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<p class="petitpetit "><a name="0" id="0"></a>version 1.03 - Novembre 2016</p> <p class="rougemaigre centre">Le Prologue Johannique</p> <blockquote> <p class="petit">Abstract: Le langage et la logique sont au coeur de la religion chr&eacute;tienne. Le dieu qui ne se soumettrait pas lui-m&ecirc;me aux conditions du langage ne serait pas un dieu chr&eacute;tien. </p> </blockquote> <div class="just"> <p>Pour comparer diverses traductions du Prologue, <a href="../rel-citationsbible/rel-ref-bi-prologue-tab.htm#0" target="" >cliquez ici </a></p> <p>Le prologue johannique met en perspective une liste de symboles qui seront ensuite r&eacute;guli&egrave;rement r&eacute;utilis&eacute;s&nbsp;dans le corps de l'Evangile: lumi&egrave;re, vie, Dieu, chair, t&eacute;n&egrave;bres... Il ne s'agit pas tant d'&eacute;tablir une nouvelle convention langagi&egrave;re, un nouveau lexique de termes techniques que d''essayer de nous faire entrer dans une nouvelle <a href="../rel-bud/rel-bud-symbole%20et%20langage-tab.htm#0" target="" >division symbolique</a> du r&eacute;el. Tout comme on fabrique et assemble des engrenages pour le bo&icirc;tier d'une horloge, Jean nous propose ici de d&eacute;couper et articuler des symboles neufs d'une certaine mani&egrave;re, ce qui, dans un deuxi&egrave;me temps, permettra au langage asservi &agrave; ce nouvel ordre symbolique de faire intrusion dans des strates tr&egrave;s intimes de la spiritualit&eacute;. La fertilit&eacute; de cette nouvelle approche du r&eacute;el, les traducteurs ne pourront nous en rendre compte que par d'astucieuses combinaisons des mots anciens (un mot <a href="../rel-bud/rel-bud-symbole%20et%20langage-tab.htm#langage" target="" >n'est pas</a> un symbole!). </p> <p>Il est in&eacute;vitable donc que l'usage commun du langage soit mis &agrave; mal. Notre raison d'abord chancelle. D'aucun parlera de psychose&nbsp;puisque dans la sph&egrave;re johannique, il est devenu normal de boire l'eau vive, de manger le corps de J&eacute;sus, d'&ecirc;tre compar&eacute; &agrave; une brebis, de na&icirc;tre d'eau et d'Esprit, de r&eacute;pandre en quelques instants un an de salaire en parfum sur des pieds... Et que penser de la R&eacute;surrection? Dans une sph&egrave;re o&ugrave; les mots &laquo;chair&raquo; et &laquo;vie&raquo; se mettent au service de ce nouvel arri&egrave;re-plan symbolique, l'interpr&eacute;tation m&eacute;dicale de la <a href="rel-exeg-resurrection-tab.htm#0" target="" >R&eacute;surrection</a> que le langage commun sugg&egrave;re est tout simplement devenue obsol&egrave;te. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Depuis le prologue jusqu'au chapitre XXI, la R&eacute;surrection est le point central et la motivation du quatri&egrave;me &eacute;vangile. Mais que faut-il entendre par ce mot? Avec l'usage convenu du langage, qui, pour le dire vite, est aussi le langage de la m&eacute;decine, on brouille les pistes et parler de la R&eacute;surrection fait ricaner ceux qui ne font pas autant de tralalas autour de la question de la mort, ceux qui acceptent de mourir sans devoir recourir &agrave; des esp&eacute;rances scientifiquement absurdes. Avec Jean, il faut reprendre le sens d'une &eacute;ventuelle survie apr&egrave;s la mort &agrave; la racine. Or, la m&eacute;decine est ici d'un pauvre secours. Il faut commencer par le d&eacute;but, c'est-&agrave;-dire commencer par identifier mieux ce qui fait que je suis moi et que je continue d'&ecirc;tre moi m&ecirc;me lorsque je perds un bras ou la raison ou ma libert&eacute; sociale. C'est dans le m&ecirc;me ordre d'id&eacute;es que je cesse d'&ecirc;tre moi (je meurs donc), lorsque j'ob&eacute;is inconsciemment aux automatismes de la chair, aux publicit&eacute;s et autres conditionnements culturels (alors m&ecirc;me que je garde intact mes bras, ma raison, mon m&eacute;tabolisme biologique, ma libert&eacute; de d&eacute;placement...). Quel est le lien entre ce moi-l&agrave; et mon corps m&eacute;dical? C'est cet enjeu-l&agrave; qui est derri&egrave;re la <a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#christ" target="" >reconnaissance h&eacute;sitante</a> du Christ Ressuscit&eacute; par ses disciples au chapitre XXI. </p> </blockquote> <p>Dans le quatri&egrave;me Evangile, les phrases ne prennent donc vraiment sens que si le Prologue r&eacute;ussit &agrave; sortir le lecteur de son ancienne division symbolique du r&eacute;el et de l'usage convenu des mots. Le vieil ordre symbolique et le langage commun qui en rend compte sont impropres &agrave; transmettre tout ce dont Jean veut nous parler. Spirituellement, nous y sommes trop &agrave; l'&eacute;troit. Pour entrer dans la sph&egrave;re johannique, nous devons entendre plus d&eacute;licatement, plus subtilement, le sens de l'appartenance, de la hi&eacute;rarchie, de l'identit&eacute;, de la paternit&eacute; ou de l'amour (je ne cite volontairement que des formes de relations qui sont toutes plus ou moins explicitement utilis&eacute;es dans le Prologue). Le Prologue arr&ecirc;te net l'&eacute;lan de tous ceux qui, &agrave; force de simplifications, dans un grand effort de la&iuml;cisation, voudraient faire du christianisme une simple th&eacute;orie humaniste avec quelques superstitions en plus. </p> <p>Pour le dire brutalement, Jean qui croit en la R&eacute;surrection sait bien que cette <a href="rel-exeg-resurrection-tab.htm">R&eacute;surrection</a> ne nous lib&egrave;re ni de la mort m&eacute;dicale ni de l'angoisse qui peut l'accompagner. (La <a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#mort" target="" >finale du chapitre XXI</a> est &eacute;loquente &agrave; ce propos!) </p> <p>Dans ce Prologue qui pr&eacute;pare le lecteur &agrave; la r&eacute;ception de l'Evangile, le g&eacute;nie des traducteurs du grec ancien est mis &agrave; l'&eacute;preuve. On aura compris que les probl&egrave;mes les plus difficiles qu'ils auront &agrave; surmonter ne sont pas des probl&egrave;mes sp&eacute;cifiques au grec et au fran&ccedil;ais. Le traducteur devra entrer dans une herm&eacute;neutique &laquo;supra-philologique&raquo; parce que la parfaite ma&icirc;trise du grec et du fran&ccedil;ais (et m&ecirc;me de l'aram&eacute;en!) ne r&eacute;sout pas les questions les plus importantes. <a href="../rel-citationsdicos/rel-ref-dicoperso.htm#hermeneutique" target="" >L'herm&eacute;neutique</a> d&eacute;montre l'impertinence de quelques traductions trop influenc&eacute;es par la philologie. Mais ce que l'herm&eacute;neutique juge pertinent est difficile &agrave; transmettre avec les mots de tous les jours; il faut des m&eacute;taphores, des figures de style, de la po&eacute;sie peut-&ecirc;tre... Bref, tout un arsenal d'inventions langagi&egrave;res qui feront par exemple de <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#011" target="" >Chouraki</a> &agrave; la fois un traducteur g&eacute;nial et un tr&egrave;s &eacute;trange rh&eacute;toricien. </p> <p>Donnons trois exemples. Le premier est caricatural et le dernier est le plus subtil de sorte que dans cette progression vers la subtilit&eacute;, on sente mieux &agrave; la fois la hauteur du propos o&ugrave; le Prologue nous convie et la difficult&eacute; de la t&acirc;che du traducteur. </p> <p>Exemple 1, le plus caricatural: </p> <p>Apr&egrave;s &ecirc;tre entr&eacute; dans les conventions johanniques, je ne pourrais jamais accepter qu'un traducteur (ou un commentateur) laisse croire que <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#0634" target="" >Jn 6, 34-59 </a> soit une apologie du cannibalisme (&quot;...mangez mon corps, buvez mon sang...&quot;, etc.). L'herm&eacute;neutique est ici sans appel. Il y aurait sinon une flagrante contradiction avec le sens donn&eacute; au mot &laquo;corps&raquo;. Il n'est m&ecirc;me pas n&eacute;cessaire de s'appesantir sur ce point, mais l'on pressent d&eacute;j&agrave; que le corps ressuscit&eacute; est aussi concern&eacute; par cette nuance. </p> <p>Exemple 2: </p> <p>Je ne peux plus accepter qu'une traduction (ou un commentaire) me laisse croire que Jean comprend la R&eacute;surrection de J&eacute;sus comme un m&eacute;decin contemporain pourrait la penser &agrave; partir de sa science. Il y aurait sinon une flagrante contradiction avec au moins le <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#211" target="" >chapitre XXI</a> et en particulier avec la non reconnaissance imm&eacute;diate du Christ Ressuscit&eacute; par Pierre, Jean et, surtout, Thomas, lui aussi pr&eacute;sent, et qui, au <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#2024" target="" >chapitre XX </a>, venait de mettre ses doigts dans les plaies... </p> <p>Exemple 3: </p> <p>Je ne peux plus accepter qu'au chapitre XXI, le traducteur (ou le commentateur) permette de croire que le Christ ait pos&eacute; <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#2115" target="" >trois fois la m&ecirc;me question</a> &agrave; Pierre (comme le laisse entendre la traduction donn&eacute;e dans l'exemple). Impossible donc de rapprocher ce passage &eacute;vang&eacute;lique du triple reniement de Pierre comme une certaine ex&eacute;g&egrave;se le fait pourtant depuis des si&egrave;cles. La confusion entre 'Philia' et 'Agap&ecirc;' &eacute;tait peut-&ecirc;tre un fait dans l'usage commun du grec de cette &eacute;poque, mais Jean, qui n'&eacute;tait pas natif grec, voulait deux mots diff&eacute;rents et usa de fait de deux mots diff&eacute;rents pour une raison symbolique pr&eacute;cise. Qu'il ait choisi maladroitement dans le vocabulaire grec pour rendre compte de cette nuance symbolique qui l'obs&egrave;de depuis le Prologue jusqu'&agrave; la finale de son Evangile est une toute autre question. L'<a href="../rel-citationsdicos/rel-ref-dicoperso.htm#hermeneutique" target="" >herm&eacute;neutique</a> tol&egrave;re donc mal que certains traduisent par trois questions identiques un texte grec qui donne deux questions de fait diff&eacute;rentes dans les mots dont l'une, la premi&egrave;re, est r&eacute;p&eacute;t&eacute;e deux fois pour ob&eacute;ir &agrave; une r&egrave;gle rh&eacute;torique &eacute;vidente (il fallait montrer que c'est &agrave; contre coeur que le Christ se <a href="rel-exeg-jn21-bulle-ironiejesusphilea-tab.htm#0" target="" >replie</a> finalement sur la version &laquo;faible&raquo; de l'amour, 'Philia', au dessus de laquelle Pierre refuse de monter). En d&eacute;pit de la synonymie entre Philia et Agap&ecirc; pour les natifs grecs de cette &eacute;poque, lorsque Jean utilise Philia, il ne pense pas Agap&ecirc;. Il cherche encore et toujours &agrave; &eacute;tablir une distinction et une hi&eacute;rarchie dans les <a href="../rel-spir/rel-spirit-erosphileagape-tab.htm#0" target="" >genres de l'amour</a>. C'est un leitmotiv de tout son &eacute;vangile. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Sur ce point extr&ecirc;mement d&eacute;licat, je vous invite &agrave; entrer dans l'<a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#agape" target="" >analyse </a> du chapitre XXI. </p> <p class="turquoisemaigre">Dans les diverses traductions mises &agrave; ma disposition, sur ce point pr&eacute;cis du chapitre XXI, la &laquo;<a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#2115" target="" >Deiss</a>&raquo;, la &laquo;<a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#2115" target="" >Chouraki</a>&raquo;, la &laquo;Parole Vivante&raquo; et la &laquo;Nouvelle Bible Segond 2002&raquo; arrivent &agrave; assumer totalement les implications de l'herm&eacute;neutique. &laquo;<a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#2115" target="" >Osty</a>&raquo;, &laquo;Parole de Vie&raquo;, &laquo;<a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#2115" target="" >Semeur</a>&raquo; et d'autres encore y arrivent presque victorieusement, mais ces derniers traducteurs calent encore au verset 17 (nuance entre &laquo;la troisi&egrave;me fois&raquo; et &laquo;trois fois&raquo; qui ne signifient pas la m&ecirc;me chose. Sur ce d&eacute;tail dans le d&eacute;tail, remarquons que la &laquo;Chouraki&raquo; a trouv&eacute; une solution encore une fois brillante parce qu'elle respecte &agrave; la fois une r&eacute;alit&eacute; textuelle (philologique) ambigu&euml; et les exigences strictes de l'herm&eacute;neutique.) </p> <p class="turquoisemaigre">Mon lecteur aura remarqu&eacute; que l'herm&eacute;neutique parle avant m&ecirc;me de savoir par quels mots fran&ccedil;ais Osty, <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#2115" target="" >Colombe</a>, Deiss, <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#2115" target="" >TOB</a> et les autres traduisent successivement Philia et Agap&ecirc;. Cette derni&egrave;re &eacute;tape est une question bien plus ordinaire&nbsp; de convention verbale. Que chacun juge par lui-m&ecirc;me&nbsp;de la pertinence de la convention choisie par tel ou tel traducteur. Presque tous les choix se valent puisqu'il ne s'agit que d'une convention, pourvu que l'attention ait &eacute;t&eacute; pr&eacute;alablement &eacute;veill&eacute;e sur la diff&eacute;rence symbolique mise en jeu! </p> </blockquote> <p>Je ne peux que me r&eacute;jouir de la n&eacute;cessit&eacute; d'une herm&eacute;neutique &laquo;supra-philologique&raquo; pour bien traduire Jean. Cela signifie qu'avec les si&egrave;cles, j'entrerai toujours plus subtilement dans la profondeur de ce que Jean dit ou ne dit pas. Cette apparente maladresse dans le choix des mots 'Philia' et 'Agap&ecirc;' que je montrais dans le troisi&egrave;me exemple fut comme une alarme pour ma propre attention. La combinaison des efforts parfois path&eacute;tiques de Jean avec ceux des traducteurs de Jean ne cesse de replacer dans des nouvelles perspectives des labyrinthes symboliques que ne pouvaient m&ecirc;me pas imaginer les lecteur grecs du premier si&egrave;cle de notre &egrave;re. Par les jeux de ces efforts de traductions, la verbalisation favorise un raffinement du d&eacute;coupage symbolique du r&eacute;el par ceux qui traduisent d'abord et puis par ceux qui lisent et commentent ces traductions. C'est parce qu'il existe pour le genre humain cette <a href="../rel-bud/rel-bud-symbole%20et%20langage-tab.htm#interaction" target="" >relation interactive</a> entre son langage et l'ordre symbolique qui sous-tend &agrave; son langage qu'il est purement et simplement impossible d'arr&ecirc;ter une lecture d'un texte &agrave; un moment pr&eacute;cis de l'histoire de la pens&eacute;e. L'arr&ecirc;t forc&eacute; &agrave; une &eacute;tape symbolique pr&eacute;cise, qui est une tentation r&eacute;currente (surtout dans les sph&egrave;res int&eacute;gristes), est par essence non respectueuse du texte. La spiritualit&eacute; a tout &agrave; gagner dans cette th&eacute;ologie qu'il est convenu d'appeler la th&eacute;ologie de la Parole Vivante. (&laquo;Vivante&raquo; parce que encore et toujours en marche vers quelque chose d'un peu impr&eacute;visible.) </p> <p>&laquo;Parole Vivante&raquo;; nous voil&agrave; revenu au jargon du Prologue! C'est bien un des enjeu du prologue johannique que d'affirmer la marque du Divin dans ce mouvement impr&eacute;visible, cette &laquo;vie&raquo;, de la Parole. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">* </p> <p>&nbsp;</p> <p>Mon lecteur aura compris que dans ma pratique de la '<em>lectio divina</em>', j'aime comparer les diff&eacute;rences de traductions. Ces diff&eacute;rences &eacute;toffent mon pouvoir de discernement en fissurant mes symboles initiaux en divers symboles plus fins. Cette mani&egrave;re de travailler explique aussi pourquoi j'offre de plus en plus &agrave; mes lecteurs la possibilit&eacute; de comparer des traductions tr&egrave;s contrast&eacute;es. Je laisse aux traducteurs d'&ecirc;tres les seuls g&eacute;rants des contraintes et des arguments philologiques, puisque je ne suis pas moi-m&ecirc;me un savant. Apr&egrave;s avoir fait remarquer que, tout scientifiques qu'ils sont, ils produisent des r&eacute;sultats tr&egrave;s diff&eacute;rents les uns des autres, je me contenterai du plaisir de faire monter ensemble ces g&eacute;nies du langage sur l'ar&egrave;ne. En contemplant leurs querelles, je m'enrichirai toujours plus qu'&agrave; essayer de devenir moi-m&ecirc;me savant en &eacute;tudiant le grec et l'aram&eacute;en. Mon cerveau est d&eacute;j&agrave; trop vieux ne serait-ce que pour d&eacute;sirer devenir moi-m&ecirc;me un savant. Je sais que pas mal de mes lecteurs sont, h&eacute;las, aussi dans ma situation. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">***1***</p> <h4>&nbsp;</h4> <ul> <li class="vertmaigre">1.. Ent&ecirc;te, lui, le logos </li> <li class="vertmaigre">et le logos, lui, pour Eloh&icirc;ms, </li> <li class="vertmaigre">et le logos, lui, Eloh&icirc;ms. (Chouraki) </li> </ul> <p>&nbsp;</p> <blockquote> <ul> <li class="vertmaigre">1.. Au commencement &eacute;tait la Parole , </li> <li class="vertmaigre">et la Parole &eacute;tait avec Dieu, </li> <li class="vertmaigre">et la Parole &eacute;tait Dieu. (Colombe -'Segond r&eacute;vis&eacute;'-) </li> </ul> <blockquote> <p class="vertmaigre">&nbsp;</p> </blockquote> </blockquote> <ul> <li class="vertmaigre">1.. Au principe &eacute;tait la parole, </li> <li class="vertmaigre">la parole &eacute;tait chez Dieu </li> <li class="vertmaigre">et la parole &eacute;tait Dieu. (Grosjean -'Pl&eacute;iade') </li> </ul> <blockquote> <p class="vertmaigre">&nbsp;</p> <ul> <li class="vertmaigre">1..Au commencement &eacute;tait le Verbe </li> <li class="vertmaigre">Et le Verbe &eacute;tait aupr&egrave;s de Dieu, </li> <li class="vertmaigre">Et le Verbe &eacute;tait Dieu (Maredsous) </li> </ul> <blockquote> <p class="vertmaigre">&nbsp;</p> </blockquote> </blockquote> <ul> <li class="vertmaigre">1..Au principe &eacute;tait le Verbe </li> <li class="vertmaigre">et le Verbe &eacute;tait face &agrave; Dieu </li> <li class="vertmaigre">et le Verbe &eacute;tait Dieu (Elisabeth de Solms -'Sigier'-) </li> </ul> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#011" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#011" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#011" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#011" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#011" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#011" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#011" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#011" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#011" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#011" target="" >zzz</a></p> <p >&nbsp;</p> <p >'Logos', 'Verbe', 'Parole'... A travers la diversit&eacute; des traductions, c'est toujours plus ou moins directement le langage qui est mis en jeu dans la premi&egrave;re proposition du premier verset du Prologue, avant m&ecirc;me de mettre en relation ce langage avec les autres symboles (Dieu, le Fils de Dieu, la Vie, la lumi&egrave;re, etc.). </p> <p>Dans cette mani&egrave;re d'&eacute;voquer le langage, Jean fait m&ecirc;me un peu d'ironie: par son style, il singe une cosmologie. Le premier mot qu'il utilise fait qu'il est &agrave; peu pr&egrave;s impossible, &agrave; cause du contexte, de ne pas faire le rapprochement entre ce Prologue et &laquo;la&raquo; cosmologie qui avait cours &agrave; son &eacute;poque et dans sa sph&egrave;re (juive): la Gen&egrave;se. Je parle d'ironie parce que, &agrave; bien y regarder, Jean, en un clin d'oil, fait glisser la Gen&egrave;se en aval de son Prologue sans que personne ne puisse y trouver &agrave; redire; dans la Gen&egrave;se, pour cr&eacute;er le monde, Dieu 'dit'. Il utilise un langage qui pr&eacute;existe donc aux cieux, &agrave; la terre, aux t&eacute;n&egrave;bres, &agrave; l'ab&icirc;me. On pourrait d'ailleurs ajouter que le temps et l'espace aussi y pr&eacute;existent. Nous affronterons cette autre difficult&eacute; plus loin. </p> <p>L'ironie est pertinente; avant de parler du ciel, de la terre et du reste, il faut savoir reconna&icirc;tre que tout ce qui se dit et ce qui se pense, en ce compris le temps et l'espace, m&ecirc;me dans les plus hautes strates de la spiritualit&eacute; et de la cosmologie, se fait sous la f&eacute;rule des contraintes langagi&egrave;re &laquo;pr&eacute;-existante&raquo;. </p> <p>Ce faisant, je crois que le Prologue nous donne d&eacute;j&agrave; une premi&egrave;re le&ccedil;on importante:</p> <blockquote> <p class="rougemaigre"> -I- La sph&egrave;re dans laquelle Jean parle de spiritualit&eacute; n'est pas une sph&egrave;re de l'ineffable. </p> </blockquote> <p>Il ne s'agit pas tant ici de nier la possibilit&eacute; de l'ineffable que de dire d'embl&eacute;e, par principe (si j'ose dire!), qu'en ce qui le concerne, Jean n'ira pas en amont du langage. C'est une limite dont il a conscience, une limite accept&eacute;e, et une limite assum&eacute;e. (En science on parlerait peut-&ecirc;tre d'axiome.) </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">On ne sp&eacute;culera donc pas dans la spiritualit&eacute; johannique autour par exemple du sujet de la &laquo;non-dualit&eacute;&raquo; comme les bouddhistes aiment le faire, car s'il est question de langage, il faut au moins que deux entit&eacute;s soient 'autres' l'une par rapport &agrave; l'autre. </p> <p class="turquoisemaigre">(La &laquo;non-dualit&eacute;&raquo; &agrave; &eacute;videmment maille &agrave; partir avec un certain christianisme qui a aujourd'hui le vent en poupe: Eckart, Gr&eacute;goire de Nysse... L'Evangile de Jean, me semble-t-il, nous invite &agrave; &ecirc;tre extr&ecirc;mement prudent par rapport &agrave; ce courant spirituel dit &laquo;apophatique&raquo;. Ce sujet est extr&ecirc;mement compliqu&eacute; et je ne suis, h&eacute;las, pas encore en mesure aujourd'hui d'oser m'y aventurer...) </p> </blockquote> <p>L'air de rien, cela nous entra&icirc;ne d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s loin: le chr&eacute;tien johannique refusera, par exemple, de prendre en consid&eacute;ration que Dieu peut se &laquo;contre-dire&raquo; (contrairement &agrave; ce qu'un certain Islam int&eacute;griste aime dire et rappeler). Dans la spiritualit&eacute; de Jean, Dieu se donne aux hommes en aval des r&egrave;gles du langage, Il &laquo;joue le jeu&raquo; du langage. C'est au coeur de ce qu'une certaine th&eacute;ologie appellera la R&eacute;v&eacute;lation.</p> <p class="centre">* </p> <p>Est-ce dire que, pour Jean, il n'y a pas de myst&egrave;re&nbsp;en Dieu? Est-ce dire que, pour lui, tout probl&egrave;me spirituel n'est qu'&eacute;nigme et pourrait, au moins en droit, se r&eacute;soudre dans une m&eacute;ditation plus pointue? Jean ne se prononce pas directement sur ce point parce qu'il ne donne pas ici un cours de m&eacute;taphysique. Indirectement pourtant, me semble-t-il, dans son Prologue comme dans la suite de son texte, Jean reconna&icirc;t bel et bien le myst&egrave;re non seulement au coeur de Dieu mais aussi au coeur de l'Homme. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">On touche ici la question de l'alt&eacute;rit&eacute; et il y aurait &eacute;videmment beaucoup &agrave; dire en partant, par exemple, de Jn3,8 o&ugrave; &agrave; la fois 'j'entends' et 'je ne sais pas'. </p> <blockquote> <p class="vertmaigre"><em>&laquo;Le vent souffle o&ugrave; il veut; tu l&rsquo;entends, mais tu ne sais pas d&rsquo;o&ugrave; il vient ni o&ugrave; il va. Il en est ainsi de quiconque est n&eacute; de l&rsquo;Esprit...&raquo; </em> Jn3,8 <span class="vertmaigre">(Trad. Nouvelle Bible S&eacute;gond 2002)</span></p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#038" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#038" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#038" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#038" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#038" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#038" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#038" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#038" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#038" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#038" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p class="turquoisemaigre">Ce verset dit clairement et d'une tr&egrave;s belle fa&ccedil;on, la limite &agrave; la fois sublime et typique d'un langage qui par vocation cherche &agrave; dire mais ne peut pourtant offrir totalement ce qu'il a re&ccedil;u &agrave; dire &agrave; cause de l'alt&eacute;rit&eacute; qui s&eacute;pare celui qui dit de celui qui entend. Jn3-8 paraphrase en quelque sorte ce que dit le premier verset du Prologue mais assume d&eacute;j&agrave; une propri&eacute;t&eacute; du langage que le Prologue ne fait qu'annoncer. </p> <p class="turquoisemaigre">Rappelons tout de m&ecirc;me ici que le concept d'alt&eacute;rit&eacute; n'&eacute;tait pas encore op&eacute;rationnel dans la pens&eacute;e de cette &eacute;poque. Le christianisme contribua &agrave; &eacute;tablir la distinction entre la personne et l'individu qui aujourd'hui s'est g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e dans le monde entier, mais il ne faut pas s'&eacute;tonner de ce que, au moment o&ugrave; cette distinction se d&eacute;coupe dans l'&eacute;toffe du r&eacute;el, Jean use d'une p&eacute;dagogie encore compliqu&eacute;e, indirecte, m&eacute;taphorique... </p> </blockquote> <p><a name="scienceinfo" id="scienceinfo"></a>Jean fonde le myst&egrave;re &agrave; l'int&eacute;rieur des limites de la communication et non sur une nature &laquo;supra linguistique&raquo; de Dieu et c'est l&agrave; que sa spiritualit&eacute; fait la diff&eacute;rence par rapport &agrave; ces th&eacute;ologies qui acceptent sans limitation une incoh&eacute;rence de Dieu. </p> <p>Il est utile de remarquer ici que les scientifiques disent aussi, &agrave; leur mani&egrave;re, qu'il y a place pour un myst&egrave;re dans la sph&egrave;re de la communication, qu'il soit ou non question de Dieu, puisque pour les sciences du langage, il n'y a pas d'information qui puisse se transmettre int&eacute;gralement. Cela est inh&eacute;rent au langage que de perdre quelque chose dans son cheminement entre deux interlocuteurs. Un langage n'est pas une simple interaction comme on pourrait peut-&ecirc;tre la concevoir en physique traditionnelle par exemple. Pour un chercheur en communication, la transmission parfaite n'existe pas, elle ne fait que tendre vers cet id&eacute;al. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre"> Le langage se situe toujours entre deux extr&ecirc;mes chim&eacute;riques: d'un c&ocirc;t&eacute; la math&eacute;matique o&ugrave; le r&eacute;cepteur entend tout ce qui est &eacute;mis par l'&eacute;metteur et de l'autre c&ocirc;t&eacute;, l'ignorance totale. Dans le premier comme dans le dernier cas on peut, stricto sensu, parler de chim&egrave;re parce que dans ces deux figures extr&ecirc;mes, &agrave; bien y regarder, il n'y a pas d'alt&eacute;rit&eacute; mise en jeu. Dans un d&eacute;terminisme absolu, tout le pass&eacute; dit &agrave; la fois le futur et le pr&eacute;sent. Le temps n'est l'expression que d'une distinction purement illusoire entre deux choses qui en fait, de toute &eacute;ternit&eacute;, sont &quot;une et indivisibles&quot; d&egrave;s qu'on prend suffisamment de perspective pour les regarder. Il n'y a pas de place pour la personne dans la math&eacute;matique pure. A l'autre extr&eacute;mit&eacute; du langage, il n'y a pas plus de place pour la personne puisque rien ne permet d'entendre son existence. On sent que le langage, qui se situe entre ces deux extr&ecirc;mes, est inh&eacute;rent &agrave; la r&eacute;alit&eacute; de la personne, de 'l'autre'. C'est probablement la raison pour laquelle Jean lui accorde cette place initiatique dans son Prologue et la raison pour laquelle il dit ensuite explicitement que tout na&icirc;t par le Logos. La spiritualit&eacute; de Jean se d&eacute;veloppe dans l'espace creus&eacute; entre la science et l'ignorance, entre un d&eacute;terminisme absolu et la non-conscience absolue, entre un Panth&eacute;isme &agrave; la Spinoza et le silence par absence d'interlocuteur. </p> </blockquote> <p>En &eacute;veillant notre attention sur le langage, Jean nous dit qu'il faudra s'attendre &agrave; des failles &agrave; la r&eacute;ception de tout ce que le Dieu veut donner. La spiritualit&eacute; de Jean est justement un effort pour tenter de r&eacute;cup&eacute;rer toujours un peu plus de ce que le langage perd dans son trajet entre deux interlocuteurs. (C'est donc une invitation exactement inverse &agrave; celle de l'int&eacute;griste qui justifie une fois pour toute l'incoh&eacute;rence de Dieu en &laquo;entendant&raquo; ce que son instinct est tr&egrave;s pr&eacute;dispos&eacute; &agrave; entendre (pour d'autres raisons moins avouables), &agrave; savoir que Dieu n'a &agrave; se plier &agrave; aucune r&egrave;gle, pas m&ecirc;me &agrave; celle du langage.) </p> <p>Pour ma part, je tire donc d&egrave;s ce premier verset du prologue une deuxi&egrave;me le&ccedil;on: </p> <blockquote> <p class="rougemaigre">-II- Des myst&egrave;res spirituels se d&eacute;ploient en aval des r&egrave;gles du langage auxquelles le Dieu johannique se plie. Mais par un travail sur ces entraves structurelles qui brident toute parole, Dieu nous donne de pouvoir toujours am&eacute;liorer notre mani&egrave;re de le comprendre. </p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">* </p> <p>Je ne veux pas esquiver la difficult&eacute; que pose aussi l'expression &laquo;<span class="vertmaigre">Au commencement.</span>&raquo;, m&ecirc;me si mille ex&eacute;g&egrave;ses nous ont d&eacute;j&agrave; donn&eacute; la cl&eacute; de cette &eacute;nigme d&egrave;s les premiers si&egrave;cles de notre &egrave;re (Orig&egrave;ne, Cyrille d'Alexandrie, etc.). </p> <p>&Agrave; travers la diversit&eacute; des traductions de cette expression (&laquo;Ent&ecirc;te&raquo;, &laquo;Au Principe&raquo;, &laquo;Au commencement&raquo;, etc.), il reste toujours que Jean essaye de donner un ordre des choses. Les traductions les plus communes laisseraient croire que c'est un ordre dans le temps (succession temporelle). Mais s'il &eacute;tait question d'un ordre dans le temps, alors le temps pr&eacute;existerait &agrave; tout. Le Prologue sombrerait aussit&ocirc;t dans le m&ecirc;me genre de pi&egrave;ge que celui dans lequel tombait la Gen&egrave;se avec son Dieu qui &laquo;dit&raquo; (cf. supra). Or on est en droit de penser au contraire que les dur&eacute;e sont des sous-produit (&quot;logiquement seconds&quot;) de nos existences plut&ocirc;t que l'inverse. J'en arriverai vite sinon &agrave; dire que le seul vrai Dieu c'est ce temps qui fit germer la Parole et tout ce qui s'en suit. Y aurait-il encore une spiritualit&eacute; possible si la dur&eacute;e n'appartenait qu'&agrave; Dieu? Y aurait-il encore une spiritualit&eacute; si la dur&eacute;e ne nous appartenait pas personnellement? </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Cette spiritualit&eacute; existe peut-&ecirc;tre, mais c'est alors une spiritualit&eacute; &quot;spinosiste&quot; (ou assimilable), pas une spiritualit&eacute; johannique. Or Spinoza pose, &agrave; mes yeux en tout cas, quelques affirmations que je ne suis pas en mesure d'accepter &agrave; cause de l'exp&eacute;rience que j'ai, moi, du r&eacute;el. Je ne peux m'int&eacute;resser &agrave; une th&eacute;orie des choses qui n&eacute;gligerait ma libert&eacute; de faire na&icirc;tre par moi-m&ecirc;me une &laquo;nouveaut&eacute;&raquo; qui soit &agrave; la fois une &laquo;surprise&raquo; pour les physiciens et une surprise pour Dieu. Je ne peux pas plus me r&eacute;soudre &agrave; porter cr&eacute;dit &agrave; une philosophie qui par la connaissance rationnelle seule ferait monter joyeusement un condamn&eacute; sur l'&eacute;chafaud... (Ce fut aussi le travers d'un certain christianisme que je refuse tout autant!) </p> <p class="turquoisemaigre">S'il faut choisir une analyse philosophique du r&eacute;el, je pr&eacute;f&eacute;rerais celle de Bergson &eacute;videmment. Bergson a &eacute;crit des pages sublimes pour articuler cette diff&eacute;rence entre le temps des physiciens (pr&eacute;d&eacute;terminant et d&eacute;termin&eacute;) et les dur&eacute;es v&eacute;ritables (plurielles) inscrites &agrave; l'envers de la connaissance scientifique (appartenant aux &ecirc;tres et non rien qu'&agrave; l'ensemble de ces &ecirc;tres) et dont le signe est l'&eacute;mergence d'une &laquo;impr&eacute;visible nouveaut&eacute;&raquo;. Pour nous aider &agrave; comprendre ceci, il nous suffit de penser au destin d'un galet. Quelques formules de scientifiques semblent pouvoir &eacute;puiser la connaissance du destin d'un galet. Le temps, certes est une des variables de ces formules physico-chimiques mais, &agrave; bien y regarder, est-ce vraiment le temps que le physicien assume par cette variable? Pour ce galet sans vie (<a href="../rel-spir/rel-spirit-amepierres-tab.htm#0" target="" >encore que..</a>.), tout semble d&eacute;j&agrave; pr&eacute;inscrit de toute &eacute;ternit&eacute;. En d'autres mots, son avenir est d&eacute;j&agrave; dans son pr&eacute;sent et dans son pass&eacute;. Ce pseudo-temps n'est pour lui qu'une abstraction utile pour le cerveau du physicien qui voudrait se donner une image utile de son existence de galet, mais il n'existe pas. La dur&eacute;e v&eacute;ritable ne commence que si le galet est d&eacute;tenteur d'un avenir qu'il peut choisir, un avenir impr&eacute;visible, un avenir dont on attendrait le surgissement pour pouvoir d&eacute;couvrir si oui ou non les formules des physiciens comprenaient correctement le r&eacute;el. </p> <p class="turquoisemaigre">Si cette dur&eacute;e-l&agrave;, si ce v&eacute;ritable temps ne nous appartient pas en propre mais appartient par exemple &agrave; Dieu ou &agrave; l'Ordre de la Nature, alors, une vraie spiritualit&eacute; ne peut plus exister. </p> </blockquote> <p>Notons au passage que cette r&eacute;flexion sur le temps doit aussi se faire &agrave; propos de l'&eacute;tendue. les deux sont li&eacute;s. Le temps organise les successions de diff&eacute;rences, et l'espace distribue les diff&eacute;rences dans chaque instant (ou vice versa). </p> <p>On ne sortira donc pas de l'impasse si l'on ne cherche d'abord &agrave; se d&eacute;p&ecirc;trer d'une topique spatio-temporelle. J'ai d&ucirc; placer les mots &laquo;nouveaut&eacute;&raquo; et &laquo;surprise&raquo;, entre guillemets pour alerter mon lecteur. Il n'y a de &laquo;nouveaut&eacute;&raquo; et de &laquo;surprise&raquo; que dans le langage ancien. Dans celui de Jean, on pr&eacute;f&egrave;re parler de Vie. De cette Vie-l&agrave;, le temps des physiciens n'a pas la totale ma&icirc;trise. C'est en tout cas ce que moi je veux, ce que moi j'exige, d'une spiritualit&eacute; digne de ce nom! </p> <p>Le positionnement dont il est question par le premier &laquo;commencement&raquo; du Prologue ne doit pas se comprendre comme un positionnement spatio-temporel mais comme un positionnement &laquo;didactique&raquo;. (Quelques traductions nous mettent habillement la puce &agrave; l'oreille: Chouraki, Maredsous.). Il sera tout de suite question d'une vraie dur&eacute;e dans le Prologue, mais en aval du Logos. On est d'abord dans un non-temps, une succession formelle: le m&ecirc;me genre de temps que celui qui, dans une d&eacute;monstration math&eacute;matique, ordonne les formules successives d'une th&egrave;se. (La th&egrave;se math&eacute;matique d&eacute;montr&eacute;e est &eacute;videmment vraie avant la d&eacute;monstration, mais c'est par soucis &laquo;didactique&raquo; que les formules de la d&eacute;monstrations se succ&egrave;dent les unes aux autres.) </p> <p>De la m&ecirc;me mani&egrave;re, il nous faut comprendre que dans la spiritualit&eacute; johannique, il n'y a jamais eu de &laquo;<em>commencement&raquo;</em> temporel du Logos. Il faut y entendre l'&eacute;quivalent du &laquo;<em>Il &eacute;tait une fois...&raquo;</em> des fables de notre enfance. </p> <p>Par contre, une fois que ce &laquo;<em>commencement&raquo;</em> non-temporel du langage est bien assis, la dur&eacute;e na&icirc;t, dans et par le langage.&nbsp;La mesure du temps peut alors entrer dans la discussion spirituelle tout comme dans et par le &laquo;il &eacute;tait une fois...&raquo; la fable peut tracer une ligne de temps virtuelle hors de l'informe. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">J'invite mon lecteur &agrave; entrer dans la subtilit&eacute; abyssale de l'usage du temps (grammatical et symbolique) par Andr&eacute; <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#011" target="" >Chouraki</a> lorsqu'il traduit le Prologue. Un v&eacute;ritable d&eacute;lice. Il faut voir la profondeur de sa lucidit&eacute; non seulement dans le choix du mot &laquo;Ent&ecirc;te&raquo; (l'ordre persiste malgr&eacute; l'abolition pure et simple d'une id&eacute;e de temps.), mais aussi dans le sort qu'il fait &agrave; notre ind&eacute;crottable verbe &laquo;&ecirc;tre&raquo;, et dans l'encha&icirc;nement hallucinant de son &laquo;devenir&raquo; et de son &laquo;advenir&raquo;. (Ce choix fait parfaitement sentir que l'espace aussi est dans cette affaire et qu'il faut savoir jongler entre &laquo;un genre particulier de l'existence&raquo; et &laquo;l'existence mat&eacute;rielle&nbsp; dans le sens scientifique du mot&raquo; pour ne pas se retrouver perdus comme les interlocuteurs de J&eacute;sus (la fin de <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#0626" target="" >Jn6</a> par exemple) lorsque J&eacute;sus leur parlait de chair et de nourriture. Chouraki a bel et bien r&eacute;ussi pr&eacute;server la nuance entre une topique non-spatio-temporelle et une topique spatio-temporelle. </p> </blockquote> <p>D'aucun a voulu voir dans ces finasseries de topique, le moyen d'&eacute;viter de faire croire que le Verbe aurait une date et un lieu de cr&eacute;ation tout en admettant qu'il f&ucirc;t '<span class="ital">engendr&eacute; et non pas cr&eacute;&eacute;</span>' (Cr&eacute;do de Nic&eacute;e). Je me contenterai pour le moment d'y voir la raison pour laquelle Jean reparle de &laquo;commencement&raquo; d&egrave;s le deuxi&egrave;me verset. Il fallait compl&eacute;ter ce qui venait d'&ecirc;tre dit &laquo;hors espace et hors temps&raquo; pour que tout soit dit. (Que tout soit entendu est une autre affaire!...) </p> <h5>&nbsp;</h5> <p class="centre">***2***</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <blockquote> <p class="vertmaigre">2..&nbsp;Lui ent&ecirc;te pour Eloh&icirc;ms. (Chouraki) </p> <blockquote> <p class="vertmaigre">2..&nbsp;Elle &eacute;tait au commencement avec Dieu. (Colombe) </p> </blockquote> <p class="vertmaigre">2.. Elle &eacute;tait au principe chez Dieu. (Grosjean) </p> <blockquote> <p class="vertmaigre">2..Il &eacute;tait au commencement pr&egrave;s de Dieu (Maredsous) </p> </blockquote> <p class="vertmaigre">2..Il &eacute;tait au Principe face &agrave; Dieu <span class="vertmaigre">(de Solms)</span> </p> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#012" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#012" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#012" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#012" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#012" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#012" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#012" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#012" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#012" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#012" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p>Cette fois, il y est bien question de dur&eacute;e. Le mot &laquo;commencement&raquo; a chang&eacute; sa valeur symbolique parce que dans sa deuxi&egrave;me occurrence, la dur&eacute;e existe par l'effet de sa premi&egrave;re occurrence et il fallait donc tout de suite en profiter pour corriger un possible malentendu que le premier verset laissait possible&nbsp;et qui ferait de Dieu un effet du langage: un &laquo;Logos-supr&ecirc;me&raquo; qui regarderait Dieu tout comme nous, nous regardons notre propre main! Or, ce que Jean aimerait faire entendre c'est que dans son vocabulaire, c'est le langage qui est partie de Dieu (la seule partie qui nous soit accessible dans l'espace et dans le temps) et pas l'inverse. Pour nous donc, le Logos est la totalit&eacute; du Dieu op&eacute;rationnel; mais que Dieu soit plus que ce que le langage en dit, c'est son affaire. Que pourrions-nous en savoir d'ailleurs puisque cela est indicible! Jean ne sp&eacute;cule pas hors des fronti&egrave;res de la conscience (mais il fallait tout de m&ecirc;me qu'il commence par le dire). </p> <p>La spiritualit&eacute; de Jean est donc incarn&eacute;e et il appuiera cette caract&eacute;ristique symbolique de plus en plus clairement par la suite du Prologue. Oui, cette deuxi&egrave;me occurrence du mot &laquo;commencement&raquo;, parce qu'elle est spatio-temporelle cette fois, invite tout naturellement &agrave; entrer dans l'Histoire. Et c'est donc tout naturellement que les &eacute;v&eacute;nements temporels de la R&eacute;v&eacute;lation vont pouvoir se succ&eacute;der dans la suite du Prologue. </p> <p>Pour nous, petites choses humaines, la troisi&egrave;me le&ccedil;on &agrave; tirer des deux premier versets du Prologue, quoi qu'en disent les th&eacute;ologiens -je m'en tiens ici aux contenus de deux versets - est donc peut-&ecirc;tre celle-ci : </p> <blockquote> <p class="rougemaigre">-III- Si Dieu est Parole, cela ne veut pas dire que la Parole est Dieu dans son int&eacute;gralit&eacute;; d'ailleurs s'Il lui arrivait de d&eacute;border du langage que pourrions-nous en savoir sans langage? </p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">*</p> <p>&nbsp; </p> <p>Dans notre espace et dans notre temps (pour notre conscience donc), le Logos est bien Dieu. Mais en m&ecirc;me temps, nous dit Jean, ce Logos est tout aussi clairement &laquo;<span class="ital">en face de</span>&raquo; Dieu. </p> <blockquote> <p class="turquoisemaigre">Laissons ici de c&ocirc;t&eacute; la question philologique pour retrouver l'exigence plus radicale de l'herm&eacute;neutique. &laquo;En face de&raquo;, &laquo;pour&raquo;, &laquo;avec&raquo;, &laquo;chez&raquo;, &laquo;pr&egrave;s de&raquo;, (...). Peu importe la convention langagi&egrave;re choisie par le traducteur pourvu qu'il nous rende compte d'une distance, d'un d&eacute;coupage symbolique. </p> </blockquote> <p>A bien y regarder, cette apparente contradiction ne g&ecirc;nerait personne s'il ne s'agissait pas de symboles &eacute;trangement d&eacute;coup&eacute;s par Jean et il faut le rappeler avant de nous laisser partir en des envol&eacute;es lyriques avec un peu de Trinit&eacute; par-ci, un peu d'ineffable par-l&agrave; ou un peu de myst&egrave;re &agrave; gauche, un peu de miracle &agrave; droite... </p> <p>Aucun philosophe ne serait vraiment g&ecirc;n&eacute; de ce que je fasse moi aussi un prologue &agrave; la mani&egrave;re de Jean; le philosophe se contenterait de me dire &laquo;<em>Attention Paul-Yves, aujourd'hui les philosophes ont des mani&egrave;res plus simples, plus claires, plus pr&eacute;cises pour s'exprimer!</em>&quot; Mais ils pourraient me comprendre sans crier &agrave; la contradiction! </p> <p>&nbsp;</p> <table border="1" align="center" cellpadding="5" cellspacing="0" bordercolor="#FF0000"> <tr> <td width="436" valign="top"></td> <td width="436" valign="top"></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Au commencement &eacute;tait l'instinct </p> <p>Et l'instinct &eacute;tait orient&eacute; vers la pens&eacute;e </p> <p>Et la pens&eacute;e &eacute;tait l'instinct! </p></td> <td width="436" valign="top"><p>Au commencement &eacute;tait le Verbe </p> <p>Et le Verbe &eacute;tait vers Dieu </p> <p>Et Dieu, Il &eacute;tait le Verbe. </p></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Au commencement, l'instinct &eacute;tait orient&eacute; vers la pens&eacute;e </p></td> <td width="436" valign="top"><p>Celui-ci &eacute;tait au commencement vers Dieu. </p></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Et tout fut conscientis&eacute; par l'instinct </p> <p>Hors de l'instinct rien ne fut conscientis&eacute; </p> <p>Ce qui fut conscientis&eacute; en l'instinct &eacute;tait l'intelligence. </p> <p>Et l'intelligence &eacute;tait l'objectif des savants. </p></td> <td width="436" valign="top"><p>Tout par Lui fut </p> <p>Et en dehors de Lui, rien ne fut </p> <p>Ce qui fut en Lui &eacute;tait Vie, </p> <p>Et la Vie &eacute;tait la lumi&egrave;re des hommes </p></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Et cet objectif brille dans l'obscurantisme </p> <p>Et l'obscurantisme ne l'a pas compris</p></td> <td width="436" valign="top"><p>Et la Lumi&egrave;re dans les t&eacute;n&egrave;bres luit, </p> <p>Et les t&eacute;n&egrave;bres ne l'ont pas comprise. </p></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Un savant fut donn&eacute; par la pens&eacute;e </p> <p>Son nom : Pythagore. </p></td> <td width="436" valign="top"><p>Fut un homme envoy&eacute; d'aupr&egrave;s de Dieu. Son nom: Jean. </p></td> </tr> <tr> <td width="436" valign="top"><p>Etc. </p></td> <td width="436" valign="top"><p>Etc. </p></td> </tr> </table> <p>Il n'y a &eacute;videmment aucune pr&eacute;tention dans mon prologue imaginaire d'approcher le sens du Prologue johannique! Mais la colonne de gauche, le pseudo-prologue immagin&eacute; par moi, est coh&eacute;rent. Ce que je veux montrer, c'est que ce n'est pas tant la forme que le contenu symbolique qui pose probl&egrave;me pour la lecture de Jean. La logique formelle (du langage) est relativement bien respect&eacute;e dans le Prologue. Il n'est pas n&eacute;cessaire de recourir d&eacute;j&agrave; au myst&egrave;re de la Trinit&eacute; pour assumer &agrave; la fois que le Logos est Dieu et que le Logos est &laquo;en face de&raquo; Dieu. La contradiction n'est qu'apparente. En prenant en consid&eacute;ration cette finasserie de topique qui fait du deuxi&egrave;me 'commencement' un commencement dans le temps, Jean est en droit logiquement parlant de dire successivement (mais pas simultan&eacute;ment) que Logos est Dieu et puis qu'Il n'est plus Dieu. Le lecteur attentif aura remarqu&eacute; que dans mon pseudo-prologue imagin&eacute; pour la cause, le premier commencement et le deuxi&egrave;me r&eacute;pondent aussi &agrave; des topiques diff&eacute;rentes. </p> <p>Il faut utiliser l'opportunit&eacute; qui est offerte ici pour d&eacute;construire plus profond&eacute;ment encore la &quot;finasserie&quot; des topiques car cela nous r&eacute;v&eacute;lera une autre le&ccedil;on du Prologue : </p> <p>Ceux qui connaissent un peu l'informatique aimeront rappeler qu'en informatique aussi on peut avoir ce genre d'affirmations contradictoires mais pourtant op&eacute;rationnelles pour rendre compte du r&eacute;el. Lorsque un informaticien &eacute;crit &laquo;A &eacute;gal &agrave; B&raquo;, cela ne l'emp&ecirc;chera pas d'&eacute;crire ensuite une formule du genre: &laquo;alors A diff&eacute;rent de B&raquo;. Cela semble d&eacute;fier les r&egrave;gles du bon sens mais, en fait, si l'on approche le probl&egrave;me par une perspective plus &eacute;lev&eacute;e, on verra qu'on ne fait que respecter le r&eacute;el tout en acceptant une contrainte langagi&egrave;re. </p> <p>L'astuce c'est qu'ici aussi il n'y a pas de topique temporelle dans la premi&egrave;re affirmation alors qu'une topique temporelle g&egrave;re la relation entre cette affirmation et la suivante. Le processeur travaille par vol&eacute;es de calculs qui se succ&egrave;dent dans le temps. Dans la premi&egrave;re vol&eacute;e de calculs du processeur l'occasion est &eacute;ventuellement donn&eacute;e &agrave; la variable X de prendre telle ou telle valeur. Cette valeur est trait&eacute;e comme telle dans la deuxi&egrave;me vol&eacute;e de calculs, ce qui va &eacute;ventuellement donner une nouvelle valeur &agrave; la variable. En d'autres mots cela pourrait s'&eacute;crire: &laquo;Si X &eacute;gal &agrave; 1 alors X diff&eacute;rent de 1&raquo;; aucun informaticien n'est g&ecirc;n&eacute; par cette contradiction. (Donnons un exemple: si X=1 lors de la premi&egrave;re op&eacute;ration du processeur alors le programmeur d&eacute;cide que X=2 pour la deuxi&egrave;me op&eacute;ration du processeur, donc si X=1 alors X=2... En pratique ce genre de programme pourrait demander par exemple de corriger une faute d'orthographe: si X= 'mail' alors X='m&egrave;l', etc. ) Ce n'est qu'apparemment illogique. Le langage de l'informaticien n'est pas le langage du math&eacute;maticien tout en restant bel et bien utilisable en science. </p> <p>Utilisons cet &eacute;clairant parall&egrave;le pour bien faire comprendre que le Logos dont parle Jean ob&eacute;it strictement &agrave; la loi de l'information parce que c'est bien dans la communication que Jean pense Dieu. L'informatique (et plus g&eacute;n&eacute;ralement la science de l'information) n'est pas de la m&ecirc;me sph&egrave;re que la math&eacute;matique! Si mon lecteur veut m&eacute;diter sur ce point il admettra vite que ce qui fait la diff&eacute;rence entre la sph&egrave;re de Jean (ou celle de l'informatique) et la sph&egrave;re de la math&eacute;matique, c'est la reconnaissance d'une initiative exog&egrave;ne, d'une &laquo;impr&eacute;visible nouveaut&eacute;&raquo; ayant sa dur&eacute;e propre. Entre la sph&egrave;re de la math&eacute;matique et celle de l'information, il y a le coeur de ce qui est le langage, c'est-&agrave;-dire la reconnaissance d'une donn&eacute;e exog&egrave;ne que le langage seul accepte d'assumer. La proposition math&eacute;matique ne dit rien de ce qu'elle ne poss&egrave;de d&egrave;s le d&eacute;part. La math&eacute;matique d&eacute;couvre ses propres secrets alors que la proposition langagi&egrave;re informe d'un secret &laquo;venu d'ailleurs&raquo;, ...<span class="noirgras">et elle n'informe jamais que dans la mesure o&ugrave; l'interlocuteur est dispos&eacute; &agrave; lui accorder cr&eacute;dit!</span> </p> <p>La quatri&egrave;me le&ccedil;on &agrave; tirer du Prologue &agrave; ce niveau de l'analyse, c'est, me semble-t-il, celle-ci: </p> <blockquote> <p class="rougemaigre">-IV- Dieu s'est v&eacute;ritablement entrav&eacute; dans une logique de langage pour na&icirc;tre &agrave; nos consciences (pourvu que nos consciences acceptent qu'Il naisse). Il n'y a plus de Dieu-Tout-Puissant. Ou plut&ocirc;t: Dieu ne se donne aux hommes qu'en Dieu-faible. </p> </blockquote> <p>La sph&egrave;re spirituelle se creuse pour accueillir un Dieu crucifi&eacute;... </p> <p>&nbsp;</p> <p>R&eacute;sumons: </p> <p>Dieu, s'il est Logos, n'est pas que Logos. Mais en se livrant &agrave; nous sous le genre du Logos, Il nous offre son impuissance qui est celle d'une alt&eacute;rit&eacute; ...et nous gardons le droit de la reconnaitre ou non. </p> <p>Cette dynamique intime entre Dieu et les Hommes n'aurait pas pu se dire &agrave; notre conscience si le mot &laquo;Dieu&raquo; n'avait &eacute;t&eacute; qu'un autre mot pour dire &laquo;Logos&raquo;. Il fallait la double occurrence du &laquo;commencement&raquo; avec les deux topiques respectives pour nous faire comprendre que Dieu n'est pas que Logos et que Dieu se laisse entraver par le Logos, ce &quot;possible en Lui-m&ecirc;me&quot;, pour entrer dans une certaine qualit&eacute; de relation que les calculs et les &eacute;prouvettes ne peuvent g&eacute;rer. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">***3***</p> <blockquote> <p>&nbsp;</p> <ul> <li><span class="vertmaigre">3..&nbsp;Tout devient par lui;</span></li> <li><span class="vertmaigre">hors de lui, rien de ce qui advient ne devient. (Chouraki) </span></li> </ul> <blockquote> <p>&nbsp;</p> <ul> <li><span class="vertmaigre">3..&nbsp;Tout a &eacute;t&eacute; fait par elle,</span></li> <li><span class="vertmaigre">et rien de ce qui a &eacute;t&eacute; fait n'a &eacute;t&eacute; fait sans elle. (Colombe)</span></li> </ul> </blockquote> <ul> <blockquote> <p>&nbsp;</p> </blockquote> <li><span class="vertmaigre">3.. Tout a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; par lui;</span></li> <li><span class="vertmaigre">rien de ce qui a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; n'a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; sans lui. (Semeur) </span></li> </ul> <blockquote> <p>&nbsp;</p> </blockquote> <p class="petitpetit centre" style="background-color: #99FFFF ">Autres traductions <a href="../rel-citationsbible/4tob-tab.htm#013" target="" >TOB</a> - <a href="../rel-citationsbible/4sem-tab.htm#013" target="" >Semeur</a> - <a href="../rel-citationsbible/4jer-tab.htm#013" target="" >J&eacute;rusalem</a> - <a href="../rel-citationsbible/4ser-tab.htm#013" target="" >Colombe</a> - <a href="../rel-citationsbible/4seg-tab.htm#013" target="" >Segond</a> - <a href="../rel-citationsbible/4cho-tab.htm#013" target="" >Chouraki</a> - <a href="../rel-citationsbible/4oty-tab.htm#013" target="" >Osty</a> - <a href="../rel-citationsbible/4dei-tab.htm#013" target="" >Deiss</a> - <a href="../rel-citationsbible/4yyy-tab.htm#013" target="" >yyy</a> - <a href="../rel-citationsbible/4zzz-tab.htm#013" target="" >zzz</a></p> </blockquote> <p>Avions-nous remarqu&eacute; que, d&egrave;s le premier verset, Jean ne donnait pas &agrave; Dieu la fonction d'un interlocuteur mais celle du langage proprement dit? La spiritualit&eacute; johannique appelle Dieu/Logos ce qui est la racine de l'alt&eacute;rit&eacute; qui s&eacute;pare des interlocuteurs (qui ensuite, gr&acirc;ce &agrave; elle, pourront se parler plut&ocirc;t que simplement interagir comme des produits chimiques dans une &eacute;prouvette). Remarquons aussi au passage, que cette approche peut tr&egrave;s bien &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme une d&eacute;finition de mots et de r&eacute;f&eacute;rents et pas comme une cr&eacute;ation du r&eacute;el (dans le sens de la Gen&egrave;se). </p> <p>Oui mais!... Ainsi entendu, le Dieu de Jean n'appara&icirc;t &agrave; nos consciences que dans la mesure ou un autre (n'importe qui en fait) est reconnu comme autre, ce qui est TOUJOURS un acte de foi! </p> <p>Cette distinction symbolique est vertigineuse car si exister c'est exister hors des r&egrave;gles du d&eacute;terminisme, hors des &eacute;prouvettes et des calculs, alors on sent bien qu'il n'y a plus d'existence v&eacute;ritable que sous l'effet de ce que Jean met sous le label &laquo;Logos&raquo;. Dans le m&ecirc;me mouvement, on est conduit &agrave; penser que ce Logos n'existe pas en soi. Il est un &laquo;accident&raquo; de l'autre, (comme la couleur par exemple n'existe que par l'objet qui peut porter une couleur)! (Bravo Jean qui a pu pr&eacute;alablement distinguer quelque chose entre Dieu et Logos, car c'est la part dite &laquo;Logos&raquo; de Dieu et elle seule qui est sous la f&eacute;rule de notre reconnaissance de l'alt&eacute;rit&eacute;. Dieu peut donc continuer d'&ecirc;tre pleinement Dieu sans l'homme... mais alors, si j'en crois le ton du quatri&egrave;me Evangile, Dieu sera triste.) </p> <p>Cinqui&egrave;me le&ccedil;on que j'aime tirer du Prologue:</p> <p class="rougemaigre">-V- Le Logos (qui n'est rien de moins que tout ce que l'on peut, nous, entendre de Dieu) sera toujours et toujours conditionn&eacute; par la reconnaissance de l'autre. L'autre est la condition de la spiritualit&eacute; johannique. </p> <p>Nos bons vieux th&eacute;ologiens avaient raison de dire que le christianisme a une dimension verticale et, contrairement aux autres religions, aussi une dimension horizontale. </p> <p class="turquoisemaigre">A-t-on bien mesur&eacute; que le Prologue n'est pas une cosmologie? Ce dont Jean nous parle c'est de l'arrachement de ce qu'il consid&egrave;re &ecirc;tre l'existence hors du magma radicalement un et indivisible du d&eacute;terminisme. Une cosmologie au contraire doit r&eacute;pondre du d&eacute;terminisme si elle ne veut pas n'&ecirc;tre qu'une po&eacute;sie. Jean lorsqu'il &eacute;labore un nouvel ordre symbolique et langagier pour d&eacute;crire le r&eacute;el est au service de la spiritualit&eacute;! C'est peut-&ecirc;tre surtout cela qu'il voulait nous faire sentir en ironisant sur la Gen&egrave;se. La cosmologie, c'est un probl&egrave;me de science, pas de spiritualit&eacute;, ...ou en tout cas pas de la spiritualit&eacute; johannique (je le pr&eacute;cise parce que j'entends un Spinoziste qui grogne au fond de la salle!). </p> <p>Pour la spiritualit&eacute; johannique, chaque partie de l'univers qui ne se serait distingu&eacute;e pr&eacute;alablement des autres parties par la marque de Dieu/Logos, n'existe que d'une mani&egrave;re illusoire; elle n'est pas &laquo;autre&raquo;! Elle n'est au contraire que pr&eacute;d&eacute;termin&eacute;e, elle est engrenage, elle singe peut-&ecirc;tre une relation langagi&egrave;re avec moi, mais ce langage n'est que math&eacute;matique ou le sera bient&ocirc;t par l'avanc&eacute;e de la science. Le pseudo-langage par lequel je la contacte n'est jamais qu'interaction scientifique, sans dur&eacute;e propre. Cette partie-l&agrave; n'a aucune dur&eacute;e propre et si en tant qu'objet de la pens&eacute;e elle m'&eacute;tonne parfois, ce n'est que comme une &eacute;nigme peut le faire. On reste hors du myst&egrave;re qui seul est susceptible de donner la vie (par opposition au &laquo;mouvements fig&eacute;s&raquo; des astres par exemples). </p> <p>Osons alors dire cette puissante 6e le&ccedil;on du Prologue:</p> <p class="rougemaigre">-VI- L'univers n'est pas Un! </p> <h5>&nbsp;</h5> <p class="centre">***4-5***</p> <p>&nbsp;</p> <ul> <li><span class="vertmaigre">4..&nbsp;En lui la vie &shy; la vie la lumi&egrave;re des hommes.</span></li> <li><span class="vertmaigre">5..&nbsp;La lumi&egrave;re luit dans la t&eacute;n&egrave;bre, </span><span class="vertmaigre">et la t&eacute;n&egrave;bre ne l'a pas saisie.(Chouraki)</span></li> </ul> <p>&nbsp; </p> <ul> <ul> <li><span class="vertmaigre">..4&nbsp;En elle &eacute;tait la vie, et la vie &eacute;tait la lumi&egrave;re des hommes. </span></li> <li><span class="vertmaigre">..5 La lumi&egrave;re brille dans les t&eacute;n&egrave;bres, </span><span class="vertmaigre">et les t&eacute;n&egrave;bres ne l'ont pas accueillie.(Colombe)</span></li> </ul> </ul> <p>&nbsp;</p> <ul> <li><span class="vertmaigre">4.. En lui r&eacute;sidait la vie, et cette vie &eacute;tait la lumi&egrave;re des hommes. </span></li> <li><span class="vertmaigre">5.. La lumi&egrave;re brille dans les t&eacute;n&egrave;bres </span><span class="vertmaigre">et les t&eacute;n&egrave;bres ne l'ont pas &eacute;touff&eacute;e. (Semeur)</span></li> </ul> <p>&nbsp;</p> <p>Le Dieu/Logos tel qu'il est pens&eacute; par Jean offre donc &agrave; l'homme une possibilit&eacute; de sortir des feuilles de calculs et des &eacute;prouvettes. Il lui offre la possibilit&eacute; d'&ecirc;tre impr&eacute;dictible. La recette est simple; il suffit d'entrer dans la sph&egrave;re du langage (entendez ici tout simplement de reconna&icirc;tre l'existence du myst&egrave;re, de l'autre en l'autre et en lui-m&ecirc;me). </p> <p>Cette impr&eacute;dictibilit&eacute; que ce Dieu/Logos nous donne, Jean la met sous le label &laquo;Vie&raquo; et il a bien raison. Nous le ferions nous aussi. Nous sommes bien oblig&eacute; de reconna&icirc;tre que &laquo;Vie&raquo; &laquo;libert&eacute;&raquo;, &laquo;impr&eacute;dictibilit&eacute;&raquo; et autre &laquo;autonomie&raquo; ne sont qu'une seule et m&ecirc;me entit&eacute; symbolique dont les fronti&egrave;res tr&egrave;s riches exigent parfois que le vocabulaire s'&eacute;toffe pour que nous puissions en prendre conscience. La &laquo;Vie&raquo; selon Jean, c'est juste l'inverse du d&eacute;terminisme auquel est soumis le galet. </p> <p>Mais remarquons bien qu'il y a une part active de l'homme dans cette affaire. L'homme peut tout aussi bien ne pas prendre enti&egrave;rement ce qui lui est donn&eacute;. Il lui suffit de d&eacute;nier le myst&egrave;re en lui-m&ecirc;me et en l'autre. Dieu/Logos qui lui a donn&eacute; la possibilit&eacute; de choisir lui donnait en ce faisant aussi la possibilit&eacute; de faire le choix de renoncer &agrave; choisir. </p> <p>L'autre qui na&icirc;t en l'homme d&egrave;s qu'il accepte cette source de vie (d'impr&eacute;dictibilit&eacute;), ne brise pas la sph&egrave;re math&eacute;matique et avec elle la toute puissance du d&eacute;terminisme. Mais il peut maintenant aller au-del&agrave; des engrenages. &laquo;Mon&raquo; r&eacute;el, le r&eacute;el au sein duquel je me d&eacute;bats, acquiers une ampleur que la science ne peut alors plus &eacute;puiser (cf. &laquo;<a href="../rel-theo/rel-theo-liberte-tab.htm" target="" ><em>De la libert&eacute;, de la d&eacute;termination et de l'ind&eacute;terminable</em>&raquo;</a> et aussi de &laquo;<a href="../rel-theo/rel-theo-liberte-tab.htm#0" target="" ><em>La main dans la limaille</em>&raquo;</a>, deux article dans ce site qui &eacute;tudie sp&eacute;cifiquement cette question). </p> <p>Avec cette Vie, une nouvelle sph&egrave;re se met en place qu'il est convenu d'appeler l'&eacute;thique. En donnant la possibilit&eacute; &agrave; l'inconnu de p&eacute;n&eacute;trer en toute chose, il y a place non seulement pour une th&eacute;orie de l'alt&eacute;rit&eacute; mais aussi pour l'&eacute;laboration d'un syst&egrave;me de valeur. Toutes les relations possibles ne se valent pas n&eacute;cessairement dans la mesure o&ugrave; elle ne conduisent pas toutes de la m&ecirc;me mani&egrave;re &agrave; la promotion de l'alt&eacute;rit&eacute; et donc &agrave; la 'naissance' de Dieu/Logos. Notre conscience &agrave; acquis par Dieu/Logos la possibilit&eacute; aussi bien de ne pas jouer le jeu, de chosifier l'autre et de nier Dieu du m&ecirc;me coup. (Pas de Dieu sans au minimum un Autre!). </p> <p>C'est ici, au verset 4 donc, que le Prologue a cess&eacute; d'&ecirc;tre purement descriptif pour devenir un engagement: apr&egrave;s avoir parl&eacute; de vie, Jean parle de Lumi&egrave;re!... A mon sens, il faut prendre ce mot &laquo;lumi&egrave;re&raquo; dans son sens le plus trivial: ce qui nous permet de bien voir, de marcher sans tomber, de nous orienter correctement, d'appr&eacute;cier... Il y a jugement de valeur! Et les t&eacute;n&egrave;bres? Les t&eacute;n&egrave;bres n'existe pas en soi bien s&ucirc;r. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, elle est un non-acte de l'homme. Elle est l'absence de prise en consid&eacute;ration de la lumi&egrave;re. Elle est une d&eacute;nomination par exclusion tout comme le d&eacute;sordre dans une chambre n'existe pas, il n'est que l'absence d'un certain ordre dont j'aurai pr&eacute;alablement &eacute;tabli les fronti&egrave;res de sens. Bergson a ici aussi <a href="../rel-citationsauteurs/rel-ref-aut-bergson-neant-evolcreatr-tab.htm#0" target="" >des mots tr&egrave;s &eacute;clairants</a> sur l'existence ou la non existence du vide, du n&eacute;ant, des t&eacute;n&egrave;bre, de l'absurde et toutes ces valeurs assimilables que l'on se cr&eacute;e pour mieux s'entendre </p> <p>La septi&egrave;me le&ccedil;on que je tire personnellement du prologue est donc un jugement de valeur arbitraire (un autre aurait pu &ecirc;tre choisit): </p> <p class="rougemaigre">-VII- Si nous vivons, nous pouvons aussi choisir de ne plus vivre mais le Prologue pr&eacute;tend que vivre vaut mieux. Vivre contre la tyrannie du d&eacute;terminisme; la lumi&egrave;re contre les t&eacute;n&egrave;bres. </p> <p>Le Prologue n'explique pas pr&eacute;cis&eacute;ment ce que c'est, en pratique, que de choisir la vie; son but n'est que de dire l'intention de l'Evangile qui va suivre. Il fallait creuser les fondations de l'&eacute;difice, ce qui vient d'&ecirc;tre fait. </p> <p>La suite de l'Evangile de Jean ne travaille effectivement quasi qu'&agrave; ce que le Prologue annonce: la promotion d'un genre particulier de relation. Cette relation lumineuse qui devrait s&eacute;duire la sph&egrave;re humaine, Jean la circonscrit sous un mot qu'il a choisi dans le vocabulaire grec mais qui pourrait aussi bien &ecirc;tre &laquo;smilblik&raquo; ou &laquo;zorglub&raquo;. C'est le mot &laquo;Agap&ecirc;&raquo;. Pas &laquo;Philia&raquo; ni &laquo;Eros&raquo; mais &laquo;Agap&ecirc;&raquo;! Une fois vivant, ob&eacute;ir &agrave; l'invitation de la Lumi&egrave;re, c'est <a href="rel-exeg-jn21-tab.htm#agape" target="" >choisir &laquo;Agap&ecirc;&raquo; autant que possible</a> et avant tout le reste. C'est d'ailleurs tr&egrave;s explicitement le sujet de la derni&egrave;re rencontre de J&eacute;sus avec ses disciples. </p> <p>&nbsp;</p> <p class="centre">***</p> <p>&nbsp;</p> <p>Pour moi, le Prologue s'arr&ecirc;te ici, au verset 5. </p> <p>La suite devient plus simple et l'on pourrait l'intituler par exemple: &laquo;Petite histoire de la R&eacute;v&eacute;lation&raquo; ou &laquo;petite histoire de la difficult&eacute; qu'a rencontr&eacute; Dieu/Logos pour faire reconna&icirc;tre l'alt&eacute;rit&eacute; par les hommes&raquo;, ou... Mais peu importe... Le lecteur verra qu'il y est question de Mo&iuml;se, de Jean le Baptiste et, surtout, de l'arriv&eacute;e du Christ dans l'histoire de la chair! </p> <p>&nbsp;</p> <p>paul yves wery - Chiangmai - F&eacute;vrier 2010</p> <p class="petitpetit">Version 1.02 - F&eacute;vrier 2011</p> <p class="petitpetit">Version 1.03 - Novembre 2016 </p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> </div> <div class="just"> <p class="centre ">&nbsp;</p> </div>