrave; cette r&egrave;gle spirituelle importante qui vise moins &agrave; distinguer le don et la demande qu'&agrave; les assujettir en une seule et m&ecirc;me cat&eacute;gorie spirituelle plus universelle&nbsp;qui en est comme le suc: <span class="gras">la gratitude</span>. Cette gratitude, remarquons le bien d'embl&eacute;e, est une lucidit&eacute; bien avant de devenir une attitude! </p> <p>Dans la deuxi&egrave;me sc&egrave;ne, l'&eacute;vang&eacute;liste prend bien soin de ne pas laisser entendre que le ventre de J&eacute;sus avait ou non faim. En fin de compte, on ne sait m&ecirc;me pas s'Il a mang&eacute; ce que les disciples lui donnaient... </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">A mon avis, il a mang&eacute; bien s&ucirc;r, mais apr&egrave;s un court d&eacute;lai. S'Il n'avait pas mang&eacute;, il n'aurait pas parl&eacute; ensuite comme il l'a fait... Mais tant qu'on n'essaye pas de r&eacute;aliser un film ou de r&eacute;aliser une BD &agrave; partir de ce texte, ces sp&eacute;culations sont inutiles, j'en conviens.</p> </blockquote> <p> Dans la premi&egrave;re sc&egrave;ne, c'est la m&ecirc;me chose. Il a bien demand&eacute; de l'eau, mais l'&eacute;vang&eacute;liste ne nous laisse m&ecirc;me pas savoir si la cruche qui sera abandonn&eacute;e sur la margelle a &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e! </p> <p>Il n'importe aucunement de savoir si J&eacute;sus a soif lorsqu'il &laquo;demande&raquo; de l'eau ou s'il a faim lorsqu'il &laquo;re&ccedil;oit&raquo; &agrave; manger. L'&eacute;vang&eacute;liste veut surtout faire valoir que le don ou la demande peuvent &ecirc;tre aussi des pr&eacute;textes &agrave; une autre priorit&eacute; plus fondamentale qui motive J&eacute;sus avant m&ecirc;me que les questions de la faim et de la soif ne se posent. </p> <p>Donner et recevoir se rejoignent parce que dans les deux cas, l'oeil spirituel per&ccedil;oit qu'une m&ecirc;me gratitude s'impose: toute f&eacute;condit&eacute; est suspendue au caprice de Dieu et des autres. Aux disciples qui se donnent du m&eacute;rite en nourrissant leur rabbi bien aim&eacute;, J&eacute;sus fait valoir que ce qu'ils donnent a d'abord &eacute;t&eacute; re&ccedil;u d'un travail auquel ils n'ont pas d&ucirc; participer, que leur m&eacute;rite est n&eacute; d'une cha&icirc;ne de solidarit&eacute;s (semeur et moissonneur pour faire bref, mais aussi meunier, boulanger, commer&ccedil;ant, laboureur, frappeur de monnaie, charretier, etc.). Et si J&eacute;sus n'a pas parl&eacute; de cette cha&icirc;ne de solidarit&eacute; &agrave; la Samaritaine c'est parce que cette femme savait et disait spontan&eacute;ment que cette eau par laquelle elle pouvait ‘recevoir' le m&eacute;rite d'en ‘donner' &eacute;tait redevable de la science et du travail de l'anc&ecirc;tre commun qui avait creus&eacute; et puis donn&eacute; ce puits:...</p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;...notre anc&ecirc;tre Jacob qui nous a donn&eacute; ce puits...&raquo;</em></p> </blockquote> <p>En toute donation, il y a la f&eacute;condit&eacute; d'une r&eacute;ception pr&eacute;alable et la spiritualit&eacute; aime le faire valoir. Alors qu'en termes religieux, on parle &laquo;d'action de gr&acirc;ce&raquo;, en langage profane, on dit d'abord &laquo;gratitude&raquo; et puis finalement &laquo;lucidit&eacute;&raquo;... Ici-bas, le don pur n'existe pas! Pour un spirituel, c'est indiscutable! Ce qui existe c'est la r&eacute;tention ou l'avarice qui sont trop souvent des effets d&eacute;sagr&eacute;ables et inutiles d'un manque de lucidit&eacute; sur ce qui a &eacute;t&eacute; re&ccedil;u. La spiritualit&eacute; bien comprise ne promeut pas tant le don qu'elle ne combat la peur du manque et la stupidit&eacute; de celui qui ignore son assujettissement &agrave; la f&eacute;condit&eacute; du connu, de l'inconnu et de l'inconnaissable...</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p align="center" class="vertgras">*-4- Dialogue interreligieux* </p> <p>Dans la premi&egrave;re sc&egrave;ne de cet &eacute;pisode &eacute;vang&eacute;lique, J&eacute;sus a une parole lourde de sens qui pourrait &ecirc;tre tr&egrave;s mal interpr&eacute;t&eacute; au XXIe si&egrave;cle : J&eacute;sus a choisi le camp des Juifs et pas celui des Samaritains. A le croire, ce sont les Juifs qui sont sur la bonne voie, pas les Samaritains...</p> <blockquote> <p align="left" class="vertmaigre"><em>&quot;Le salut vient des Juifs</em>...&quot;<a name="samaritains"></a></p> </blockquote> <p>De grosses erreurs et de grotesques r&eacute;ductions historiques ont &eacute;t&eacute; diffus&eacute;es &agrave; propos de la religion des Samaritains. La Bible jud&eacute;o-chr&eacute;tienne y a sa part de responsabilit&eacute;s.</p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Je propose donc de lire une <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-universalis-samaritains-tab.htm#0" target="" >synth&egrave;se des recherches</a> r&eacute;centes sur les Samaritains r&eacute;dig&eacute;es par V.Morabito parce qu'elle &eacute;claire aussi le sens de l'intervention de J&eacute;sus &agrave; Sychar.</p> </blockquote> <p>Les Samaritains sont en fait des juifs qui, en th&eacute;ologie, pour diverses raisons historiques, refusent l'&eacute;volution du Juda&iuml;sme apr&egrave;s Mo&iuml;se. Ils refusent donc les Proph&egrave;tes, David, Salomon, le Temple de J&eacute;rusalem... De l'avenir les Samaritains n'attendent que le Messie. Son arriv&eacute;e ne r&eacute;clame aucune condition qui n'ait &eacute;t&eacute; d&eacute;j&agrave; formul&eacute;e par Mo&iuml;se. Pas besoin donc des nouvelles sagesses ou des nouvelles pratiques spirituelles. L'eau que l'on puise au fond du puits de Jacob, c'est donc aussi cette recherche aux racines, dans le pass&eacute;, dans la &quot;Tradition&quot;, dont certaines sectes &quot;traditionalistes&quot; se d&eacute;lectent &agrave; outrance).</p> <p>La faiblesse de la religion des Samaritains que J&eacute;sus d&eacute;nonce, c'est justement de s'&ecirc;tre arr&ecirc;t&eacute;e sur le chemin, de ne chercher que dans le pass&eacute;, que dans le fond d'un puits toujours plus profond, toujours plus &eacute;loign&eacute; la r&eacute;jouissance finale. Il &eacute;tait donc impensable que J&eacute;sus se mette dans le camp de cette arri&egrave;re garde...</p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&quot;...Vous ne savez pas qui vous adorez...&quot;</em></p> </blockquote> <p>En d'autres mots:</p> <blockquote> <p class="ital">&quot;<em>Vous ne savez pas qui vous adorez. Comme tous les Int&eacute;gristes, vous pensez le savoir, mais vous ne le savez pas et d'ailleurs, vous ne le saurez jamais sans savoir pr&eacute;alablement ce qu'est un myst&egrave;re...</em>&quot;</p> </blockquote> <p>Oui, la port&eacute;e spirituelle de ce que la Samaritaine est en train de chercher et de d&eacute;couvrir est abyssale: elle va savoir, pouvoir et devoir d&eacute;passer les traditionalismes et autres int&eacute;grismes religieux... </p> <p>Ne nous laissons surtout pas pi&eacute;ger par cette perspective particuli&egrave;re de l'entretien qui pourrait laisser croire que J&eacute;sus est Juif plut&ocirc;t que Samaritain. Il est simplement plus juif que samaritain parce qu'il accorde une certaine importance aux proph&egrave;tes, aux livres historiques et sapientiaux... J&eacute;sus est plus juif que samaritain parce que les Juifs ont laiss&eacute; le grain pousser plus haut que les Samaritain... Mais le grain doit encore monter! </p> <p>En fait, avant m&ecirc;me d'arriver &agrave; Sychar, J&eacute;sus n'est d&eacute;j&agrave; plus Juif! Selon Jean, il avait d&eacute;j&agrave; fait son grand<a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-vendeurstemple-tab.htm#0" target="" > esclandre au Temple</a>. J&eacute;sus nous le dit clairement; l'adoration doit aller des &laquo;Hauts lieux&raquo; vers le &laquo;non-lieux&raquo; de l'Esprit en passant –en passant seulement!– par J&eacute;rusalem. L'objectif vis&eacute; n'est ni dans l'archa&iuml;sme qui d&eacute;tiendrait toute la v&eacute;rit&eacute; ni dans le Temple et ses th&eacute;ologies raffin&eacute;es, mais au-del&agrave;... Non pas aux racines du religieux, non pas dans l'actualit&eacute; de nos temples, mais sur le toit de nos temples, aux faites, l&agrave; o&ugrave; le diable invitait le Christ &agrave; redescendre dans la <a href="rel-exeg-tentation3-tab.htm#0" target="" >troisi&egrave;me tentation</a>.</p> <blockquote> <p class="vertmaigre ital">&quot;...ce n'est plus sur cette montagne ni &agrave; J&eacute;rusalem que...&quot;</p> </blockquote> <p>Quelle d&eacute;licatesse dans la p&eacute;dagogie du Christ qui ne nie jamais la valeur des Samaritains et qui demande m&ecirc;me &agrave; boire de leur eau! Il ne nie pas plus la valeur de ces pseudo-ennemis des Samaritains que sont les Juifs. Mais Il grimpe sur leurs dos des uns et des autres pour aller plus haut encore. </p> <p>Quelle infinie subtilit&eacute; qui ne nous invite pas non plus &agrave; aller jusqu'au soleil mais seulement &agrave; monter vers lui! C'est la volont&eacute; de promouvoir la maturation qui est le fuel de la spiritualit&eacute; de J&eacute;sus... En amour comme en religion, une Histoire oui, mais une Histoire comme rail vers l'amour vrai, vers l'adoration vraie... </p> <p> Être chr&eacute;tien, ce n'est pas se conformer par la Tradition mais passer par la Tradition pour prendre la direction qui nous en s&eacute;pare finalement... Pas de place pour les int&eacute;grismes et autres cultes compulsifs du pass&eacute;. L'amour doit passer du besoin biologique &agrave; l'adoration spirituelle en passant par un d&eacute;sir mutant. Pas de place pour le d&eacute;sir amoureux purement fonctionnel qui sait ce qu'il cherche et l'amour contractuel lui-m&ecirc;me devra c&eacute;der la place &agrave; l'amour inconditionnel, &agrave; l'abandon total aux exigences du myst&egrave;re d'Agap&ecirc; qui fait oublier la cruche sur le bord du puits... </p> <p>&nbsp; </p> <p align="center" class="vertgras">*-5-Le temps* </p> <p>&nbsp; </p> <p>Oui, ce que Dolto a tr&egrave;s bien vu, devient clair pour moi aussi et s'impose m&ecirc;me: il y a une certaine r&eacute;f&eacute;rence au temps dans cet &eacute;pisode qui ne devrait pas nous &eacute;chapper... La hauteur du soleil... Le pass&eacute;, la Tradition au fond du puits... Le pr&eacute;sent de la moisson qui monte doucement vers le soleil de midi, &agrave; l'heure o&ugrave; les ombres sont les plus courtes... Le temps du semeur et celui du moissonneur ramass&eacute; dans une intemporalit&eacute; gracieuse... Dolto en a tellement bien parl&eacute; que ce serait p&eacute;cher que de la paraphraser... Je vous renvoie &agrave; <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-dolto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >son ex&eacute;g&egrave;se</a>...</p> <p>&nbsp; </p> <p align="center">*-6- (...)* </p> <p>Ce texte &eacute;vang&eacute;lique est d'une telle ampleur qu'une ex&eacute;g&egrave;se exhaustive demanderait tout un site... Plut&ocirc;t que de continuer &agrave; sp&eacute;culer et de fatiguer davantage mon lecteur qui certainement se lasse, je propose ici quelques lectures utiles que j'ai num&eacute;ris&eacute;es dans ma documentation ex&eacute;g&eacute;tique... </p> <ul> <ul> <li><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-dolto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Fran&ccedil;oise Dolto</a></li> <li><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-ratzinger-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Ratzinger</a></li> <li><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-grosjean-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Jean Grosjean</a></li> <li><a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-delvasto-samaritaine-tab.htm#0" target="" >Lanza Delvasto</a></li> <li><a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-samaritaine-jn4-tab.htm" target="" >...et, bien s&ucirc;r, les diverses traductions du texte!</a></li> </ul> </ul> <p>paul yves wery - Chiangmai - Juin 2011</p> </div> <p>&nbsp;</p> <p>Vous pouvez aussi lire la BD inspir&eacute;e par le texte &eacute;vang&eacute;lique en <a href="rel-exeg-samaritaine-bd.htm">cliquant ici</a> </p> <p>&nbsp;</p>